Louis de Cazenave s'est éteint ce matin à l'âge de 110 ans. Avec lui meurt aussi l'avant-dernier des poilus. C'est ancien employé de la SNCF dédiait son temps à transmettre le souvenir de cette guerre terrible que tout le monde aurait voulu qu'elle soit la der des ders.

Envoyé sur le front à l'âge de 18 ans, Louis a combattu lors des batailles les plus sanglantes, comme la fameuse offensive du Chemin des Dames en avril 1917.

Il avait toujours refusé de parler de la guerre jusqu'à la mort en 2006 de Maurice Floquet, un autre poilu, disparition qui avait fait de lui le doyen des vétérans de la Première Guerre mondiale et le dernier survivant du Chemin des Dames.

Louis de Cazenave qui a longtemps refusé la Légion d'honneur, finira par l'acceptera en 1995, mais seulement pour répondre à la demande insistante de l'association des anciens combattants.

Quand on lui parlait de la guerre, il se plaisait à répéter que « La guerre c'est un truc inutile que rien ne peut justifier, que la gloire et l'héroïsme c'est de la fumisterie et que le patriotisme c'est le meilleur moyen de faire gober aux gens n'importe quoi ! Les Allemands, on les retrouvait quand on allait chercher de l'eau au puits, on discutait, c'étaient de pauvres gars comme nous, ils en avaient assez eux aussi ».

Avec lui, c'est une partie de la France qui meurt, un peu du souvenir du million quatre cent mille tués ou disparus qui s'en va.