La figure de l’empereur au Japon, toujours à notre époque, est quasi-divine. Le maître du Soleil Levant, même si sa fonction reste honorifique, ne va pas très bien depuis quelques jours et c’est tout le pays qui est en émoi. Il ne faut pas oublier que derrière la stature du souverain, il y a un homme de 77 ans pour lequel dont les ravages du temps sont les mêmes que pour tout à chacun.
La période de Noel amène avec elle tous ses lots quotidiens. A côté des néons, des cadeaux et des stands des magasins regorgeants de victuailles, il y a les maladies périodiques. Un mauvais courant d’air dans les couloirs gigantesques du palais impérial ont eu raison du premier des japonais. Atteint d’une fièvre bénigne, Akihito, fils du terrible Hiro Hito et son successeur depuis 1989, a dû être admis à l’hôpital quand son infection se transforma en bronchite. La famille, certainement fragile des bronches, est bien connue des services hospitaliers. Au début du mois, c’est la fille du prince héritier, Aiko, qui y fut soignée pour les mêmes symptômes.
Traitant le cas de l’empereur depuis le 6 novembre, les médecins de l’hôpital de Todai, l’université de Tokyo, ont, lors d’une conférence de presse tenue mardi dernier, affirmé qu’il devait rester une semaine supplémentaire dans leur établissement. C’est du moins ce qui semble se profiler mais la durée du séjour n’est pas encore clarifiée.
La maladie le clouant au lit, il n’a pas pu rencontrer le couple royale du Bhoutan, en visite dans le pays cette semaine. Les fonctions symboliques du chef de l’Etat ont été alors octroyées à son fils, Naruhito, qui s’est chargé de les accueillir comme il se devait. C’est la première fois en plus de 20 ans de services, qu’il ne peut pas remplir ses fonctions.
L’équipe de communication du palais, niant la réalité, a juste annoncé que l’empereur souffrait d’une « légère » pneumonie. L’homme est, comme tous les nippons, tenace. Depuis 2003, après un cancer de la prostate, dont il fut opéré, il survit grâce à une thérapie. Tous les espoirs sont bons pour qu’il guérisse et ce n’est pas demain la veille que le Mikado tombera.