La boucle est bouclée.
J’ai déjà dénoncé de nombreuses fois sur ce site la mise à mal de l’école publique depuis 2007. La semaine dernière, on nous annonce que les résultats de nos chères têtes blondes n’est pas à la hauteur de nos espérances. Aujourd’hui, on déplore la crise des vocations : le nombre de candidats aux concours de professeurs a chuté de façon vertigineuse. « Purement conjoncturel » déclare-t-on au ministère.
Voire. Qui désire encore être enseignant de nos jours ? Les conditions de travail se sont tellement dégradées que les candidats potentiels y regardent en deux fois avant de s’engager.
On peut craindre une baisse du niveau des professeurs et surtout de la motivation.
Combien de fois ai-je entendu dire qu’enseigner était le plus beau métier du monde ? Il faut croire que de moins en moins de jeunes diplômés en sont convaincus.
C’est un métier mal payé et on attend la revalorisation tant promise. « Le non-remplacement d’un enseignant sur deux permettra d’augmenter les salaires » Encore un gros mensonge ! On donne une grosse prime aux recteurs qui sont les mieux payés donc qui en ont moins besoin que les autres. Je trouve ça méprisant pour les enseignants qui rament tous les jours devant leur classe.
La formation a été sabordée et vu ce que les petits nouveaux endurent cette année, ça ne donne pas envie d’y aller !
Les instituteurs de ma génération pouvaient espérer une retraite à 55 ans, maintenant, c’est 62 ans comme tout le monde. Je vous laisse imaginer la joie qu’on peut éprouver à se retrouver en maternelle à 62 ans avec 30 marmots bien remuants dans une classe.
Pour le syndicat des enseignants, « les métiers de la fonction publique étaient une valeur refuge en période de crise. Or ce n’est plus le cas pour le métier d’enseignant».
Les matières scientifiques sont les plus touchées par les désaffections. Cette tendance n’est pas nouvelle, mais jusqu’ici, aucun ministère n’a su inverser la tendance. Inquiétant.
C’est navrant, car je peux vous assurer qu’enseigner à des enfants est la chose la plus gratifiante que je connaisse.
Tout cela est très vrai… hélas, mais je ne pense pas qu’une revalorisation de salaire changerait grand chose au malaise. Enseigner est ( était ?) presque une vocation, un sacerdoce… le salaire n’entrait même pas en ligne de compte… ni même l’âge de la retraite…
Un sentiment de lassitude, épuisement physique et moral est de plus en plus ressenti par beaucoup d’enseignants, sentiment de solitude et d’impuissance… et puis, surtout, la perte du « feu sacré » qui rendait belle cette profession…
Alors, d’où vient le malaise ? Des classes surchargées… sans doute… Mais aussi des élèves « perdus » qui trainent leur refus de l’école depuis parfois l’école primaire, qui ont décroché et qui, à l’entrée de l’adolescence vont ouvertement jouer les rebelles contre cette autorité qu’on leur impose ou ces cours où ils s’ennuient…
Aujourd’hui, on entre dans certaines classes sans être sûr de pouvoir transmettre et enseigner… et c’est terrible.
Les professeurs sont démunis et ne se sentent même pas soutenus devant les problèmes de discipline auxquels ils sont souvent confrontés et qui prennent le pas sur l’enseignement car le pouvoir de l’administration est aussi limité: nos proviseurs sont jugés à leur tour si leur établissement est confronté à trop de problèmes comme en font état par exemple les conseils de disciplines…
On est responsable de ces enfants jusqu’à 16 ans et, à défaut de les instruire ou les intéresser, il nous faut les gérer !
Alors, que faire de ces jeunes en souffrance et en échec scolaire qui s’ennuient et, contraints de traîner jusqu’à 16 ans entre nos murs, s’opposent à l’autorité qu’ils subissent, parfois avec agressivité et perturbent le déroulement des cours et le travail de leurs camarades… ?
Quelle solution pour eux et du même coup pour tous les autres à qui le cursus scolaire convient et qui « en bavent » pendant de longs mois à cause de l’ambiance de classe ?
Quelle solution aussi pour ces enseignants qui s’épuisent à essayer de transmettre le savoir ou surtout l’envie d’apprendre, de découvrir, de s’émerveiller dans une structure qui ne le leur permet plus… ?
Rien à ajouter, je suis complètement d’accord. J’ai une fille enseignante, elle y croit encore un peu, mais les conditions de travail se dégradent tellement qu’elle y laisse sa santé.
Bonjour Vieilleforge.
Ben oui,tout fout l’camp !!!
Je ne pense pas comme dans le premier commentaire que les métiers que l’on puisse choisir soit par vocation,plus maintenant.C’était il y a un bout de temps,une autre époque.LA VOCATION C’EST BON POUR LES BONNES SŒURS !! Suffit d’avoir le niveau requis pour se lancer dans l’enseignement puis c’est marre,donc n’importe qui ne sachant ou s’orienter va au plus simple ,façon de parler ! Dans nombres de métiers c’est ainsi,plus trop le choix,puis entre ce que l’on croit aimer exercer et ce qui se passe sur le terrain,c’est autre chose !
C’est Français ce troublant fossé qu’il y a entre la théorie et la pratique,comme dans de nombreuses formation.Puis les temps ont changés,les gouts des mômes de même,l’enseignement est trop classique,trop vieillot,plus adapté a notre époque !!!
Être profs,être infirmiers,être dans la fonction publique c’est plus ce que cela représentait,avant c’était un tantinet respecté,reconnu,maintenant,cela donne l’impression d’aller dans n’importe quelle usine.Les passions s’étiolent !!!
Profs aujourd’hui faut en vouloir,avec un blouson noir,des Santiags,et une serpette en pogne,ok,là il y a moyen d’enseigner,quand les assoces de parents ne débarquent pas dans le l’école.Les mômes sont trop protégés,ils le savent,on leur refile même les numéros verts de la maltraitance.Bref,on ne les responsabilise plus !
Bon,j’arrête de débloquer a plus.
Bye Vieilleforge et joyeux Noël .
Certes, Pascal, « vocation » est un peu exagéré, et j’ai d’ailleurs parlé à l’imparfait ensuite 😉 . Pourtant encore, cette année, une jeune collègue stagiaire est arrivée, débordante de projets et me dit « Je rêve de monter une chorale en anglais, comme ça, je pourrais associer mes deux passions : le chant et la langue que j’enseigne… » Elle avait déjà plein d’idées et possédait en plus à son actif la jeunesse, le look, la beauté, la gentillesse et l’enthousiasme… Trois mois plus tard, elle me confie qu’elle est épuisée et découragée. Heureusement, il reste encore une ou deux classes avec qui elle arrive encore à travailler et que c’est pour ces classes là qu’elle tiendra…
D’accord aussi, Pascal avec le fossé qu’il y a entre la théorie et la pratique… On n’est pas préparé à ce qui nous attend et les réformes à l’intérieur de chaque discipline semblent déconnectées de la réalité…
C’est vrai aussi que les mômes sont si protégés qu’ils connaissent parfaitement leurs droits mais n’ont aucune notion de leurs devoirs…
Mais bon, j’arrête là, à quelques heures du réveillon, de ronchonner ;D
Passez de belles fêtes !
Il y a bien longtemps que le metier d’enseignant n’iinspire plus; fille de prof, je me suis retrouvée isolée au mileu des autres élèves, ma mere etait agressée par des parents, commerçants trop fiers de leur progeniture; la famille la jalousait parce que fonctionnaire avec de longs congés; je voyais mamn bosser tard le soir!
j’ai preferé fuir ce sacerdoce alors que j’etais reçue au concours en 74
Je voulais juste savoir, à propos de l’enseignement, si sa va encore exister, plus tard, parce que, d’après les informations que j’aie, il va y avoir des ordinateurs portables à la place .
Pouviez-vous me confirmer votre réponse à cette adresse :
[email protected]
merci