Le Grand-Duché de Luxembourg affiche de belles ambitions pour le secteur de la banque privée. Alors que fin 2014, Havilland annonçait la reprise de deux filiales de la Banque Pasche, début 2015, le Crédit Suisse en France est devenu une filiale du groupe luxembourgeois…

                 

L’ancienne province germanique est considérée comme le deuxième pays le plus riche au monde dans le classement du rapport PIB/habitant. En 2013, la Banque mondiale estimait qu’un Luxembourgeois pouvait gagner en moyenne 90 410,1$ par an. Aujourd’hui, le pays du nouveau président de la commission européenne, Jean Claude Juncker, est ainsi devenu l’une des places les plus attractives de la banque privée et du métier de la gestion de fortune.

L’histoire de la famille Rowland en est la preuve: Elle avait, en 2009, décidé de reprendre la filiale luxembourgeoise de la banque islandaise Kaupthing, en faillite après la crise financière. Fin 2014, Venetia Lean, la fille du fondateur David Rowland, s’occupait de superviser les opérations du rachat de deux filiales de la Banque Pasche. Dans une interview datée du 22 décembre dernier, elle ne cachait pas les ambitions de l’entreprise familiale installée à Luxembourg : « Ces deux acquisitions nous permettent de nous étendre géographiquement mais aussi de renforcer nos accès aux marchés émergents ».

Plus récemment encore, le Crédit Suisse en France annonçait son rapprochement avec le groupe au Luxembourg. Selon le président du Crédit Suisse en France, en Belgique et au Luxembourg, Pierre Fleuriot, ce mouvement participe à une tendance générale qui « vise à promouvoir l’accès de la gamme luxembourgeoise auprès des clients français, en particulier les fonds dédiés créés sur mesure, les fonds de gestion alternative et de « private equity ».

Qui plus est, la concurrence entre les offres suisses et les solutions luxembourgeoises est de plus en plus intense, comme en atteste notamment les récentes innovations des différents groupes. On peut, par exemple, mentionner le lancement de la nouvelle offre digitale du Crédit Suisse qui a été lancée en Asie pour concurrencer UBS. De manière générale, avec l’émergence de « l’ePrivate Banking », une véritable révolution de la finance est en cours et les deux pays « neutres » se livrent une vraie bataille commerciale…