Austérité et croissance en berne obligent, les entreprises sont contraintes de repenser leurs stratégies commerciales. Soufflée par Arnaud Montebourg, la stratégie du « made in France » gagne du terrain, tous secteurs d’activité confondus. Gage de qualité et d’éthique, la production française séduit les consommateurs, prêts à payer plus cher.
Lancée à l’automne dernier par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, la campagne du made in France a fait des émules et les résultats se font déjà sentir. Produire en France pour inciter à acheter français. C’est en substance le message qu’a souhaité envoyer M. Montebourg aux entreprises tentées d’opter pour des délocalisations.
La compétition autour des prix ne serait donc pas la panacée. Les Français sont en effet disposés à payer leurs produits plus chers s’ils sont convaincus de leur qualité et de leur provenance. La production française jouit d’une excellente réputation : il faut donc l’utiliser !
« Le made in France » rassure le consommateur
En outre, les récents scandales de la viande de cheval et des usines textiles du Bangladesh n’ont fait que renforcer la méfiance voire l’indignation de l’opinion quant au travail délocalisé à l’étranger. Le « made in France » rassurerait donc les consommateurs tant sur la traçabilité des produits que sur les conditions de travail des personnes qui les fabriquent.
En atteste le sondage Tilder-LCI OpinionWay qui indique que 78% des Français sont favorables à la mise en place de rayons « Made in France » dans les magasins et grandes surfaces. Il n’en fallait pas plus pour que les supermarchés E. Leclerc se lancent, avec succès, dans de tels étiquetages, notamment dans ses rayons alimentaires.
Les délocalisations ne sont plus privilégiées
De même, dans le prêt-à-porter français, secteur où la tentation de l’étranger est forte, de grandes marques se replient actuellement sur la production dans l’Hexagone pour relancer leurs ventes.
Et l’industrie textile n’est pas la seule à s’appuyer sur les atouts nationaux pour solidifier sa stratégie commerciale. C’est également le cas du secteur automobile, avec des constructeurs qui travaillent main dans la main avec les centrales d’achat.
Secteur alimentaire, prêt-à-porter, automobile, de nombreuses industries, aux enjeux pourtant très différents, semblent donc se retrouver sur les potentialités commerciales du « made in France ». Pari réussi pour Arnaud Montebourg et le gouvernement ? S’il est encore trop tôt pour l’affirmer, lorsque l’on voit autant d’enseignes prestigieuses se tourner vers cette stratégie c’est que l’on assiste certainement à un fléchissement des préférences de consommation.