On assiste en ce moment à des expériences et des émissions qui montrent que le métier de journaliste est à un tournant.

Les difficultés de la presse écrite, la montée en puissance d’internet, la multiplication des offres dans le domaine audiovisuel leur font se poser des questions sur l’avenir de leur métier.

Des expériences : récemment cinq journalistes de la radio se sont exilés pendant cinq jours dans un gîte du Périgord. Coupés des radios, télés et autres journaux, ils ne pouvaient s’informer qu’avec le site Twitter et le réseau social Facebook. Il en ressort quesauf dans quelques cas rares, mais spectaculaires (le crash d’un avion dans l’Hudson, le séisme en Haïti…), les réseaux sociaux ne sont pas des médias à part entière, mais des vecteurs, des canaux de diffusion.

Deux étudiantes s’enferment dans les Cévennes avec pour seule source d’informations les journaux télévisés.(info Rue89) 

Des émissions : Arte diffuse le 9 février deux émissions consacrées à l’information. La première s’intitule « Les effroyables imposteurs » et dénonce les dérives du WEB.

La deuxième plus intéressante s’appelle « Huit journalistes en colère » et fait bien sûr penser à la pièce « 12 hommes en colère ». Les huit journalistes ne sont autres qu’Arlette Chabot,  Jean-Pierre Elkabbach, Eric Fottorino, Axel Ganz, F-O Giesbert, Edwy Plenel, David Pujadas et Philippe Val. Ils évoquent un monde de l’information en pleine mutation avec des médias traditionnels en péril.

On aurait aimé un casting un peu plus ouvert sur l’internet, sur les journaux d’investigation comme le Canard Enchaîné (qui soit dit en passant, se passe de publicité).

Rien d’inédit donc sur la crise de la presse.

Constater les dégâts ne va pas résoudre le problème. Pourquoi ne pas prendre exemple sur la radio qui, elle, se porte plutôt bien en gardant une certaine indépendance et osant parfois l’impertinence.

La presse écrite peut difficilement afficher son indépendance. La plupart  des grands hebdomadaires sont sous la coupe de  groupes comme Lagardère ou Dassault nettement en faveur du pouvoir en place. Et en plus, leur sort est lié aux annonceurs car sans pub, pas de journal.

David Pujadas regrette que les infos soient en quelque sorte passées à la moulinette, ce qui fait que tout le monde annonce la même chose en même temps. Pourtant, on ne peut pas dire que c’est lui qui bouleverse le train-train des infos à la télévision.

Finalement, il ne reste plus que le Web qui peut revendiquer un peu d’indépendance, mais là il faut trier.

Descriptif d’Arte : « Quand l’information va mal, la démocratie va mal. À l’heure où le monde de l’info est en pleine mutation, huit hommes et femmes de médias tirent la sonnette d’alarme et ouvrent le débat. Que l’on s’en réjouisse ou que l’on s’en inquiète, l’info à l’heure d’Internet vit une incroyable mutation. Ancien directeur de L’Express, Denis Jeambar a sollicité des journalistes, des directeurs de rédaction et des patrons de presse : huit hommes et femmes qui vivent de l’intérieur cette révolution et qui s’interrogent sur leur métier. »