Le mégot, mal vu à Hollywood

Les plus grands bad boys and girls du cinéma n'ont qu'un emblème : leur clope, toujours fichée au coin des lèvres. Seulement voilà, les ténébreux mystérieux et les héroïnes téméraires sont toujours plus imités que les gentils modèles de vertu.


Conséquence : un personnage qui fume cigarette sur cigarette est un mauvais exemple pour l'ado admiratif. La MPAA en discute, et compte bien comprendre la consommation du tabac parmi les critères de classement. Seconde conséquence : l'acteur qui incarnera un fumeur invétéré pourrait-il vraiment voir son film classé « interdit aux moins de 18 ans » ?

L'association défendant les intérêts de l'industrie cinématographique américaine, la Motion Picture Association of America (MPAA), compte dans ses rangs les plus grands studios américains, de Paramount à Buena Vista en passant par la Century Fox et Warner Bros. Autrement dit, quand ils parlent, le monde du cinéma reste en suspens, puisque ce sont eux qui décident, entre autres, du classement des films. Le débat actuel porte sur le nombre de cigarettes consommées par les héros de films à grand public.

Il y a quelques temps, dans ces films, seule la consommation de tabac par des mineurs était rigoureusement prise en considération. Désormais, il s'agira d'un critère strict de classement, de la même manière que le sexe, et la violence verbale ou physique, que le personnage soit mineur, ou adulte. Dan Glickman, président de la MPAA, affirme qu'afficher une dépendence au tabac est de nos jours inacceptable.
Selon Le Figaro, il aurait ajouté que «trois questions vont peser en particulier lors de [leur] comité d'attribution: le tabac est-il omniprésent? Le film présente-t-il le fait de fumer sous un jour favorable? Existe-t-il des circonstances historiques ou atténuantes ?»

Ces trois questions laissent donc une marge acceptable pour les scénaristes, qui pourront tout de même laisser leurs personnages consommer du tabac si cela est absolument nécessaire pour la cohérence du rôle.
Et même si les mesures ne sont pas considérées comme suffisantes par tout le monde, la lutte contre l'addiction et l'incitation à la consommation s'étend à présent jusqu'à nos écrans. A quand l'interdiction radicale ?