Dans mon village aux senteurs si savoureuses, chaque année le 1er week-end d’octobre, il y a une foire biologique, LA FOIRE !!! C’est la 28ème année qu’elle a lieu et je suis toujours au rendez-vous.
La raison principale, bien sûr, était la curiosité qu’engendrait une telle foire à l’époque!
La deuxième raison est une question d’amour qui perdure, celle d’y retrouver mes frères et cousins et pour rien au monde, nous n’avons raté ce rendez-vous si important à notre coeur.
Donc, cette foire de Montfroc a commencé l’année 1984, 2 ans avant Le 26 avril 1986, quand la centrale de Tchernobyl provoqua la plus grande catastrophe de ce 20ème siècle, passée pendant si longtemps sous silence.
Il faut vous dire que l’époque des hippies, beaucoup de nos régions furent plus ou moins repeuplées grâce à ces derniers. Beaucoup d’entre eux se sont installés en Lozère, en Provence, etc., entre autre, dans la Drôme, dans ma si merveilleuse vallée du Jabron. Après la seconde guerre mondiale, l’exode rurale battait son plein et toutes ces régions ont connu de terribles périodes de "désertification humaine", rendant l’économie à sa plus simple expression.
Vers les années 1970, j’ai assisté au déclin de mon village lorsque la boulangerie et la poste, derniers bastions commerciaux ont disparu. Et en ça, je déplore que tous ces hippies en quête de "naturel", n’aient fait aucune tentative pour faire revivre tous ces petits villages. Il ont préféré s’en excentrer, loin de leurs habitants.
C’était leur droit.
Mais voyons les choses d’un côté positif : ils ont cultivé (et en ça, c’était déjà énorme) les terres abandonnées par une jeunesse désabusée et en quête de nouveautés alléchantes qu’offrait la période de l’après-guerre.
En 1984, l’un d’entre eux a eu l’excellente idée de donner naissance à cette foire. Idée d’autant plus excellente que c’était le meilleur moyen, à ce moment là, de faire connaître des produits régionaux sains et un savoir-faire qu’est la marque des passionnés.
Et puis, c’était une revanche pour exprimer une réussite hors de notre monde "capitalisé".
28 ans plus tard, on prend les mêmes et on recommence : mêmes têtes, mêmes tenues vestimentaires, mêmes produits et pourtant, un changement s’est opéré depuis quelque temps.
Les téléphones portables sont apparus. Les exposants ont pratiquement tous internet et j’en ai même vu un en quad! Beaucoup d’entre eux ont de vieux véhicules qui polluent +++! Ils se sont adaptés très facilement à toutes ces nouvelles technologies, un peu comme les écologistes tapageurs qui manifestent contre les antennes téléphoniques mais qui ont chacun leur téléphone portable. Ce qui me fait le plus bondir, ce sont les prix! Le bio est devenu un luxe, une mode et qui rapporte. Regardez le marché des maisons écologiques qui rapporte très gros. Comme quoi, on peut-être écolo et homme d’affaires en même temps. Moi, j’aime les gens qui sont en accord avec leurs idées. Le problème, c’est que tout évolue et nous n’échappons pas à cette évolution. L’intelligence est de savoir s’adapter sans continuer à vivre idéologiquement avec et sur un passé omniprésent.
Le bio, au départ, était une tentative pour échapper à notre monde industriel et ultra capitaliste qui mettait l’humain (et qui continue à le mettre) dans un moule pour en faire un consommateur-mouton.
Ce que je pense de la culture bio ? Qu’elle devrait être une culture "naturelle". L’apparition du "bio" est erronée. Je m’explique : l’air est vicié, la terre et l’eau sont polluées donc, la conclusion est celle-ci : les cultures restent polluées, quoi qu’on en dise, quoi qu’on fasse. Ce qui veut dire que chacun de nous peut avoir une façon de faire éco-bio. Il suffit juste d’avoir un lopin de terre ou quelques jardinets sur terrasse. Vous pouvez tous planter vos tomates ou vos radis. Sur une terrasse, c’est un peu plus compliqué en ce qui concerne les arbres fruitiers.
Je suis la première à marcher avec précaution dans la nature, à éviter de prendre ma voiture sur des distances courtes, à éteindre la lumière quand je sors d’une pièce, à ne pas user trop d’eau chaude et de fermer un radiateur sur 2, à jeter mes piles dans les bacs mis en place, à bannir les conserves, les produits saturés d’E+++, les produits cancérigènes qui commencent à tuer sournoisement la population mondiale mais je ne peux pas éviter la pollution de notre environnement provoquée par toutes les gigantesques entreprises qui ne sont là que pour faire du fric sur le malheur des populations qui crèvent de mal-bouffe et de mal-vivre.
C’est un engrenage diabolique, d’autant plus que le bio n’empêche pas l’apparition des cancers…
Où est donc le juste milieu tant souhaité pour un équilibre "normal" ?
Comme disait J. Delille : "Cultivons notre jardin"!