Les salariés du « Monde Interactif » inquiets de l’état actuel des projets de reprise du Monde.

A l’heure actuelle deux offres :

         Le trio Pigasse-Niel-Bergé.

         Claude Perdriel associé à Orange et au groupe Prisa.

Sous prétexte de « prendre le virage du numérique »…

Les médias…un quatrième pouvoir ?

Depuis que Alexis de Tocqueville, penseur et écrivain français du XIXème siècle, aurait utilisé cette expression dans son ouvrage « De la démocratie en Amérique », le terme est utilisé et commenté régulièrement. Finalement c’est simplement la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif, et judiciaire), mise en évidence par Montesquieu et mise en pratique dans les régimes parlementaires.

Les médias seraient donc ceux qui dirigent, en quelque sorte, l’opinion publique, elle-même garante des institutions et des valeurs de l’Etat, à travers le vote.

Finalement, les médias en tant que résultats de l’opinion et non pas en tant qu’initiateurs ou commentateurs, restent limités par leur diversité : il existe différent types de médias, différents médias et non un seul organe au système unique qui concentrerait tout le pouvoir des médias.

Le quatrième pouvoir correspond à une vision particulière. Il existe en tant que point de vue et élément d’analyse, mais n’est pas quelque chose de « concrètement vrai ». Les médias complètent la liberté d’expression et la démocratie, bien que les dérives soient présentes.

Revenons à notre affaire. Le Monde Interactif est valorisé à 100 millions d’euros, un actif pour le moins stratègique.

La création du Post en 2007, du journalisme participatif, est-il l’écueil qui fend la mer. Accusé de faire perdre de l’argent, de trop biaiser sur l’actualité people, le Post est en danger.

Le départ de son co-fondateur et rédacteur historique, Benoit Raphaël, n’était-il pas le prélude d’un changement radical au sein du Monde Interactif, et l’abandon du Post ?

Déjà à cette époque des rumeurs insistantes faisaient part d’une arrivée au capital du Groupe Lagardère…

Il n’y a pas de fumée sans feu. Je vous place deux vidéos de Benoit Raphaël :

 

{youtube}eYhSMzMagcM{/youtube}

{youtube}9PMsL4R6M8s{/youtube}

Il faut assurer l’indépendance de la presse vis-à-vis des pouvoirs et de la finance. Il serait peut-être de bon goût de légiférer. Dans certains pays, un actionnaire de journal dépassant un certain niveau d’audience, 10%, ne peut posséder au maximum que 25% des actions d’un journal. Une constatation à méditer…

Pour conclure la revendication des salariés du Monde Interactif et du Post.

Communiqué des salariés du Monde Interactif

Les salariés du Monde Interactif et du Post SA s’indignent de plusieurs dispositions contenues dans les offres des deux investisseurs potentiels dans le Groupe Le Monde, remises ce lundi.

Alors que le MIA est valorisé à plus de 100 millions d’euros ; qu’il constitue de l’avis de tous un actif stratégique ; et que les deux dossiers mettent l’accent sur le développement d’une stratégie numérique, nous n’admettons pas d’être considérés comme des salariés de seconde zone.

Avec le premier site d’information généraliste de France, et des projets innovants comme le Post entièrement développés en interne, le Monde Interactif a-t-il vraiment besoin qu’on l’aide à "prendre le virage du numérique", comme le souhaite Stéphane Richard ?

Comment expliquer que la société de personnels du Monde interactif et la société des rédacteurs du Monde interactif soient absentes du projet de "pôle d’indépendance" de SFA, Orange et Prisa ? Et ce alors que l’arrivée potentielle d’Orange à la direction du MIA est source d’inquiétudes pour l’indépendance éditoriale et stratégique des sites ?

Comment expliquer qu’aucun des deux investisseurs potentiels n’évoque dans son projet l’avenir du Post.fr ? Qu’en est-il de notre régie publicitaire, I-Régie ?

Par ailleurs, lors d’une rencontre, la semaine dernière, avec les représentants de la SDPMIA, MM. Bergé, Pigasse et Niel nous avaient assuré qu’une disparition du MIA et une fusion des équipes avec celles du journal n’étaient pas à l’ordre du jour.

Nous découvrons aujourd’hui qu’il s’agit en réalité du cœur de leur projet.

Nous souhaitons donc rappeler que ce projet de fusion provoque de vives craintes parmi les salariés, tant sur l’emploi que sur l’organisation ou la capacité d’innovation du MIA.

En l’état, il nous paraît donc difficile de porter du crédit à ces deux offres, qui semblent dénoter une mauvaise connaissance de notre travail et de nos structures.

La société des personnels du Monde Interactif, la Société des rédacteurs du Monde Interactif, les délégués du personnel et la CFDT-MIA

Contact: [email protected]

Le débat vous appartient.