C'est incontournable, personne ne peut y échapper. Nicolas Sarkozy et Carla Bruni se sont mariés! Elle est arrivée, toute de blanc vétue, lui, costume sobre, cravatte, tous deux sérieux et concentrés, et ils se sont dit "oui"! Le mariage s'est déroulé dans le palais de l'Elysée, les bans n'ont pas été publiés, avec l'autorisation du procureur de la république, qui pourtant, d'ordinaire, ne devrait pas rigoler sur le sujet : il faut une raison grave pour le justifier, selon la loi. Quelques amis intimes, un peu de champagne, le maire présent à domicile, et s'en est dit, vive les mariés!
Mais les commentaires que relatent la dépèche AFP, pour le reste, sont un peu consternants. Le maire qui les a mariés dit simplement (qu') "Il n'y a rien d'exceptionnel, si ce n'est que ça s'est passé au premier étage de l'Elysée", après avoir indiqué que la mariée était ravissante, comme d'habitude, ce qu'on veut bien croire. Il affirme ne pas avoir été choisi,mais avoir officié en temps que maire de l'arrondissement, ce qui est sans doute vrai. La formule d'usage, "dans la maison commune", a tout de même été remplacée par "dans le palais de l'Elysée".

Plus loin, la dépêche ajoute que le nouveau marié a déjà connu trois mariage, avec deux enfants du premier, un du deuxième, tandis que sa nouvelle épouse, selon wikipédia, avait contracté mariage avec le fils de son ancien concubin, dont elle avait eu un enfant. Ce qui détonne ici, c'est que le rien d'exceptionnel semble prendre toute sa mesure… On passera les remarques de mauvais goût sur les liaisons de la belle, car cela appartient désormais au passé. En revanche, il faut espérer, que dans ce rien d'exceptionnel, la désormais "première dame de France" aura l'esprit de ne plus trouver les Français aussi minables qu'elle le disait autrefois.
Le maire de Levallois, Patrick Balkany, aurait déclaré que la discrétion de la cérémonie est dûe au désir du président de ne pas faire dire à la presse qu'il met en avant sa vie privée, et sa femme déclarerait également (si nous comprenons bien la dépèche AFP), "S'il y avait eu des invités et une réception, je vois déjà certains de vos confrères l'accuser d'instrumentaliser son mariage. Je n'arrête pas d'entendre cette accusation débile". Patrick Balkany : "Il en avait envie, et en plus cela clarifie les choses". Ah? Il en avait "envie"? Envie? Le terme "d'envie" vise habituellement autre chose qu'un mariage pourtant… et si cela clarifie les choses, alors s'agit-il d'un accommodement?
Revenons-y donc, et "instrumentalisons". N'est-il pas étrange qu'un président se marie si vite? D'octobre, date du divorce, à décembre pour la rencontre, puis le mariage suit au mois de février, sitôt divorcé, sitôt remarié! C'est tout de même la marque d'une certaine impulsivité. Il le fait en catimini, l'annonçant sans l'annoncer, bien à l'écart. Il se montre, et se plaint d'être vu dans la presse. Et préfère en conséquence se marier discrètement à ce qu'il semble, en faisant tout de même quelques annonces, pour que tout un chacun le comprenne. "Discrètement" donc, pour la cérémonie, mais l'annonce du mariage est quasiment criée sur la place publique, après la presse, bien sûr, mais aussi après l'annonce de l'Elysée! L'on peut gager pourtant que le secret eut pu être gardé, si le chef de l'Etat l'avait voulu.
Mais cessons là toute critique! Puisque mariage il y a, vive la mariée! Et souhaitons-leur plein de bonheur, que le mariage dure longtemps, dans l'espoir qu'un divorce dans un esprit un peu trop pressé ne se présente pas! Peut-être cette union est-elle le départ d'une gouvernance bien assurée, et d'une communication plus aérée envers le "public". C'est du moins ce qu'il faut souhaiter.