LE MONT DE PIETE.

 

Je connaissais l’écureuil, le lion, mais pas le Griffon. L’animal mythique est l’emblème du mont de piété.

Le terme français provient de la mauvaise traduction de l’italien « monte di pietà » (crédit de pitié). Fondé en 1462 par le moine italien, Barnabé de Terni, dans la ville de Pérouse.

En France le mont de piété voit le jour en grande partie grâce à Théophraste Renaudot, médecin, philanthrope, créateur de « la Gazette », qui consacra sa vie à essayer d’améliorer la vie des plus défavorisés. Reconnu d’utilité publique en 1643, Louis XIII autorisa la création d’une soixantaine d’établissements à travers tout le pays.

En 1918 il fut rebaptisé la Caisse de Crédit Municipal.

En 1984 il intègre le système bancaire français.

En 1992 une loi confirme à cet établissement la qualité « d’établissement public administratif communal de crédit et d’aide sociale, ainsi que le monopole de prêt sur gages ».

La fréquentation du mont de piété est en hausse de près de 30%. Les victimes de la crise financière, les écartés du crédit bancaire classique…

 

Les sobriquets entourant le mont de piété.

Tout le monde connait l’expression « mettre au clou », nul besoin d’imagination pour comprendre que l’objet gagé se retrouvait suspendu à un clou, désormais cette expression est désuète par le fait que le crédit municipal possède des coffres (pour les objets les plus précieux) et un dédale de sous-sol ou sont entreposés les objets placés en gage.

Il suffit de présenter sa carte d’identité, un justificatif de domicile de moins de trois mois, et une preuve que l’objet nous appartient. Pour un minimum de 30 euros, pour un an, le client peut retirer son objet à tout moment, pour l’intrant près de 93% des clients récupèrent leur objet. Et il n’y a pas que les plus démunis qui se servent de ce service, des objets sont mis en gage et certains d’une valeur estimée à près d’un million d’euro. Il n’y a pas de délai maximum pour récupérer son bien du moment que les frais de garde inhérent à l’objet sont réglés.

Une manière rapide d’obtenir un peu d’argent, juste un peu de patience l’attente est de deux à trois heures (estimation de l’objet, clientèle fournie). En général l’objet vous rapportera entre 50 et 60% de sa valeur effective, malheureusement bien souvent ces objets ont beaucoup de valeurs sentimentales.

Une autre expression qui ne manque pas de charme.

« Chez ma tante ».  Ce sobriquet émane du Prince de Joinville, troisième fils de Louis-Philippe, joueur invétéré de son état, et qui avait mis en gage sa montre aux fins de rembourser ses dettes de jeu. N’osant pas l’avouer à sa mère, la reine Amélie, qui s’étonnait de ne plus voir le bijou, le Prince prétexta l’avoir oublié chez sa tante…

Le chômage, les fins de mois difficiles, un licenciement, les écartés du crédit bancaire classique, bien des raisons qui poussent les gens à fréquenter le crédit municipal. Une manière de pourvoir survivre dans une société implacable, ou le seuil de pauvreté touche plus de dix millions de personnes dans notre pays.

La mission première des caisses de crédit municipal est de combattre l’usure, en permettant à l’utilisateur par le biais de multiples services (qui vont du prêt sur gages, au rachat de crédit, au microcrédit, au système bancaire, etc…) à tenter d’apporter une solution aux plus défavorisés.

Avez-vous utilisé les services du crédit municipal, à ce titre vos témoignages  illustreront le débat.

Une vidéo pour conclure :

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