Le Maghreb des parallèles

Taoufik Ben Brik, écrivain, journaliste, agitateur et comme son nom l’indique, tunisien, a écrit un livre sur Tunis, sa ville et sa vie, qu’il a intitulé Je ne partirai pas. Aimant son Carthage, ses dédales et ses décadents en fin de cycle, il a cette rare particularité chez les auteurs maghrébins, celle de ne pas avoir pour objectif de vivre dans le 16e arrondissement de Paris. Je ne partirai pas, paru à Alger dans une maison d’édition algérienne, a été invité en même temps que son auteur en Algérie. Pour toute mise au point officielle du régime, il lui a été répondu : « Tu ne viendras pas. » Interdit d’atterrir à Alger, l’écrivain tunisien annoncé pour aujourd’hui dans la capitale de la culture arabe ne viendra donc pas. L’argument a été trouvé, bien que non annoncé, on a rappelé qu’il y a quelques années, Ben Brik avait traité Ali la Pointe de proxénète et la Révolution algérienne d’histoire de fous magnifiques qui ont tout laissé, même leurs mauvais côtés, pour l’indépendance. Cela étant fait, reste le reste. On respecte plus un écrivain vivant à Paris que le même vivant à Alger ou à Tunis et l’UMA en construction ne sera pas celle des populations, des femmes, des hommes et des vulcanisateurs mais celle des apparatchiks, des autocrates, des réunions bureaucratiques et des officiels en costume. Reste la révolution algérienne, belle et généreuse comme un livre, hélas revue et corrigée. Il est triste de voir aujourd’hui que n’importe quel jeune de 20 ans assimile le « moudjahid » à un journal, un quotidien officiel qui dit ne dit jamais la vérité. Reste la conclusion. Une lecture particulière a été faite de cette interdiction. Ben Brik est tunisien, à Alger il rappelle Bourguiba, autre autocrate, déposé pour raisons médicales après avoir obtenu la présidence à vie. Les lecteurs, de livres, d’histoire et de géographie, auront compris d’eux-mêmes.

Chawki Amari El Watan – 22 janvier 2008

Taoufik Ben Brik, écrivain, journaliste, agitateur et comme son nom l’indique, tunisien, a écrit un livre sur Tunis, sa ville et sa vie, qu’il a intitulé Je ne partirai pas. Aimant son Carthage, ses dédales et ses décadents en fin de cycle, il a cette rare particularité chez les auteurs maghrébins, celle de ne pas avoir pour objectif de vivre dans le 16e arrondissement de Paris. Je ne partirai pas, paru à Alger dans une maison d’édition algérienne, a été invité en même temps que son auteur en Algérie. Pour toute mise au point officielle du régime, il lui a été répondu : « Tu ne viendras pas. » Interdit d’atterrir à Alger, l’écrivain tunisien annoncé pour aujourd’hui dans la capitale de la culture arabe ne viendra donc pas. L’argument a été trouvé, bien que non annoncé, on a rappelé qu’il y a quelques années, Ben Brik avait traité Ali la Pointe de proxénète et la Révolution algérienne d’histoire de fous magnifiques qui ont tout laissé, même leurs mauvais côtés, pour l’indépendance. Cela étant fait, reste le reste. On respecte plus un écrivain vivant à Paris que le même vivant à Alger ou à Tunis et l’UMA en construction ne sera pas celle des populations, des femmes, des hommes et des vulcanisateurs mais celle des apparatchiks, des autocrates, des réunions bureaucratiques et des officiels en costume. Reste la révolution algérienne, belle et généreuse comme un livre, hélas revue et corrigée. Il est triste de voir aujourd’hui que n’importe quel jeune de 20 ans assimile le « moudjahid » à un journal, un quotidien officiel qui dit ne dit jamais la vérité. Reste la conclusion. Une lecture particulière a été faite de cette interdiction. Ben Brik est tunisien, à Alger il rappelle Bourguiba, autre autocrate, déposé pour raisons médicales après avoir obtenu la présidence à vie. Les lecteurs, de livres, d’histoire et de géographie, auront compris d’eux-mêmes.

Chawki Amari El Watan – 22 janvier 2008

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