On voit sur le site C4N depuis quelque temps que beaucoup de « reporters citoyens » se plaignent des médias traditionnels.

Même si ceux-ci sont encore les plus consultés, il est évident qu’ils perdent de leur influence.

Pourquoi ? Dans l’émission « 8 journalistes en colère », quelques-uns des plus célèbres d’entre eux ont essayé d’apporter une réponse. Sont-ils les mieux placés pour cela ?

Une chose est sûre, la standardisation du traitement d’une information n’ajoute pas à leur crédibilité.

J’en ajouterais d’autres : le filtrage de l’information. Appelons ça autocensure ou peur de déplaire, on peut s’étonner que certaines nouvelles passent à la trappe.

Comment François Mitterrand a-t-il pu cacher l’existence de sa fille Mazarine pendant de longues années alors que toute la presse était au courant ?

Cette semaine, Jean-François Kahn s’étonne dans Marianne2.fr  de voir comment certaines infos, certes pas d’une importance capitale, mais gênantes pour le pouvoir, n’ont pas été reprises.

Seule la presse hollandaise a rapporté l’altercation entre Nicolas Sarkozy et la commissaire européenne Heely Kroes.

Le problème de censure d’une artiste chinoise n’est passé au 20 heures qu’après avoir été résolu par Frédéric Mitterrand.

L’homme politique belge  Guy Verhofstadt a critiqué ouvertement le débat sur l’identité nationale dans « le Monde » en disant, ce n’est pas rien, « Il y a quelque chose de pourri en république française ». Aucune trace dans les médias traditionnels !

On sait que Sarkozy téléphone directement aux directeurs de journaux pour se plaindre de leur façon de traiter les infos qui le concernent. Mais il est à peu près certain que la plupart du temps, il n’a pas besoin de le faire.

Rappelons une petite anecdote qui en dit long. Lors d’une visite d’un musée, Napoléon III s’est étonné de l’absence d’un portrait de Madame de Staël (qui était une de ses plus ardentes adversaires) qui aurait dû être là. Le directeur du musée a bien fini par reconnaître qu’il l’avait fait enlever pour ne pas déplaire à l’Empereur. Bel exemple de servilité.

Pour l’instant, le Web échappe à ce contrôle mais ça ne durera pas.