Les principaux obstacles à l’essor du e-Voting ont essentiellement pour nom, l’insuffisance des garanties sécuritaires, les difficultés technologiques et les problèmes politiques.
les problèmes sécuritaires
Le processus électoral dans le monde virtuel doit être caractérisé par sa fiabilité. Il doit permettre d’assurer la transparence et la sincérité du scrutin en préservant le secret du vote. Or l’une des failles majeures du système de vote par Internet réside dans l’insuffisance des garanties sécuritaires. En fait, "l’électeur n’a aucun moyen de vérifier que lors du dépouillement, c’est bien son vote qui est pris en compte, qu’il n’a pas été effacé, modifié ou ajouté". C’est dire que le e-Voting échappe au contrôle des citoyens ordinaires.
Par ailleurs, le serveur de vote n’est pas à l’abris d’une quelconque attaque des pirates (HACKERS). Celle-ci peut être accidentelle ou intentionnelle. Quelle que soit sa nature, l’immixtion d’un virus dans le processus technologique peut entraîner une paralysie totale ou partielle du système. Un tel incident, on l’imagine, aura de lourdes conséquences sur le fonctionnement régulier du pays et porter atteinte à sa stabilité.
Les difficultés d’accès aux TIC
Le passage depuis la fin des années 80 de la société industrielle à celle de l’information ne s’est pas fait à l’échelon universel. Le fossé digital constitue l’un des plus sérieux obstacles à l’universalisation des TIC. Cela est vrai pour les pays développés ou à la suite d’une enquête téléphonique réalisée dans les pays de l’Union européenne en novembre 2001, seulement 38% des foyers des 15 pays de l’Union avaient accès à Internet. Dans ces pays, on parle donc d’une nouvelle forme de fracture sociale qui sépare les personnes riches des pauvres en matière d’information. Autrement dit, si l’on n’y prend garde, le fossé numérique risque d’accentuer la lutte des classes car il contribuera à enfoncer encore plus les prolétaires.
Ce fossé numérique, s’il est relatif en Europe, est très criard en Afrique ou l’utilisation d’Internet n’atteint pas 10% de la population totale et est quasiment nulle dans certaines localités
Dans ces conditions, on est en droit de s’interroger sur la viabilité du vote électronique dans ce pays ou une majorité de la population n’a pas encore eu son premier contact d’avec le clavier et la souris. Autrement dit, peut-on raisonnablement parler de mise en œuvre du e-voting dans des pays où l’on n’est pas encore à l’ère de l’informatique ?
Au total, la démocratisation d’Internet apparaît comme un passage obligé en vue d’une pus grande accessibilité du vote électronique pour toutes les couches sociales notamment les plus défavorisées.
Les problèmes politiques
Pour les citoyens de la plupart des pays notamment ceux du droit romano germanique, le vote constitue un rituel. De ce fait, le vote automatisé est perçu comme un rituel, un acte sacré du citoyen. Dès lors, le vote par un click constitue une désacralisation et une entrave aux débats populaires d’autant plus que les électeurs peuvent rester chez eux et voter.
Par ailleurs au niveau politique, la critique fondamentale qui est vote au vote électronique effectué dans le cadre familial est que celui-ci peut servir de cadre de vote influencé. En effet, le vote effectué à partir de l’ordinateur familial peut entraîner une influence des parents sur le vote e leurs enfants.
En somme, le vote électronique est confronté à une certain nombre de difficultés qui nécessitent la prise de mesures idoines pour y remédier.
Les solutions aux maux qui minent le e-voting sont nombreuses et sont surtout fonction du procédé électronique de vote choisi et du procédé socioculturel du pays qui l’initie. Toutefois, dans le cadre de cette étude, nous nous contenterons de proposer des esquisses de solutions sur les problèmes globaux engendrés par le vote électronique.
Parmi celles-ci, il convient de mentionner précisément les modalités de mise en œuvre du vote électronique, la gestion des problèmes sécuritaires et les stratégies en vue d’une mise en œuvre efficace du e-voting
Le vote électronique est un processus complexe et difficile à mettre en œuvre. Il serait donc illusoire pour un pays de vouloir l’adopter sans une programmation échelonnée dans le temps. Pour ce faire, il convient de procéder à des expérimentations à des niveaux inférieurs notamment sur scrutins électoraux à faibles enjeux et à moindres risques (élection des présidents d’association, de conseil d’administration..) avant de l’étendre aux consultations générales.
Mieux, le recours au vote automatisé doit se faire dans un premier temps concomitamment au vote papier et non à l’exclusion de celui-ci. Cette solution présente l’avantage d’une part de donner la possibilité à l’électeur de choisir le mode votation qui lui sied et d’autre part d’instaurer progressivement le e-voting.
Concrètement, chaque Etat pourrait d’abord adopter le vote électronique dans les bureaux de vote, ensuite dans les endroits publics et enfin depuis n’importe lequel des ordinateurs connecté au réseau. Cette démarche a aussi l’avantage de contribuer à une meilleure gestion des risques sécuritaires.
la résolution des problèmes sécuritaires engendrés par le e-voting, les dangers liés au e-voting doivent être relativisés à la lumière des évolutions technologiques. D’une part, il y a que les risques ne sont pas propres au vote électronique mais plutôt commun aux TIC. D’autre part, à chaque difficulté technique, les experts tentent d’apporter la solution appropriée. Le développement des procédés tels que la cryptologie doit permettre progressivement de juguler toutes les incertitudes liées à la mise en œuvre du e-voting.
En outre, les risques sécuritaires du e-voting ne sont pas plus dramatiques que ceux du vote habituel. Celui-ci, en dépit de sa simplicité présente en dépit de sa simplicité, beaucoup de failles notamment lorsqu’il est organisé dans les pays en développement. Autant de raisons qui doivent amener à aborder la solution du e-voting avec beaucoup d’enthousiasme.
les autres solutions
Celles-ci sont globales et portent notamment sur la nécessité de briser le fossé digital d’une part et d’autre part, sur l’information et la sensibilisation de tous les acteurs du e-voting. Ces deux démarches permettront à terme, de réduire la marge d’analphabète en vote électronique et d’autre part d’associer activement les populations à la mise en œuvre de cette modalité de vote.
Pour ce faire, les pays développés comme ceux en développement ne doivent pas lésiner sur les moyens (incitations fiscales, subventions…) pour promouvoir le e-voting.
Il convient enfin de noter que si la mise en œuvre de ces esquisses de solutions semble faciles pour les pays développés, cela n’est pas le cas pour ceux en développement pour lesquels il est nécessaire de dégager des conditions particulières de mise en œuvre.
La faille majeure est le manque absolu de transparence du vote électronique et l’impossibilité de remédier à cette perte sans trahir l’anonymat.
Le mot « scrutin » devra être banni de notre vocabulaire. Il vient de la même racine que scruter ou scrutateur. Il rappelle que la transparence et le contrôle des élections directement par les électeurs sont une caractéristique fondamentale des votes démocratiques.
Le vote électronique porte en soi la négation de cette nécessaire transparence.
Rappelons que l’ASTI, fédération de 30 associations professionnelles et scientifiques d’informaticiens (plus de 5000 membres), est d’ailleurs très claire sur le sujet :
« l’ASTI recommande que […] pouvoirs publics, partis politiques et société civile ne recourent en aucune manière au vote électronique anonyme, y compris au moyen de machines à voter. »
Le vote électronique par internet peut être corrompu par des virus sur les postes des électeurs, une fraude interne (comme un bourrage d’urnes dans les dernières secondes du vote par exemple) reste absolument indétectable. Voir les rapports de trois spécialistes indépendants sur le vote par internet des français de l’étranger : [url]http://www.ordinateurs-de-vote.org/AFE-rapport-pellegrini.html[/url]
extraits :
« le déroulement du scrutin pose un problème grave de violation du secret du vote de certains électeurs »
« le système mis en oeuvre n’offre aucune des garanties que l’on doit attendre d’un processus de vote »
« la dématérialisation du processus de vote vide le rôle d’assesseur de sa substance »
Signer et FAIRE SIGNER la pétition nationale pour le maintien du vote papier (déjà plus de cent mille signatures), c’est important !
[url]http://www.ordinateurs-de-vote.org/Comment-agir.html[/url]
Bonsoir Elodie,
Je suis entièrement contre le vote électronique, pour le manque de transparence qu’il suppose !!!
De nombreux cas d’erreurs ont été rapportés et beaucoup de pays ont abandonnés ce système !
Malheureusement, ce n’est pas encore le cas de la France.
Je souhaite le retour du vote papier !
Cordialement
Gosseyn
Les nouvelles technologies sont un apport important dans le débat démocratique, l’accès aux informations, la possibilité d’y exprimer ses points de vue sont salutaires. Le citoyen doit toutefois rester prudent ; la qualité de l’information circulant sur le net est de qualité inégale, les renseignements que l’internaute donne sur lui-même se retournent parfois contre lui.
Par contre pour l’étape ultime de l’expression de la démocratie, c’est à dire le vote, les nouvelles technologies présentent bien des défauts, et sont intrinsèquement incompatibles avec le respect du « duo » contrôle citoyen/secret du vote. Tout contrôle citoyen sur un scrutin électronique anonyme étant impossible par définition, il est donc compréhensible que le vote dématérialisé soit de plus en plus contesté. D’autant qu’aucun débat véritable n’a été mené là où il a été mis en place.
De nombreuses informations montrent que ce n’est pas la panacée que d’aucuns prévoyaient :
– Frein ou arrêt total du vote électronique dans de nombreuses démocraties (Pays-Bas, Allemagne, Irlande. Belgique…) dont certaines l’utilisaient massivement depuis de nombreuses années.
– Baisse sensible de la participation lors des scrutins électroniques contrairement aux « promesses » (Vote Internet des représentants à l’Assemblée des français de l’étranger en 2009, consultations professionnelles et syndicales, Européennes 2009 dont la participation s’est dégradée de façon plus importante par rapport au scrutin 2004, dans nombre de villes ayant opté pour le vote électronique).
– Accroissement médiatisé des bugs ou fraudes informatiques dans différents secteurs (Etats, Banques, etc.) qui rend peu crédible un discours de sécurité totale sur un processus par nature invérifiable (secret de vote) et disposant de budgets faibles pour la sécurité (dépenses publiques) etc.
En conclusion, de plus en plus d’amateurs de progrès techniques, convaincus par les apports de la technologie pour la démocratie, savent reconnaître les limites à ne pas dépasser sous peine de mettre en danger la démocratie même ainsi que la légitimité des élus.