ou une tragédie humanitaire s’abat sur les insurgés.

 

 

Pendant que nous sommes absorbés par le Mali et la bataille à l’Assemblée nationale sur le mariage Gay et la Gestation Pour Autrui, GPA, en fait l’injection de sperme in-vitro pour la création d’enfants par des mères porteuses, la guerre de Syrie continue de plus belle au point que le président de la Coalition de l’opposition et de la révolution Syrienne, Ahmed Moaz Al-Khatib, s’est dit, sous condition, et en signe de bonne volonté, «prêt à des discussions directes avec des représentants du régime Syrien au Caire, en Tunisie ou à Istanbul», dans un texte posté sur sa page Facebook. S’il assure s’exprimer en son nom, ses déclarations ont suscité le rejet d’une partie de l’opposition, notamment du Conseil national syrien, CNS, principale composante de la Coalition. Le CNS a ainsi tenu à souligner dans un communiqué qu’elles ne reflètent en aucun cas la position de la Coalition et va à l’encontre de ses principes fondateurs qui excluent de discuter avec le régime meurtrier.

 

C’est dire que l’Armée Syrienne de Libération, ASL, n’est pas au mieux sous les coups portés par le régime Syrien. Il fut un temps ou elle refusait toute négociation. Sur le terrain, le gouvernement Syrien serait en position de force, et la situation s’inverserait. Il faut dire que la présence de Salafistes peu fréquentables, n’arrange pas l’ASL qui risque de se faire voler cette révolution avec tout ce qu’elle comporte d’espoirs et de morts dans ce combat contre Bachard el-Assad depuis maintenant mars 2011. Les exemples de Tunisie et d’Égypte sont la pour nous rappeler le danger de ces intégristes religieux pour s’approprier le bénéfice des révolutions musulmanes.

 

L’initiative de cette main tendue divise d’un coté les Frères musulmans et de l’autre le chef de la coalition Syrienne.

 

Ali al-Bayanouni secrétaire général de la section Syrienne de la confrérie des Frères musulmans entre 1996 et 2010 réfugié à Londres et membre de la Coalition nationale syrienne, explique qu’ «il y a consensus au sein de la Coalition. Nous avons toujours été d’accord pour ne pas négocier avec ces criminels qui ont détruit le pays et tué des dizaines de milliers de Syriens. Après la chute du régime, nous dialoguerons avec ceux qui n’ont pas de sang sur les mains. C’est la position globale du Conseil national et de la Coalition syrienne».

 

Amed Mouaz al-Khatib, le président, exigerait la libération de 160.000 détenus, et pour Ali al-Bayanouni, c’est tout à fait impossible que cette demande aboutisse. Il considère que «le régime ne stoppera pas les violences et ne libèrera pas les prisonniers. Il y a eu des initiatives similaires mais ce régime n’a pas tenu ses promesses. Cette nouvelle tentative est une initiative personnelle de Amed Moaz al-Khatib».

 

Rappelons que le Salafisme mouvement sunnite qui préconise le retour à l’Islam fondé sur le Coran et celui du prophète et de ses compagnons (Salaf "les ancêtres"), tandis que le mouvement des Frères musulmans à commencer par leur fondateur Hassan Al-Banna, se revendiquèrent pendant un certain temps du Salafisme. Qu’est-ce qui les différencient ? Pour les Frères, il faut construire un «État islamique» qui doit appliquer l’Islam dans son acceptation légale, c’est-à-dire la charia. Quand aux Salafistes, ils insistent sur la question religieuse au sens strict, on s’y perd, mais l’une comme l’autre des obédiences n’est pas pour un régime démocratique laïque, si tant est qu’ils se prévalent de vouloir la démocratie selon l’application de leur religion.

 

Pendant ces désaccords, des avions de combat Israéliens ont violé à l’aube l’espace Syrien le 30/01/13 pour bombarder un centre de recherches sur l’amélioration de la résistance et l’auto-défense dans la région de Jomrayah dans la province de Damas à une quinzaine de kilomètres au Nord-Ouest de la capitale, a affirmé l’armée dans un communiqué publié par l’agence officielle Sana. Les avions Israéliens auraient volés sous la couverture radar. L’armée Syrienne fait état de deux employés tués et de cinq blessés dans ce centre, qui a subi «d’importants dégâts et dont le bâtiment a été partiellement détruit».

 

Le gouvernement Israélien ne donnera pas de détail sur le but poursuivit d’autant que les avions Israéliens auraient visés également un convoi de camions transportant des armements dans la zone frontalière entre la Syrie et le Liban. La Russie a vivement réagi à ces frappes Israéliennes «sans aucun prétexte, sur des sites en Syrie, et s’est déclarée très préoccupée par une attaque contre le territoire d’un État souverain». On ne peut que rapprocher cette opération des avertissements des responsables Israéliens, qui se sont multipliés ces derniers jours, s’agissant du risque que des armements conventionnels et chimiques Syriens soient transférés au Hezbollah libanais, et de la détermination de l’État israélien à empêcher un tel scénario. Le chef d’état-major de l’armée de l’air Israélienne, le général Amir Eshel, avait souligné qu’Israël «ne peut pas se permettre d’attendre le déclenchement d’une guerre pour se préoccuper de l’arsenal conventionnel et non conventionnel de la Syrie».

 

Alep, le 30 /01/13, c’est une nouvelle horreur qui vient grossir celles qui se sont déjà perpétrées. Plus de 100 cadavres de jeunes hommes, tous âgés de 12 à 35 ans, exécutés d’une balle dans la tête ou dans la nuque et les mains bandées.

 

Les corps gisent dans la rivière Oouweiq à Alep, document Le Monde.fr/Abdullah Al-Yassing/AP.

 

Comme par le passé chacun rejette la responsabilité de ce massacre sur l’autre, mais le sens de circulation de la rivière plaiderait plutôt pour une exécution de masse de civils arrêtés par le régime.

 

Depuis le veto de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité, inhibant toute possibilité d’intervention Occidentale, le drame Syrien ne fait plus recette, il se joue à huis clos, le monde ayant les yeux fixés sur le Mali.

 

Outre les quelques 60 000 morts enregistrés depuis mars 2011, auxquels il faut ajouter chaque jour de 100 à 150 victimes, il faut y ajouter les 400.000 blessés depuis 21 mois. «Ce nombre comprend aussi bien des amputés et des paralysés de guerre que des populations totalement démunies face à des maladies chroniques», expliqua le médecin Franco-syrien Oubaida al-Moufti, porte-parole de l’Union des Organisations Syriennes de Secours Médicaux, UOSSM. «Hépatite, tuberculose, choléra, problème de dialyse ou de pression artérielle, des milliers de Syriens meurent aujourd’hui par manque de soins et de médicaments», assure le médecin. Si l’ONG contribue à aider les 650. 000 réfugiés dispersés dans des camps aux frontières de la Syrie (Liban, Turquie, Jordanie), l’UOSSM, elle est l’une des seules organisations médicales travaillant à l’intérieur du pays. Regroupant des centaines de médecins Syriens à travers le monde entier, l’UOSSM a pu établir plus de 65 hôpitaux de campagne sur le territoire Syrien. Le principal est l’hôpital de Bab al-Hawa, ouvert le 4 janvier dernier dans le nord du pays, qui comprend un service chirurgical spécialisé avec 46 lits ainsi que 4 salles d’opération et une unité de soins intensifs, tiré de la référence Assawra.

 

Quelque soit, la suite de cette guerre civile, ces hommes et femmes porteront leur vie durant, si elles survivent, la souffrance et les traces de ce drame. Comment est-ce encore possible qu’à notre époque on ne puisse rien faire pour arrêter cette souffrance ? Bachard El-Assad portera le fardeau de son peuple qu’il aura détruit.

 

Stratégiquement Bachard El-Assad aurait gagné, les rebelles ne peuvent lutter contre les chars et les avions, voir contre les gaz. Des armes Russes sont encore livrées en accord aux contras signés avant le conflit.

 

Syrie, les armes Russes livrées selon des contrats conclus avant le conflit, @ RIA Novosti, Andrei Stenin.

 

De Moscou 29 janvier, RIA ,Novosti.

 

Les armes Russes sont livrées au gouvernement Syrien a déclaré, au soir du 28 janvier, le vice-premier ministre syrien Qadri Jamil aux journalistes, «nous avons d’anciens accords signés avant la crise, et la Russie ne fait que respecter ses engagements. Nous avons besoin de différents armements destinés à protéger notre souveraineté, notamment contre une éventuelle agression Israélienne». Il est évident qu’elles serviront contre les rebelles, les Russes porteront une lourde responsabilité dans le massacre du peuple Syrien.

 

Or, l’EU réfléchie à la levée de l’embargo de livraison d’armes vers la Syrie. Celles qui sont livrées résultent d’accord, avant la crise, mais si l’embargo n’est pas renouvelé, elles seront à nouveau autorisées pour le régime et pour l’opposition. On voit le déséquilibre entre les deux parties. Les rebelles se plaignent donc, avec juste raison, même si les pays Arabes livrent des moyens militaires, qui n’ont bien sur pas la puissance des livraisons Russes. Les ministres des Affaires étrangères de l’EU sont divisés au point qu’au cours de leur prochaine réunion du 18 février, ils ne pourront trancher. Il ne restera plus que la prochaine réunion des chefs d’États et de gouvernements sur les questions budgétaires les 7 et 8 février pour trancher. Le problème pourrait être levé par la distinction entre armes létales et non létales qui permettrait la levée partielle de l’embargo. Resterait le problème de l’acheminement au bon destinataire. On voit que les rebelles ne sont pas prêts de l’emporter.

 

La tentative de Lakhdar Brahimi secrétaire adjoint des Nations Unies vers le Conseil de sécurité pour agir d’urgence.

 

«La Syrie est en train de se désintégrer sous nos yeux». Ce message alarmiste lancé aux quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le mardi 29 janvier, en tant que médiateur international pour la Syrie. Le massacre d’Alep, l’a conduit à proposer l’ouverture d’une enquête internationale. Les Nations unies n’ont d’autre choix que de rester engagées «sur le dossier Syrien. Ils sont plus de 5 millions à compter sur cet engagement». Comment peut-il faire bouger les choses, des tentatives ont déjà eu lieu sans résultat. Humanitairement, un quart de la population Syrienne a des besoins de première nécessité. 700.000 réfugiés dans les pays frontaliers, Turquie, Jordanie, Irak, Liban, 2 millions de personnes à la dérive et dans le froid. Les besoins sont donc immenses, et l’appel à la conférence aux donateurs du 30 janvier revêt toute son importance, ils espèrent recueillir 1,5 milliards de $, lire la suite ici.

 

Selon les informations du 1er février, Lakhdar Brahami, proposerait une transition pour vers régime parlementaire. Compte tenu de ce qu’il a entendu à Damas et ailleurs, il ne sera pas très difficile de se mettre d’accord pour remplacer le régime présidentiel actuel par un système parlementaire, a-t-il indiqué dans un communiqué dressant le bilan d’une réunion du Conseil de sécurité tenue à huis clos, lire la suite ici.

 

Quand aux États-Unis, ils auraient décidé de tourner la page laissant tomber l’ASL., l’administration Obama 2 se méfie des Salafistes et affilés à Al-Qaïda au sein de l’insurrection qui ont pris le pas sur l’hostilité au régime baasiste allié de l’Iran. Les nouvelles têtes d’Obama devraient promouvoir une nouvelle ligne sur la Syrie, moins offensive. Et si les Américains se retirent de la partie, le Qatar et la Turquie vont se retrouver bien isolés, lire La donne a bien changée.