Le Dr Michel Dubec poursuivi par l’Ordre départemental parisien des médecins…

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En se confiant à la journaliste Chantal De Rudder, le Dr Michel Dubec, psychiatre et expert judiciaire, co-auteur du Plaisir de tuer (Seuil éd.) se serait livré, selon Me Danièle Ganem-Chabenet et l’Ordre des médecins (conseil de Paris), à une « auto-analyse ». Allons bon… Tiens, au lieu de faire un compte-rendu journalistique d’audience, je vais vous rédiger une auto-analyse. Fort heureusement, nous sommes sur un site d’accès gratuit et vous ne m’avez pas rétribué pour ce faire…


Bizarre, bizarre… J’étais hier après-midi, 23 septembre, sur les bancs du public, au sous-sol de l’immeuble du Conseil de l’Ordre des médecins de la rue Borromée, à Paris. En face, six juges ordinaux entourant un magistrat. Un bel aréopage de gens de robe, et pas des moindres, Me Bertrand Burgot, un habitué de cette chambre ordinale autant que Me Ganem-Chabenet, Mes Francis Vuillemin et Isabelle Couant-Peyre, pour Illitch Ramirez Sànchez, Me Anne-Laure Archambault pour Maurice Joffo. Vous avez dit « autant qu’étrange ? ». Enfin, quand même, Carlos, dit Carlos ze Jackal (film d’Olivier Assayas), autrefois défendu par Me Jacques Vergès, Maurice Joffo, frère aîné de Joseph Joffo, et héros du roman à fort tirage Un sac de billes, ce ne sont pas des inconnus, des justiciables lambda. Et Michel Dubec, donc, ce n’est point un justiciable epsilon. C’est le « Tout Freud, tout flammes » du Figaro ! Tenez, pas plus tard que ce matin, Sonya Faure, de Libération, en fait un trois colonnes tête de page. Plus de cent lignes d’entretien ! Et ces ingrats de journalistes qui ne sont même pas sur le banc de presse (bon, il n’y en a pas de spécifique en chambre de première instance).

 

On dira tout ce qu’on voudra sur l’Internet, y compris que c’est l’« instrument rêvé pour la contagion de ce qui peut s’apparenter à un délire » (Le Figaro du 20 avril 2009). Mais quand la presse écrite va mal, très mal, qu’elle ne peut même plus dépêcher une ou un pigiste pour couvrir une audience réunissant trois d’entre ses meilleurs fournisseurs de « papiers », et des plus vendables, vers qui se tourner ? Il n’appartenait qu’à elle de stopper la contagion. On vous rétorquera : « oui, mais tout le monde était mobilisé pour soutenir le confrère Denis Robert et couvrir l’affaire Clearstream ». Que nenni. D’abord, on voit maintenant Denis Robert, artiste plasticien par ailleurs, qualifié de « romancier » dans son ex-quotidien. Mais quand même, dans Challenges, de « journaliste-romancier ». Bon, effectivement, il a collaboré à un album de BD chez Dargaud, L’Affaire des affaires, l’argent invisible. Que son co-auteur, Yan Lindingre, définit tel un « Clearstream pour les nuls ». Mais c’est d’un raffiné, d’un délicat, d’un si distingué distancié, ce « romancier ». C’est un peu comme si on disait d’Hervé Hamon, ex-journaliste d’investigation de Politique-Hebdo, auteur d’enquêtes célèbres, « oui, oh, c’est un romancier ». C’est sans doute ce qu’on devrait dire de BH « V » (Lévy, Bernard-Henri, dit aussi Le Samaritain, car on trouve vraiment de tout chez lui). Et à mon humble avis, de Michel Dubec. Ensuite, très sérieusement, dans un cas pareil, si on veut expédier une ou un pigiste, histoire de se faire raconter, quitte à ne lui commander et payer qu’un malheureux feuillet factuel se terminant par « conclusion dans un mois, lors du rendu du délibéré », jamais, au grand jamais on ne vous reprochera d’exploser le budget des piges. On peut donc franchement s’étonner. C’était mieux avant !

 

L’Internet, ce n’est pas cher, et cela peut rapporter très peu, hormis beaucoup d’ennuis et de désagréments. En revanche, un médecin psychiatre revient très, très cher. Eh, comparez les huit ou dix ans d’études d’un docteur ès lettres et celles d’un médecin spécialiste, et voyez les parts de TVA respectives que vous leur consacrez. Et des écoutes téléphoniques, donc ! Et des dépositions d’experts devant les tribunaux ! France Télécom facture fort, les honoraires des experts sont certes, pour certains experts médecins, négligeables, mais pas pour le contribuable. Tandis qu’un romancier… Ou un journaliste… Même un mauvais Bien formé, pour beaucoup moins cher, Michel Dubec aurait fait peut-être un bon journaliste. Là, tout comme un BHL (ou BHV), qui est capable de falsifier une traduction (dans son livre sur Daniel Pearl) pour se mettre en avant, il serait viré du New York Times, du Washington Post, du Devoir, de La Presse, voire de La Tribune de Genève et assurément du défunt Pays de Porrentruy.
Parce que reprendre pour soi, à la première personne et entre guillemets, des propos tenus sur Carlos par des codétenus, cela ne se fait pas dans la presse sérieuse. C’est en tout cas ce que Me Vuillemin a fait valoir aux juges. Parce qu’écrire que les employés (des salons ?) de Joffo Maurice « haïssent » leur propriétaire, cela vous vaut un « c’est bien vérifié, là, ton truc, coco ?.. parce que si ce ne l’est pas, on va avoir l’air finauds avec ce qui va avalancher en courrier des lecteurs !  Tu n’aurais pas un témoignage, une citation ? ». Tandis que lorsqu’on est romancier chez Grasset ou au Seuil, bon, cela peut encore passer. D’ailleurs, c’était passé au Seuil, dans Le Plaisir de Tuer, de Chantal de Rudder et Michel Dubec. Et en fait, il est possible, et même certain, que des rapports d’enquête, consultés par Chantal de Rudder, aient pu laisser penser que certains employés de Maurice Joffo ne le portaient guère dans leur cœur. Le problème est que Maurice Joffo était en conflit ouvert avec le gérant de son restaurant, Le Dauvois. Et que si l’instruction, de ce côté, ne se serait pas vraiment faite à décharge, il y avait de quoi être abusé. Or donc, dans le cadre d’un essai, dont ce n’est pas l’élément essentiel, c’est peut-être le genre de scorie qui subsiste, y compris quand un Hervé Hamon, alors au Seuil, relit le tout.
 
 Il y a plusieurs manières de rendre compte – toujours mal au fond dans le cadre d’une commande de feuillets journalistiques – d’une longue audience. On peut « la jouer » technique. Relever que Michel Dubec a su habilement s’en tenir à très peu de paroles, histoire de ne pas lasser un tribunal qui siégeait depuis le matin. Que Me Archambault a aussi plaidé très technique, ne mouillant pas trop sa robe et se préservant des effets de manche, recentrant sur les phrases principalement incriminées par Maurice Joffo. Quitte à ne pas relever point par point ce qui pouvait l’être. Ou on fait dans le subjectif, dans l’envolée qu’on croit lyrique (enfin, on s’y essaye), avec des à côté sur l’ambiance, la moyenne d’âge des juges (proche de 65 ans, semblait-il), le décorum, &c. Mais puisque, sans être contredit par Michel Dubec, le Conseil parisien de l’Ordre a considéré que ce dernier s’était livré à une « auto-analyse », on peut aussi choisir cet angle et se concentrer dessus. Le sentiment que j’ai retiré des débats, c’est que Michel Dubec s’est laissé emporter par sa démarche avec ce livre. Qu’il s’est parfois « fait un film », comme on dit couramment, et qu’il aurait parfois mieux fait de mieux se censurer. À l’égard de Maurice Joffo, il semble avoir assimilé l’attitude de l’adolescent d’alors (il avait de douze à quinze ans pendant l’Occupation nazie) à celle d’une sorte de kapo qui triait les destinées à la chambre à gaz, à la clinique d’expérimentations « médicales » (tortures, contaminations, &c.), et à la mort lente d’un travail abrutissant et d’une longue famine.
Là où je l’ai trouvé peu honnête (mais peut-être était-il encore sous le coup d’une émotion contenue), ou inconséquent, c’est lorsqu’il a cité un passage du livre Pour quelques billes de plus ? de Maurice Joffo, dans lequel celui-ci raconte qu’à la Libération, il se retrouve plutôt content de lui et à la tête d’une petite fortune. Elle avait été acquise en se livrant à du marché noir, à la récupération de métaux, et sans aucun doute aussi et en particulier, en passant des résistants, des israélites (au sens des lois raciales et iniques du régime de Pétain, donc, aussi, des Juifs agnostiques tel Maurice Joffo). Mais où donc Michel Dubec a-t-il lu que Maurice Joffo triait les « bons » Juifs, ceux qui pouvaient payer le tarif (plus faible que l’habituel des autres passeurs, selon Maurice Joffo), et les « mauvais », soit ceux qui ne pouvaient rien donner ? Ne l’a-t-il pas plutôt imaginé dans le cadre d’une singulière « auto-analyse » ? Et ne s’en est-il pas plutôt auto-persuadé ? Dans ce cas, on peut comprendre que, pour lui, Maurice Joffo puisse être assimilé à la caricature du Juif cupide tel que la propagande nazie et antisémite (notamment le film Le Juif Süss) la véhiculait.
 
Plaidant pour Michel Dubec, Me Burgot s’est plusieurs fois exclamé : « C’est le monde à l’envers ! ». Effectivement, Michel Dubec ne s’est jamais livré à des actes de terrorisme alors que Carlos a sans doute abattu ou tenté de tuer « froidement » – écrivait-on, car on écrit beaucoup de choses un peu trop rapidement parfois – des gens tels des chalands du drugstore Publicis, des passagers d’un avion d’El Al, divers « coreligionnaires » (ou pas, mais en tout cas des Israéliens ou des militants sionistes désarmés) de Michel Dubec (ou des Juifs tels Maurice Joffo).
On peut admettre que cela a pu révulser Michel Dubec, le révulse encore. On peut entendre que son inimité (litote, sans doute) à l’égard de Carlos l’ait entraîné à, selon Me Vuillemin, « émettre des opinions tirées de on-dit ». On peut aussi admettre que Chantal de Rudder ait pu, en toute bonne foi, mettre des guillemets à des propos que Carlos aurait pu tenir à Michel Dubec. On conviendra bien volontiers aussi que Chantal Maatoug de Rudder et Michel Dubec ne sont nullement antisémites, ne font aucunement l’apologie du viol (même si des propos de Michel Dubec, sortis de leur contexte, pourraient fort bien laisser prise à cette interprétation), et que, oui, sur ces points, on ne voit pas d’emblée pourquoi ce psy et expert se retrouve devant un tribunal ordinal. On peut tout admettre de la sorte. Y compris accepter que Michel Dubec se soit simplement montré imprudent au cours de ce que Me Coutant-Peyre nommera un ouvrage caractérisé par le « pathos résultant d’une maïeutique accouchant des problèmes intérieurs de Michel Dubec ».
 
Où cela dérape en particulier, c’est quand Michel Dubec, qui admet que « Maurice Joffo a droit à l’oubli », vient soutenir publiquement qu’il aurait pu refuser à sa mère, « juive française, née en 1929 comme Joffo », le passage en zone libre parce qu’elle n’aurait pu le payer. Mais enfin, qu’en sait-il ? Et de quel droit vient-il citer un passage de Pour quelques billes de plus ? qui ne le confirme pas ; et ce en laissant entendre que cela accrédite son hypothèse ? On ne reprocherait rien à Michel Dubec s’il avait fait un vrai roman, avec des personnages fictifs ;, tant bien même si, pour nourrir son portrait d’un Juif refusant le passage en zone libre à d’autres Juifs, il aurait très fort pensé à la stature, à la prestance, à la faconde d’un Maurice Joffo rencontré lors d’une détention pour recel. Là, il laisse supposer qu’un adolescent aurait pu, en quelque sorte, livrer sa mère à la Gestapo, faute de lui faciliter le passage vers la zone dite « de Vichy ». Vous voyez, vous, un gamin de treize-quatorze ans dire à une jeune fille de son âge « pas de sou, pas de suisse, va donc te livrer à la Gestapo ? ». Or, en admettant que cela soit possible, pourquoi supposer que cela aurait pu être l’attitude de Maurice Joffo ? Et pourquoi forcer la dose d’opprobre que peut inspirer Carlos si ce n’est justement, selon le mot outrancier de Me Vuillemin à l’égard du Plaisir de tuer, dans « un roman de gare » au titre « racoleur ». Cet ouvrage (que Chantal de Rudder aurait aimé intituler – voir par ailleurs– La Leçon des Ténèbres) n’est pas un quelconque OSS 117 ou un James Bond, mais bien un livre qui reste aussi essentiel pour tenter de comprendre l’expertise judiciaire et le vécu, le senti (et admettons aussi, le ressenti, au sens de ressentiment à l’égard de certains criminels) d’un expert. De ce fait, il peut y avoir confusion dans l’esprit du lecteur. De ce fait, le Conseil parisien, par la voix de sa présidente, a pu considérer que le secret médical avait été violé. De même, Me Ganem-Chabenet a-t-elle pu estimer que Michel Dubec « n’a pas mesuré la portée et la gravité de ses actes » et de ce fait « discrédité l’ensemble du corps médical ».
 
Un qui n’a peut-être pas mesuré toute la portée de ses propos, c’est Stéphane Durand-Soufflant. Chroniqueur judiciaire du Figaro, président de l’Association de la Presse judiciaire, il a considéré, sans doute de bonne foi, que la comparution de Michel Dubec tenait surtout à l’action de Brigitte Brami, une femme ayant passé près de six mois en prison (sur quinze infligés au départ) pour harcèlement à l’encontre de Michel Dubec. Il venait déposer en tant que témoin, pour accomplir son devoir de citoyen, en dépit du fait qu’il aurait sans doute préféré couvrir le procès des Sarközy-de Villepin et consorts dans l’affaire Clearstream. Mais bon, Michel Dubec lui a peut-être accordé une consultation gratuite ou prodigué des conseils quand il s’est ouvert à lui des turbulences de l’adolescente de sa famille ou je ne sais trop quoi, et il lui fait cette amitié de venir en tant que témoin de moralité. Il témoigne aussi de la conscience professionnelle dont fait preuve le Dr Dubec qui vient d’être reconduit pour cinq ans dans ses fonctions d’expert par le parquet général. Certains, tels Stephan Pascau ou le Dr Simon Benayoun, ou les conseils d’Illitch Ramirez Sànchez, n’en sont guère, c’est dire le moins, convaincus. D’autres, beaucoup d’autres, dont le Conseil parisien de l’Ordre, ne mettent pas le moins du monde en doute la probité, la compétence professionnelles de Michel Dubec.
 
Après tout, il est fort possible que celui-ci mérite amplement ses honoraires et ne soit finalement pas si cher et plutôt avantageux pour le budget de la Chancellerie. Je n’en sais rien. Je n’ai couvert aucun des procès d’assises où déposait Michel Dubec mais je veux bien abonder aux propos de Stéphane Durand-Soufflant qui apprécie ses rapports depuis 2001. Il se dit « frappé par la clarté de son propos » dont il faut attendre ses dépositions de rapports pour en connaître la teneur (donc, pas de violation du secret de l’instruction de sa part). Ce sont donc des fuites provenant des conseils de l’une ou l’autre des parties qui font que, en règle générale, comme l’a soutenu le juge Gilbert Thiel, un peu tout filtre vers la presse avant les procès, sauf, évidemment, vers Stéphane Durand-Soufflant qui attend sagement les dépositions de l’expert Michel Dubec. En revanche, avancer que Brigitte Brami ait pu abuser France Soir en la personne de sa cheffe des enquêtes, Isabelle Horlans, et bien, c’est un peu court, jeune homme ! Bien avant que vous ne soyez chroniqueur judiciaire, Isabelle Horlans était une fait-diversière très aguerrie, qui n’en était pas à sa première confrontation avec une affabulatrice ou une psycho-quelque chose, et faut-il d’ailleurs vous rappeler qu’elle fut mise en garde à vue dans l’affaire Cons-Boutboul et que, elle en tout cas, n’a pas violé le secret professionnel ? Question manips, cette journaliste d’investigation en a connu un fort large rayon (voir, chez Denoël, son Les Sanguinaires, ou ses autres livres). Que voilà une appréciation un peu leste et cavalière de la part d’un président d’association de journalistes ! Et en tout cas, dans son article sur l’affaire judiciaire Joffo/Dubec, elle s’en est tenue aux faits, rien qu’aux faits. Chantal de Rudder n’a pas choisi le titre de la une de couverture du livre du Seuil, Isabelle Horlans n’est sans doute pas responsable du titre de la une de France Soir. Qui n’a rien, d’ailleurs, d’injurieux. En tout cas, pas plus qu’on ne pourrait affirmer en totale certitude que Michel Dubec (et encore moins Chantal de Rudder) ferait l’apologie du viol, on ne peut soupçonner notre président d’association de misogynie. Selon ses dires en aparté, il s’en serait franchement ouvert à Isabelle Horlans, et ils en auraient débattu entre pairs. Ce qui est certain, c’est que Brigitte Brami n’est pas Imad Lahoud, et si on voulait bien admettre, tel un Bruno Rossignol, que Denis Robert soit « un type sincère mais qui est tout sauf un expert des systèmes financiers » (Libération, recueilli par Raphaëlle Bacqué), on considérera qu’entre Durand-Soufflant et Horlans, l’expert(e) en investigation judiciaire, c’est bien elle.
 
Certainement aussi le plus sincèrement du monde, le juge Gilbert Thiel (eh oui, d’habitude, la moindre de ses apparitions fait affluer la presse, pas cette fois…), est venu dire tout le bien qu’il pensait de Michel Dubec. Contrairement à certaines autres audiences, les témoins n’ont pas, devant la chambre ordinale, à jurer de dire « toute la vérité, rien que la vérité ». Il est donc tout à fait loisible d’oublier ou d’omettre de s’interroger sur le fait que, le matin même, huit autres plaintes, auxquelles ne s’associait pas le Conseil parisien de l’Ordre, visaient, devant cette même chambre, Michel Dubec. Mais il serait un peu court et présomptueux de penser qu’un Gilbert Thiel puisse être abusé par un Michel Dubec. De même, confrères et amis de longue date de ce psychiatre, deux autres, tout aussi experts, les Drs Daniel Zagury et Henri Grynszpan, ont eux aussi témoigné chaleureusement en faveur de leur concurrent et néanmoins ami. « Il a tenté de faire comprendre au mieux ce que ressent le psychiatre » qui expertise un criminel, a dit l’un, « au cours d’un exercice magnifique mais extrêmement périlleux ». Dont acte ; pourquoi pas ? Il aurait « débusqué ses propres réactions d’identification et de contre-identification, rendu compte de la tempête sous un crâne, » avança l’autre. Certes. Mais le problème est qu’à la lecture de certaines phrases, on ne voit pas trop parfois comment départir les unes des autres. Et par ailleurs, ne se serait-il pas trop « contre-identifié » au détriment de Maurice Joffo ? Et dans ce cas, n’aurait-il pu refuser de déposer ? Je ne sais qui a estimé qu’il passerait à la postérité pour l’expert psychiatre par excellence. Ne serait-ce pas, parmi le corps médical européen, le bon docteur Samuel Tissot et son Traité sur l’onanisme, publié et réédité soixante fois de 1760 à 1905, qui est l’exemple même de la postérité ? Pour expliquer l’avalanche de plaintes dont aurait été l’objet Michel Dubec (le dixième environ aurait été estimé recevable par l’Ordre des médecins, selon une source proche des protagonistes), le Dr Zagury a estimé « normal » d’être, étant expert, l’objet de la part de justiciables, de victimes, « d’une haine sociale ». Parce que les experts évoquent aussi « l’humanité des criminels ». C’est tout à fait vrai, et ils le doivent. Parfois, comme le relève par ailleurs Michel Dubec (Libération du 23 sept.), pour relever aussi que le plus apparemment psychopathe « conserve peu ou prou le sens de la réalité ». Ce qui a pour effet d’éviter d’encombrer de trop rares lits en HP et d’engorger un peu davantage les centrales et les centres de détention. On ne sait parfois si c’est la justice qui instrumentalise la psychiatrie ou l’inverse.
 
Thierry Pech, pour Le Seuil, est venu dire qu’a postériori, sa maison regrettait de ne pas avoir fait appel de la condamnation de Michel Dubec et Chantal de Rudder pour « injures en raison d’appartenance religieuse » (pour un agnostique tel Maurice Joffo, époux d’une baptisée catholique, c’est cocasse). Tant Michel Dubec que Chantal de Rudder le déplorent aussi : ils n’avaient pas été prévenus à temps de la décision du Seuil. Maurice Joffo, lui, absent de l’audience de l’Ordre, en avait été prévenu ; mais, à 82 ans, il a des trous de mémoire « et comme ma femme souffrait d’une crise d’arthrite, je suis resté près d’elle, » confiait-il par après. Bon, on peut parfaitement être xénophile, comme le ministre Brice Hortefeux, et tenir des propos qui prêtent à confusion. Cette condamnation, on en conviendra, n’a rien d’infâmant. Mais il a été parfois avancé qu’en ne faisant pas appel, Michel Dubec avait de facto accepté de s’être vu qualifié de « complice et coupable d’injures à caractère racial ». Il n’en est rien. Admettons-le. On aurait apprécié qu’à l’occasion de cette comparution, le rôle exact des experts devant les tribunaux soit disséqué.
l n’en a rien été. Tout au plus a-t-on appris que Me Vuillemin estimait que Michel Dubec était presque toujours désigné expert pour les procès à grand retentissement « en raison de copinages de palais de justice ». Il est aussi possible que des experts accablés de charges hospitalières ou peu soucieux de troquer d’aléatoires droits d’auteur pour de faibles honoraires ne soient pas trop volontaires pour multiplier les expertises. Ou qu’ils se refusent à la médiatisation qui guette souvent de tels experts, lesquels se prêtent complaisamment ou avec réticences aux sollicitations des radios, des chaînes, des quotidiens et hebdomadaires. Il faut donc bien suppléer leurs carences, avec, souvent toujours, les mêmes. Me Vuillemin n’a pas développé son analyse du rôle des experts mais, avec un brio évoquant le Robert Badinter de la grande époque (trémolos d’indignation, feinte rarement, exagérée ou non, souvent, et tremblements du menton en moins), a eu des mots très durs pour Michel Dubec. « Narcissique au sens le plus vulgaire du terme (…) cabotin spécialisé (…) roi de l’esquive… ». Bah, la parole, en défense comme en partie civile, est libre. « On vous fait comprendre qu’il serait intouchable, voire que sa notoriété l’autorise à dire n’importe quoi, » gronda-t-il. Me Coutant-Peyre a estimé qu’« il règle ses problèmes à travers ses patients » et qu’il serait « une sorte de danger public ». C’est sans doute ce qu’avancèrent d’autres plaignantes ou plaignants, dont les plaintes ont été ou non retenues par l’Ordre. C’est très difficile à établir. Ce n’est, cela ne reste, qu’une opinion, que certaines thérapeutes ou des médecins croient pouvoir avancer à son encontre. Je ne mets en doute ni leur compétence ni leur bonne foi, mais je prendrai le temps de beaucoup plus de réflexion. N’étant pas expert, cela ne m’a pas sauté aux yeux. Au final, la parole reste à la défense.
 
Me Burgot, pour contrer les arguments des conseils de Carlos, a tenté l’argumentation technique. « Puisque Carlos l’a récusé, il ne s’exprime pas en expert et il n’évoque aucun élément d’ordre médical, plaida-t-il, aurions-nous alors à traiter d’un délit d’opinion ? ». Effectivement, cela peut s’y apparenter ; car le problème reste entier, Michel Dubec se répandrait-il entre radios et chaînes de télévision pour faire part de ses opinions ou projections, identifications ou contre-identifications en tant que telles, que, basta… Tant qu’il ne se laisserait aller ni à l’injure, ni à la diffamation, personne n’y trouverait rien à redire. Il se trouve qu’il est constamment invité en tant qu’expert et qu’il précise rarement ce qui ressort de son opinion personnelle et de celle qui est parée de l’expérience de l’expert renommé. Admettons-le : s’il rabâchait sempiternellement « là je m’exprime en tant qu’expert » ou « là, ce n’est que ma simple subjectivité qui s’exprime », on l’inviterait beaucoup plus rarement, il lasserait vite.Dans cette affaire, on peut se demander qui manipule qui, consciemment ou non, et si ce ne sont pas les pratiques médiatiques qui ont fini par induire en erreur un « expert » pas si féru et congru de l’ingratitude de la presse à l’égard de qui lui sert ce qu’elle veut vendre à son public et pourrait ne plus le lui servir. Ce qui laisse planer un doute sur l’expertise globale de cet expert. Mais on ne conclura pas. Il appartiendra au collège de première instance, en motivant son délibéré, dans un mois environ, de dire si oui ou non, par mégarde ou sciemment, le Dr Michel Dubec a failli ou non aux obligations de son statut de médecin. Quant à savoir qui, de Michel Dubec, de Brigitte Brami, de la grégarité consensuelle de la presse, des mœurs judiciaires ou médicales, instrumentalise qui, et comment, il ne sera pas répondu à cette question. Ce n’est pas le rôle du collège ordinal. Ce compte-rendu trop partiel, qu’on peut estimer partial (eh, je ne fais pas du journalisme, mais de l’auto-analyse, n’est-il pas ?.. et je ne suis pas le seul), n’a pas non plus l’ambition de cerner la personnalité de Michel Dubec. Je ne suis d’ailleurs pas sûr que, n’en déplaise à Chantal de Rudder dont on reconnaît unanimement le talent et la conscience professionnelle, que la seule lecture de leur ouvrage suffise à se former une opinion à son égard. Et quand bien même serait-on soi-même expert ou très expérimenté, on peut toujours se tromper, ou se laisser gagner par ses préjugés. Ceux que l’on a nourris à l’encontre de maints experts déposant leurs conclusions en cours d’assises, et qui se lavent en fait les mains de leurs responsabilités. Ce n’est pas le cas de tous, loin de là.
 
Selon de nombreux journalistes, de nombreuses magistrates, Michel Dubec serait l’un des experts des plus consciencieux qui soient. Ce n’est pas du tout impossible : je n’en sais au fond rien d’autre que ce qu’ont pu en dire deux experts, un juge d’instruction renommé, un journaliste ayant pris, en neuf ans, de la bouteille. Il se peut qu’en le rétribuant, l’argent du contribuable soit le mieux placé qu’il soit possible. Dans ce cas, tant mieux, et le mieux des meilleurs mondes idéaux possibles étant l’ennemi du bien, on peut espérer que le Conseil sera indulgent en ne blâmant pas lourdement Michel Dubec. Ou s’exprimera de manière à ne pas totalement désavouer son instance départementale sans toutefois que cela porte à conséquence pour lui. Quant à l’incitation à la prudence, et à la réserve, on peut considérer qu’il n’attendra pas le délibéré pour en tenir fermement compte. Son attitude, tout au long de l’audience, le démontrait amplement. Avec ses lunettes rondes, son costume gris, devant ces têtes chenues, il évoquait un peu un petit garçon. Bien moins dégourdi que le Maurice Joffo de 1942 et années suivantes, celui qui franchissait clandestinement de nuit la ligne de démarcation. Au risque de se faire pincer et déporter. Michel Dubec s’est démarqué, lui aussi. En franchissant d’autres lignes ? Se serait-il laissé emporter ? Peut-être, ou peut-être pas. Ne préjugeons pas de lui ou d’une décision de justice. 
 

Encore une remarque : il ne faut pas tout confondre. Dans une longue déposition, le juge Thiel a détaillé les pesantes charges du juge d’instruction submergé de dossiers, la parfois très pénible confrontation avec des criminels retors tels Guy Georges, dit le Tueur de l’Est parisien. On comprend que cela l’ait marqué. Ce n’est pas faire montre de solidarité masculine avec les experts judiciaires, et le plus souvent des médecins psychiatres hommes sont nommés (ai-je souvenir d’avoir entendu déposer une médecin psy en assises ? Non, si ce fut le cas, mes excuses, Docteure…), que de bien vouloir admettre que Michel Dubec ait été très éprouvé par ses confrontations avec Touvier, chef de la milice, Guy Georges, tant d’autres. Merci aux experts de se charger de telles éprouvantes missions. Mais ce n’est pas là le propos. Tant bien même Michel Dubec serait-il un héros du Secours breton en mer, s’il lui était arrivé de commettre un excès de vitesse, d’avoir heurté des véhicules et provoqué des blessures, on considérerait hors sujet, techniquement, ou accessoire, le fait qu’il revenait d’une éprouvante sortie en pleine tempête. Dans d’autres affaires, il se plaint que ce livre ait des répercussions sur sa vie familiale et professionnelle. Ce fut peut-être aussi le cas pour l’ensemble de la famille Joffo, pour l’épouse de Maurice Joffo, pour sa fratrie. Et si le conducteur adverse était un certain Carlos, de mauvaise, d’exécrable réputation par ailleurs, cela n’enlèverait rien à la matérialité des faits. On peut penser que Michel Dubec, ses confrères experts, ses amis, et bien évidemment le juge Thiel, soient aptes à le comprendre. Parfois, pour certains, cela n’apparut pas si évident. Mais dans une affaire de ce genre, les impressions sont secondaires. Sur de tels points en tout cas. Pour le reste, tout le reste, il reste matière à débat.

 
 

P.-S. – Dans un communiqué, le S.N.J. se prononce sur Denis Robert : « Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, aux côtés de Denis Robert depuis plusieurs années, lui renouvelle son soutien et appelle l’ensemble de la profession à être très attentive à cette affaire. ». Quelle affaire ? Celle du fonctionnement de Clearstream Banking ? Allons bon… et puis, si le S.N.J. se mettait à alerter l’ensemble de la profession sur toutes les affaires, il va falloir agrandir les salles d’audience des instances du Conseil de l’Ordre des médecins. Gaffe, Gentot (ancien pdt du S.N.J.), camarade, au final, cela se répercutera sur les honoraires… Et à nos âges…

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

10 réflexions sur « Le Dr Michel Dubec poursuivi par l’Ordre départemental parisien des médecins… »

  1. Il y a tous quelque chose en nous du Maurice Joffo de Michel Dubec !

    Ben oui, « admettons » que, vers douze-treize ans, comme Michel Dubec l’a fantasmé, un Maurice Joffo passe d’abord vers la zone libre les Juifs et les résistants qui peuvent payer, puis plus tard, voire jamais, les résistants et les Juifs qui peuvent moins ou peu payer…
    Ben nous, on est souvent pire encore.
    Adultes, quand une pauvresse, un déclassé veut sa petite pièce, son ticket restaurant pour manger, son petit quelque chose pour rester propre, figurez-vous qu’en général, on choisit nos pauvres. Je ne donne pas à tout le monde. Parfois, je suis pressé, et au lieu de secourir un pauvre, je vais rendre service à un pas pauvre. Honte ! Honte ! Abomination !

    Comme l’écrit peut-être Me Thierry Levy et peut-être dans [i]Levy oblige[/i], faudrait peut-être pas tomber dans les pleins baquets du victimaire et passer son temps à se battre la coulpe. Ni, à l’inverse, se croire tellement pauvre et irresponsable qu’on est tout blanc et tous les autres tout noirs.

    Par ailleurs, je trouve que les maîtresses d’école devraient être plus injustes, un poil plus sadiques (pas beaucoup davantage, hein !). Ben oui, la vie est injuste et parfois, on tombe sur des sadiques. Si tout petits déjà on avait pu un peu mieux se blinder, grâce à la maîtresse… Non, là, je suis cynique. La vie ne devrait pas être injuste et il ne devrait pas y avoir de sadiques et je veux rester amoureux de ma maîtresse d’école à tout jamais et elle n’est jamais injuste. Même quand elle a mis au piquet le petit Nicolas que je déteste alors qu’il n’avait rien fait : c’est un sournois, le petit Nicolas, s’il ne l’a pas fait, il allait le faire… Elle est toujours juste, la maîtresse, mais il n’y a que moi qui le sait ! Na !

    IL parait qu’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. Là, ce n’est pas risible. Mais parfois, il y a des côtés cocasses.

  2. On peut penser : mais pourquoi donc encombre-t-on des tribunaux avec des histoires de cour d’école (genre de Villepin-Sarközy) alors qu’il y a des histoires réelles de paradis fiscaux, d’évasion fiscales, de mécanismes bancaires qui broient ceux qui ne peuvent s’en servir. Oui, pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ? Poussons un cri !

    Il se trouve que des histoires de cour d’école vous suivent et continuent à faire mal. Gaffe à ne pas faire une grande plaie d’un pas si gros bobo…

    Les experts psy des tribunaux ont raison : on ne rend jamais assez justice aux unes et autres, on n’écoute jamais assez longtemps les uns et les autres, et c’est humain, trop humain. C’est toujours trop court une audience d’assises. On tente de centrer sur l’essentiel, et l’essentiel de l’un n’est que rarement celui de(s) autre(s), il y en a toujours une ou un qui a été mal entendu. Ce n’est pas l’idéal, les assises. Les experts non plus. On fait avec, on voudrait attendre mieux. En revanche, parfois, il ne faut plus attendre. Parce qu’il n’est plus question de « faire avec » vu que ce serait allé trop loin. Faut voir… Ce qui est sûr, c’est que je ne crois pas que « le doute doit profiter à l’accusé » était un principe des Savonarole ou des inquisiteurs ou des fusilleurs des Communards. C’est celui de notre imparfaite société. C’est pourquoi pour les uns, il faudrait lyncher, et pour les autres, rester encore plus parcimonieux sur le goudron et les plumes. Et dans ce cas, il n’y a jamais de « juste milieu », juste des compromis par nature imparfaits, voire « injustes ». Faut, hélas, parfois, s’y faire…

  3. Je n’ai jamais ni volé, ni tué, ni agressé qui que ce soit, je n’ai jamais fait subir à des enfants des attouchements je n’ai à mon actif fait preuve d’aucun délit de corruption,je n’ai jamais fraudé le fisc, ni mis le feu à une baraque, ni même abuser la SNCF ou la RATP ! et pourtant, hier, j’ai été condamnée à 15 mois fermes de prison avec mandat de dépôt ! Hier, en effet 15 octobre 2009, le délibéré a été prononcé. Il y a, dans cette affaire, deux perdants et un gagnant. On a deviné qui est le gagnant. La perdante, c’est moi, mais la plus grande perdante, c’est la justice française. Elle voit très clair. La loi est supposée faite pour affranchir le faible, mais c’est le contraire qui se vérifie trop souvent. Rendons la justice aveugle, de façon à ce qu’elle ne puisse distinguer le faible du puissant…
    Je vous demande à tous,amiEs ou inconnuEs de l’aide; Vous avez le choix entre plusieurs possibilités : 1) D’abord diffuser sur toutes vos listes cet email 2) Postez-le sur tous les sites que vous connaissez, 3) Parlez-en le plus possible autour de vous si possible à des médias et journalistes en priorité 4) L’aide peut également être d’ordre financier car les très grands avocats assez solides pour se lutter contre le pervers national qui m’a faite emprisonnée coutent très cher et c’est normal : il faut un sacré travail et une énergie incroyable pour se battre contre le personnage en question. Donc, aucune somme ne sera négligeable : 5, 10 euros, et beaucoup plus si vous le pouvez me seront très utiles (je vous enverrai bien entendu un reçu) à mon nom et à l’adresse suivante : 1, rue Vidal de lA BLACHE – 75020 PARIS – 5) l’aide morale : une lettre, un petit mot gentil me soutiendront car je reste avant tout un être humain que 14 ans de conflits avec dubec ont brisé, même si je veux parfois donner le change – toujours cet amour propre ! – et que mon amertume se manifeste quelque fois par de l’hystérie, de l’agressivité ou de la fausse arrogance 6) des lettres de soutien à verser au dossier : certificats moraux, lettres qui viennent d’organismes institutionnelles, ou assaciatifs, et contestant dubec – ça peut être pour son acharnement judiciaire contre moi ou pour ce qu’il a écrit dans son livre ou les écrits qu’il a signés lors d’expertises.
    Merci d’avance à toutes celles et tous ceux qui répondront à ce SOS. Je compte réellement sur vous tous.
    Brigitte Brami

  4. ARTICLE CENSURE après intervention des avocats de DUBEC

    REPUBLIE par SYSIPHE sur son Site

    Les Éditions du Seuil ont publié en février 2007 un livre de Michel Dubec, au titre racoleur : Le Plaisir de tuer.

    Le docteur Michel Dubec est psychanalyste, mais c’est surtout un expert psychiatre national auprès des tribunaux.

    Or donc, dans ses écrits (retranscrits par la journaliste Chantal de Rudder), il justifie les violences faites aux femmes, et même les viols, au nom de la sacro-sainte nature de la sexualité masculine.

    Le Dr Michel Dubec reconnaît une espèce de solidarité de sexe, qui va jusqu’à une véritable complicité masculiniste, avec le violeur et tueur en série, Guy Georges, qu’il a expertisé :

    « Sans que je lui en parle, le tueur de l’Est parisien a peut-être deviné le trouble que j’ai ressenti en regardant les photos de ses victimes. Je les trouvais très attirantes. (…) Une communauté de désir nous rapprochait Guy Georges et moi. (…) parce qu’il existait entre nous un partage des mêmes “objets érotiques“, j’ai pu faire un bout de chemin avec le tueur en série le plus célèbre de l’Hexagone (…) Je ne partageais pas la pulsion homicide de Guy Georges, heureusement. Mais je pouvais ressentir ce qui provoquait sa pulsion érotique. Entre nous, je l’avoue, ce goût commun entrebâilla une porte, jusque-là verrouillée à double tour, sur un possible échange. » (pages 211-212). Si l’expert dénonce sans ambiguïté les meurtres de Guy Georges nés de ses pulsions homicides, il s’identifie à ce violeur et ça même bander dubec.

  5. suite et fin BLOGSOLIDAIRE : brami/DUBEC
    Si vous désirez des infos sur Brigitte Brami consultez svp le site Sisyphe.
    Brigitte Brami ce 15 octobre 2009 a été jugée coupable de harcèlement, c’est-à-dire dans la réalité d’envois de critiques au Dr Dubec sous forme de cartes postales variées (!!!)
    Dans le même temps des pétitions circulaient sur internet pour dénoncer l’apologie du viol faite par Dubec dans son livre, qui tout comme celui de Frédéric Mitterrand n’avait pas eu l’air de choquer grand monde lors de sa parution;
    Il a donc tout fait pour la faire enfermer pour harcèlement bien entendu qui en langage judiciaire donne le chef lieu de : Précision elle mesure 1m55, lui il fait dans les 1m80, il est boxeur et adepte des salles de musculation.
    Peine sévère donc pour Brigitte Brami,le juge ayant décidé qu’il s’agissait là d’une récidive de harcèlement (les fameuses cartes adressées à un psy intouchable POURTANT POSTEES ANTERIEUREMENT A LA PREMIERE CONDAMNATION DONC MESSIEURS LES JUGES DEVRAIENT REVOIR SA DEFINITION DANS LE DICTIONNAIRE)… Eh bien, ça ne plaisante pas !
    Elle a péché par naïveté et franchise.
    dubec a été l’objet de nombreuses plaintes actuellement examinées par le Conseil de l’Ordre (mais semblant n’aboutir sur aucune sanction), tant de patients que d’une certaine personne qu’il a insultée dans un livre (M. Joffo ayant obtenu gain de cause en justice pour injures à caractère raciste et religieuse juste avant que les pétitions ne pleuvent contre le dernier), mais en attendant ce cher Dr Dubec n’a jamais fait un seul jour de prison et continue bien d’exercer comme expert-psychiatre de renom en Cour de cassation, soit la plus haute instance du système judiciaire où il a même été reconduit pour les cinq prochaines années.
    D’où le titre de l’article du journaliste, Brami 458 / Dubec 0
    C’est 458 jours de prison.
    Voilà j’ai relaté les faits de manière neutre quand on me connait, mais inutile de préciser que je suis scandalisée, et que ce Dubec illustre tout ce que je déteste, tout dans le sexisme et la brutalité…
    Mon cœur est pour Brigitte Brami et en solidarité avec elle, et je me demande bien qui de nous n’aurait pas exactement réagi de la même façon qu’elle.
    C’est sûr qu’elle a sous-estimé l’ennemi…
    Cela arrive ici et maintenant à une des nôtres.


  6. suite et fin BLOGSOLIDAIRE : brami/DUBEC
    Si vous désirez des infos sur Brigitte Brami consultez svp le site Sisyphe.
    Brigitte Brami ce 15 octobre 2009 a été jugée coupable de harcèlement, c’est-à-dire dans la réalité d’envois de critiques au Dr Dubec sous forme de cartes postales variées (!!!)
    Dans le même temps des pétitions circulaient sur internet pour dénoncer l’apologie du viol faite par Dubec dans son livre, qui tout comme celui de Frédéric Mitterrand n’avait pas eu l’air de choquer grand monde lors de sa parution;
    Il a donc tout fait pour la faire enfermer pour harcèlement bien entendu qui en langage judiciaire donne le chef lieu de : Précision elle mesure 1m55, lui il fait dans les 1m80, il est boxeur et adepte des salles de musculation.
    Peine sévère donc pour Brigitte Brami,le juge ayant décidé qu’il s’agissait là d’une récidive de harcèlement (les fameuses cartes adressées à un psy intouchable POURTANT POSTEES ANTERIEUREMENT A LA PREMIERE CONDAMNATION DONC MESSIEURS LES JUGES DEVRAIENT REVOIR SA DEFINITION DANS LE DICTIONNAIRE)… Eh bien, ça ne plaisante pas !
    Elle a péché par naïveté et franchise.
    dubec a été l’objet de nombreuses plaintes actuellement examinées par le Conseil de l’Ordre (mais semblant n’aboutir sur aucune sanction), tant de patients que d’une certaine personne qu’il a insultée dans un livre (M. Joffo ayant obtenu gain de cause en justice pour injures à caractère raciste et religieuse juste avant que les pétitions ne pleuvent contre le dernier), mais en attendant ce cher Dr Dubec n’a jamais fait un seul jour de prison et continue bien d’exercer comme expert-psychiatre de renom en Cour de cassation, soit la plus haute instance du système judiciaire où il a même été reconduit pour les cinq prochaines années.
    D’où le titre de l’article du journaliste, Brami 458 / Dubec 0
    C’est 458 jours de prison.
    Voilà j’ai relaté les faits de manière neutre quand on me connait, mais inutile de préciser que je suis scandalisée, et que ce Dubec illustre tout ce que je déteste, tout dans le sexisme et la brutalité…
    Mon cœur est pour Brigitte Brami et en solidarité avec elle, et je me demande bien qui de nous n’aurait pas exactement réagi de la même façon qu’elle.
    C’est sûr qu’elle a sous-estimé l’ennemi…
    Cela arrive ici et maintenant à une des nôtres.


  7. Chères vous tous et toutes,
    Je reviens ce soir vers vous.
    Mon tort a peut-être été de ne pas avoir été assez claire pour ceux et celles qui ne connaissaient pas mon affaire. La responsable d’un site que je ne connaissais pas encore a donné des pistes pour que vous vous fassiez de vous même votre propre opinion.
    JE COMPTE SUR VOUS TOUS ET TOUTES.
    Signé : une Brigitte qui traîne dans les rues, fatiguée, sans plus de cerveau ni de courage.
    (Pardon si c’est un peu trop de chez trop mais c’est ainsi que je le vis tous les jours).
    Attention ce qui va suivre n’est pas de Brigitte Brami mais a été très légèrement modifié par elle :
    Saga de Brigitte Brami contre l’expert-psychiatre Dube
    Brigitte vient de laisser un commentaire sur mon blog privé (www.lesboseparatiste.canalblog.com) et j’aimerais relayer cet appel au secours de solidarité et entreprendre des mesures concrètes maintenant, s’il est un geste immédiat politique c’est bien celui-là, merci de m’aider à faire passer ce message partout auprès des milieux progressistes s’il en reste.
    Brigitte s’est indignée contre l’apologie du viol faite dans le livre de dubec et au même moment comme par hasard elle s’est pris 15 mois fermes pour harcèlement et récidive qui ne consistait qu’en de simples cartes postales envoyées à ce Dubec, influent psychiatre expert auprès des tribunaux.
    Hospitalisée au moment de ce jugement le 15 octobre elle a produit un certificat, mais elle est en cavale depuis, car l’appel n’a pas été suspensif et un mandat d’arrêt a été ordonné. Elle est donc en résistance et en danger en même temps, dans les pires conditions de survie quotidienne et morale !
    Elle a besoin d’argent et de solidarité en tous genre, envoyez-lui même de toutes petites sommes et des lettres de soutien à Brigitte Brami, 1, rue Vidal de la Blache – 75020 Paris !
    sur Lesboseparatiste, message du 23 octobre :
    Merci les filles, surtout parlez-en le + possible autour de vous : députés, politiques, journalistes, médecins, féministes, gays, etc. Car moi je n’ai rien à cacher, contrairement à dubec. Un petit détail : l’appel QUE J’AI INTERJETÉ N’EST PAS SUSPENSIF DE LA PEINE CAR dubec s’est arrangé pour l’accompagner d’un MANDAT D’ARRÊT (fait exceptionnel même les pédos n’en n’ont pas !), le petit malin… Mon avocat a plaidé en mon absence, étant hospitalisée depuis un mois.
    PS Pardon c’est vulgaire mais j’ai aussi besoin de sous !!!

  8. J’ai avant tout besoin d’argent mais aussi :
    Pourquoi ai -je si froid ?
    Pourquoi me recherche t-on au fait ?
    G. simplement voulu combattre mes crises de spasmophilie il y a 14 ans en allant chez dubec.
    pourquoi ai je si peur de retourner en prison ?
    Pourquoi est ce que.je.pleure.en marchant ?
    pourquoi est.ce que personne.ne peut.vraiment m’aider ?
    Pourquoi cette.prise.de.conscience si tardive de.la saloperie.du.monde ?
    pourquoi je n’ai plus envie de vivre ?
    Pourquoi j’ai dû quitter mon quartier,

    mes voisins, mes habitudes et mon studio ?
    Pourquoi j ai du abandonner ma chienne ?
    Pourqoui je compte mes sous comme une clocharde pour payer des hotels sordides ?
    Pourquoi mon affaire parfois intéresse intrnautes et associations mais que ma situation concrète se degrade de jour en jour ?
    Pourquoi je me sens si lasse ?
    Pourquoi les lettres recommandées AR pleuvent-elles ?
    Pourquoi ce décalage entre l’innocente que tous les pores de ma peau crient que je suis et la condanamtion de (terme de Fleury Mérogis>> qu’on a décidé à mon encontre ? Pourquoi des flics ont joué les shérifs en débarquant chez ma mère de 80 ans et menaçant de défoncer la porte ?
    Pourquoi Marie-Thérèse n’est plus là pour me comprendre et me soutenir ?
    Comment je vais faire pour payer l’hôtel demain ?
    Pourquoi même mon frère qui m’a tant soutenue vient d’abdiquer violemment ?
    Pourquoi tout le monde trouve ma situation très injuste mais tout le monde reste impuissant ?
    Je ne comprends plus rien,
    c’est quoi ça ?
    Aidez-moi !
    Brigitte BRAMI

  9. Remerciements a ceux qui m’ont aidée dans la terrible et très pénible épreuve que me fait subir volontairement le dr et expert psychiatre : michel dubec, suite à ma démarche citoyenne – que je paye très chère – qui a eu pour effet collatérale d’être interdit d’exercer pendant trois mois (décision du CO des médecins du 4 décembre 2009) suite à de très nombreuse plaintes adressées au Conseil de l’Ordre des médecins et devant laquelle dubec a comparu en Chambre disciplinaire le 22 septembre dernier.

    Chanson Pour L’Auvergnat de Georges Brassens

    Elle est à toi cette chanson
    Toi l’Auvergnat qui sans façon
    M’as donné quatre bouts de bois
    Quand dans ma vie il faisait froid
    Toi qui m’as donné du feu quand
    Les croquantes et les croquants
    Tous les gens bien intentionnés
    M’avaient fermé la porte au nez
    Ce n’était rien qu’un feu de bois
    Mais il m’avait chauffé le corps
    Et dans mon âme il brûle encore
    A la manière’ d’un feu de joie

    [Refrain] :
    Toi l’Auvergnat quand tu mourras
    Quand le croquemort t’emportera
    Qu’il te conduise à travers ciel
    Au père éternel

    Elle est à toi cette chanson
    Toi l’hôtesse qui sans façon
    M’as donné quatre bouts de pain
    Quand dans ma vie il faisait faim
    Toi qui m’ouvris ta huche quand
    Les croquantes et les croquants
    Tous les gens bien intentionnés
    S’amusaient à me voir jeûner
    Ce n’était rien qu’un peu de pain
    Mais il m’avait chauffé le corps
    Et dans mon âme il brûle encore
    A la manière’ d’un grand festin

    [Refrain]

    Elle est à toi cette chanson
    Toi l’étranger qui sans façon
    D’un air malheureux m’as souri
    Lorsque les gendarmes m’ont pris
    Toi qui n’as pas applaudi quand
    Les croquantes et les croquants
    Tous les gens bien intentionnés
    Riaient de me voir emmener
    Ce n’était rien qu’un peu de miel
    Mais il m’avait chauffé le corps
    Et dans mon âme il brûle encore
    A la manière’ d’un grand soleil

    [Refrain]

  10. Notre pervers national a donc fini par faire appel de la décision de la Chambre disciplinaire de l’Ordre départementale des médecins. En vérité, il l’a fait CONTRE MOI et pour gagner du temps, se faire encore et toujours passer pour une victime, lui qui connaît depuis 25 ans les décisionnaires en matière judiciaire et tous les journalistes qui font la pluie et le beau temps dans leur presse…
    Il s’agit pour nous de faire montre de derniers gros efforts car je risque trois ans fermes pour …quelques cartes postales faits pour lesquels j’ai déjà été emprisonnée…6 mois !
    Notre seul grande force, c’est d’inonder le plus de sites possibles de mopn histoire, y compris avec pièces attachées pour preuves.
    Il m’arrive une très grosse injustice. Pourriez-vous en faire part et poster ce qui m’arrive;
    En vous remerciant d’avance.
    Voici un site (qui n’est pas le mien) où vous trouverez des éléments de l’affaire :
    http://lesboseparatiste.canalblog.com/archives/2009/11/30/15988539.html

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