Le dollar perd son pouvoir et ses adeptes peu à peu

Cette semaine a été marqué par des nouvelles plus terribles que celles de 2008. Nous avons eu :

-la faillite de la Californie contrainte de vendre ses bâtiments publics.

-la faillite de 3 nouvelles banques américaines dont un très grosse banque avec plus de 12.8 milliards de dépôts ( plus grosse faillite de 2009) portant à 36 le nombres de faillites depuis le 1er janvier 2009 (contre 25 en 2008)

-la faillite programmé de General Motors etc…

Les américains font semblant de garder la face et joue même le cynisme. Ainsi, lundi, le trésor a annoncé que les banques pourraient commencer à rembourser les prêts bancaires (TARP), alors qu'il y a 3 semaines elles étaient à genoux. En réalité, les banques veulent recommencer leurs activités d'investissement sans avoir à rendre de compte à l'État car ce dernier restreint la fougue des traders et empêche certains bonus aux dirigeants. Pour autant, la spéculation reprend comme si de rien n'était à l'image de Goldmans sachs qui spécule des sommes qui vont bien au delà de ses fonds propres. Autrement dit, les banques après avoir puisées dans l'argent du contribuable, veulent reprendre leurs activités spéculatives comme si de rien n'était et avec la bénédiction de l'État américain.

Dans le même temps, jeudi, le trésor a avoué à demi-mots que la situation n'était pas du tout sous contrôle. Jusqu'à présent les 2000 milliards injectés directement sur les marchés financiers sous forme direct (achats d'actions) ou indirect (prêts au banque) n'ont pas produit d'effet . Le trésor envisage donc avec la FED d'accélérer l'achat de bons du trésor. Autrement dit, les américains vont continuer à imprimer jusqu'à 1500 milliards, si il le faut, pour racheter leur dette. Le Trésor a pris également conscience que même si l'économie américaine repartait, les intérêts de la dette seraient tels, que les points de PIB gagnés partiraient en remboursement de dette empêchant toute forme de croissance !

Mais cette fois, les américains ont attisé les foudres de la Chine. En effet, il faut comprendre que la confiance en les États Unis diminue et que les agents économiques demande des " primes de risque" pour l'aquisition de bons du trésor long terme. Observons le bon du trésor 30 ans :


On observe que depuis le 1er janvier, malgré la chute des marchés financiers en février, le bonds du trésor est monté pour atteindre un rendement de 4.5%. Or il faut voire une chose très importante, c'est que qu'en juin 2008 lorsque le rendement était de 4.5%, on avait un dollar beaucoup faible que maintenant. Si l'on prend la parité de juillet 2008, on était à 1 euro = 1.60 dollar alors que aujourd'hui nous somme autour de 1 euro =1.39 dollar. Concrètement la demande en bond du trésor diminue alors que les besoins américains augmentent. C'est pour cette raison que la FED imprime des billets pour acheter les bons du Trésor.

Mais en faisant ainsi ils créent un excès de demande artificiel et diminue le rendement du bond du trésor. D'ailleurs comme l'a souligné Timothy Geithner le secrétaire du trésor, le but de ces opérations est de diminuer les rendements. ( Il ne s'en cache même pas et a prévu de réserver le même sort aux bons du trésor sur 30ans après avoir diminué le rendement du 10ans ).

Si l'on se passe du point de vue de la Chine la situation est intenable. En effet, lundi elle apprend la décision américaine d'autoriser les banques à spéculer de nouveau, que le rendements des bonds du trésor vont diminuer, que les perceptives économiques américaines sont moroses ( alors que ces 2 derniers mois on laissait sous entendre que l'économie allait repartir très vite) et que la dette américaine va augmenter de 1814 milliards en 2009! De plus, le gouvernement américain, qui ne désire pas que le plan de relance soit dilué par les sous-traitants étrangers, pratique une politique protectionniste très agressive (diminution des importations de 35% ces 2 derniers mois) qui pénalise en 1er la Chine, principale partenaire commerciale.

Les banques centrales ont alors immédiatement réagis depuis mercredi et convertissent les dollar en euro ou en or. Jeudi, pour la 1er fois les demandes en or ont excédés les demandes de la bijouterie, et pour la 1er fois la chute des places financières a fait monter l'euro. Il s'agit d'une opération d'arbitrage. En effet, en pratiquant une politique monétaire expansionniste, les États Unis ont rendu leurs propres actifs beaucoup moins attractifs et font ainsi fuir tout les investisseurs étrangers. De plus, la Chine ne peut techniquement plus soutenir le dollar car son excédent doit être réinvesti sur son territoire pour compenser la fermeture du marché des biens américains. Autrement dit l'euro a été choisi comme devise de réserve cette semaine! En injectant de l'argent dans les marchés financiers pour faire monter les cours artificiellement les américains n'avaient pas prévu que le dollar se dévaluerait aussi vite et surtout à un moment où ils ont le plus besoin d'un dollar fort .

En effet, un dollar faible est contraignant pour eux car :

-Le prix du baril augmente énormément avec une demande qui diminue. Autrement dit, ceux qui veulent produire le font à un coût plus élevé. Globalement le prix des importations américaines est en net augmentation.
A l'inverse, on pourrait soutenir que les États Unis sont plus compétitifs. Cependant, comme ils ferment leurs frontières ce gain de compétitivité ne leur est pas d'une grande utilité.

-Les américains ont un besoin de financement colossal et un besoin d'entré de capitaux du même ordre pour compenser la balance des paiements. Or la chute du dollar en pleine crise empêche le financement de leur dette et provoque une sortie des actifs libellés en dollar.

-Ils perdent peu peu le privilège de devise de réserve car ils sont concurrencés férocement par l'euro (le dollar constituait 60% des devises de réserve en 2000, 40% en 2006, le chiffre de 2009 n'est pas connu mais est inférieur à 40%).

-Ils perdent une guerre idéologique qui met les marchés financiers au centre de tout. Ainsi on commence à sentir des réticences au modèle américain surtout après le sort qu'a subit la Grande Bretagne en ayant voulu le copier. (endettement à 100% du PIB et destruction de l'appareil productif )

La situation se retourne peu à peu contre les États Unis. Il paraissait pourtant évident qu'en transgressant toutes les lois économique une telle situation pouvait arriver. Wall Street, qui a l'habitude de montrer un mépris de la macroéconomie ou de l'économie internationale, a pourtant du soucis à se faire.

 

Boongo

36 réflexions sur « Le dollar perd son pouvoir et ses adeptes peu à peu »

  1. CORNE DE BRUMES :
    Loin d’être en situation de débrancher les perfusions de la finance et
    de rétablir leurs comptes lors du redémarrage d’activité,
    les Etats – aujourd’hui seuls vrais garants de l’activité économique –
    sont dans une position extrêmement périlleuse :
    la liquidation des dettes est loin d’être achevée et
    les défaillances d’emprunteurs vont continuer à croitre ;
    l’absence de reprise rapide pourrait se traduire par une obligation
    de tailler dans les dépenses publiques provoquant une deuxième vague récessive ;
    le financement des déficits publics est de moins en moins vraisemblable.

  2. A l’image de Wall Street croyant pratiquer la dilution du risque
    jusqu’à des doses homéopathiques et ne présentant plus aucun danger,
    les Etats ont choisi de diluer dans la nation la dette privée.

    Mais son poids est tel qu’il est à même d’entraîner vers l’abîme
    les sauveteurs qui ont accepté de s’en charger,

    aux USA sans l’avoir au préalable restructurée, faute de courage politique,

    dans la majeure partie de l’Europe continentale sans même avoir osé l’évaluer .

  3. Voila qui est magnifiquement dit Veritas.
    On peut ajouter un second problème, en effet le dollar s’affaiblit et par effet inverse, le prix pétrole augmente alors que la demande diminue.( gloire à la spéculation …)

    Par conséquent le pétrole est passé de 32 dollar à presque 70 ce soir en 2 mois …

    J’ai bien peur que la hausse du pétrole dans des économies en récession soit un nouveau coup dur.

  4. Selon le pronostic réalisé par le directeur du CEBR Douglas McWilliams , la récession fera baisser cette année la part canadienne, américaine et européenne à 49,4% du volume de la production mondiale, alors qu’au cours des années 1995-2004 elle était de 60-64%.
    « L’Occident sera obligé de comprendre et d’accepter le fait que l’époque de sa domination est révolue ».
    « Nous nous y attendions, mais nous ne pensions pas que cela puisse arriver si vite », a ajouté l’expert.

  5. Ce n’est pas une mauvaise chose car le système américain montre que nous somme à cour d’idée d’où la création de la spéculation outrancière pour gagner de l’argent sans se soucier des pertes de gains de productivité.

    De plus, une répartition de la production mondiale est une bonne chose car je suis sur que cela permettra à de nombreux pays de se développer.

    Ainsi selon moi c’est dans le pire que l’on trouvera le meilleur.

  6. En visite en Chine, Timothy Geithner provoque les rires des étudiants en affirmant que les actifs en dollars sont très sûrs !!!!!!

  7. positive tout seul dans ton coin et mets-toi la tête dans le terrier ;
    mais ne conduis pas les autres à faire comme toi !!!!!!!!!

  8. FEU D’ARTIFICE GARANTI: LE TROU NOIR, LES NOYAUX DURS ET LA SUPER NOVAE !
    « La baisse de la demande fait baisser le prix des matières première
    et de ce fait ne peut pas à restaurer la santé des marchés
    car les revenus distribués baissent encore plus rapidement.
    Lorsque les établissements financiers se désendettent grâce
    à l’argent fourni gratuitement par la banque centrale,
    les créanciers reçoivent de l’argent tandis que la banque centrale
    reprend le papier toxique et le porte à son bilan.
    Ce désendettement réduit les charges financières tout en augmentant
    les flux de trésorerie, ce qui permet aux établissements financiers
    intermédaire de retrouver une rentabilité nominale, grâce à ces revenus exceptionnels et en procédant à la mise à pied des salariés afin de réduire les coûts opérationnels.
    Au total, on assiste à une augmentation des profits financiers
    accompagnée par une déflation des prix, le tout dans une économie
    qui se contracte.

    Ce vers quoi nous nous dirigeons ce n’est pas une hyperinflation des prix ,
    mais une augmentation des profits financiers par laquelle des établissements
    intermédiaires deviennent nominalement rentables au milieu d’un effondrement de l’économie.
    Le danger est de mal interpreter ces annonces de profits financiers
    exceptionnels comme autant de signes de reprise économique,
    incitant le public à investir ce qui lui reste encore de patrimoine,
    avec pour seul résultat de perdre encore plus lors de la prochaine chute
    du marché, qui interviendra au moment où éclatera cette bulle des profits. »
    IMPLOSION EXPLOSION!!!!

  9. Tout à fait d’accord Veritas !

    Tout d’abord j’ai trouvé l’article qui parlait de la mésaventure de Timothy Geithner en Chine et cela m’a beaucoup amusé. ( je pense que le message de la Chine est très clair )

    Ensuite pour le pétrole je suis tout à fait d’accord. Les banques centrales innondes les marchés financiers de liquidité pour créer une inflation artificielle. La conséquence direct a été une spéculation massive sur les matières premières alors même que la production mondiale et la demande en matière première se contractent.
    Les américains commencent à comprendre aussi qu’ils ont commis une erreur même si ils se complaisent dans cette dernière. En effet, la quasi-intégralité des ressources ont été dirigé dans les marchés financiers contre 6% pour l’économie …

    La Sphere de production ayant le dernier mot, l’implosion des marchés financiers devrait pas tardé à pointé le bout du nez.

  10. l’empilement des contraintes sur la monnaie US et la possibilité que la dette soit largement plus importante que les capacités de l’épargne mondiale nous rapprochent d’un point de rupture.

  11. (suite)
    Washington est obligé de financer ses déficits désormais astronomiques
    par l’émission de milliers de milliards de nouveaux Dollars.
    Et cela ne fait que reporter le problème de solvabilité sur la Fed
    dont le bilan, déjà encombré d’actifs toxiques rachetés aux banques
    ces derniers mois, se voit encore dégradé par l’achat massif de
    Bons du Trésor US qui ne trouvent plus d’acheteurs
    [b][i](quoiqu’en disent les médias financiers dominants)[/i][/b].

  12. le pt de vue d’Attali :
    « Attali : « Contrairement à ce qu’on voudrait faire croire, la crise s’approfondit »
    samedi 6 juin
    Contrairement à ce qu’on voudrait faire croire, la crise s’approfondit : aux Etats-Unis, tous les déficits augmentent ;
    les défauts des banques s’aggravent ;
    et même si Wall Street est en hausse, sa valeur est encore 40% inférieure
    à celle d’octobre 2007.
    De plus, chacun murmure, dans les cercles informés, qu’il faut s’attendre
    à bien d’autres tsunamis :
    sur les crédits immobiliers privés,
    sur les cartes de crédit,
    et sur l’immobilier commercial.
    Pour y répondre, les Etats-Unis, dans un pari fou,
    investissent l’argent qu’ils n’ont pas dans les secteurs de pointe.  »

  13. BIGRE , BIGRE ! :
    Aux USA, le volume d’emprunts immobiliers dont les mensualités
    seront révisées dans les années qui viennent laisse augurer
    de nouvelles vagues de défaillances de ménages dont les comptes
    sont dans le rouge, continuant à
    – éroder les bilans bancaires,
    – provoquer la faillite des petits établissements,
    – augmenter d’autant les charges de l’Etat.

  14. LE VENT TOURNE
    La Chine tente de plus en plus d’établir des relations court-circuitant le dollar.
    Elle a ainsi autorisé les pays en déficit commercial avec elle à produire des obligations en yuans (et non en dollars) qu’elle souscrira.
    Après la Malaisie, la Corée du Sud, Hong Kong, la Biélorussie, l’Indonésie, l’Argentine vient de conclure un accord en ce sens.
    La Chine et le Brésil se sont mis d’accord pour que les tarifs régissant leurs échanges commerciaux soient fixés dans leurs monnaies respectives.
    En Amérique latine, par ailleurs, plusieurs pays tentent de créer une nouvelle monnaie qui leur soit commune.

  15. COURAGE , FUYONS !!!
    Les investisseurs étrangers qui choisissent de prêter à long terme au Trésor américain prennent quatre grands risques :
    – ne pas être remboursés
    – etre victime d’une forte chute du dollar
    – un effondrement la valeur du capital à cause de l’inflation et de l’augmentation subsequente des taux d’intérêt .

  16. Aujourdhui 2 nouvelles importantes !

    1- La Russie a annoncé officiellement qu’elle allait se débarrasser des ces réserves de dollar qui constituent 30% de ses réserves .

    2-Le livre beige le FED publié à 19h30 à révélé qu’il y a aucun signe d’amélioration au État Unis et que au contraire la situation continue de se détériorer.

  17. eh oui Boongo …nous assistons à l’écroulement d’un colosse !
    ceci va avoir des répercussions sur Israel qui va croire bon de faire une alliance
    avec un séducteur ;
    cette alliance sera rompue par ce séducteur au milieu de cette période de 7 ans !
    il me semble même que ce séducteur commence à montrer le bout du nez – mais je peux me tromper et donc je préfère ne pas vous dire son NOM .

  18. Je suis d’accord. D’ailleurs je suis décu par la politique d’Obama. D’apres les informations du livre beige de la FED. Presque 2000 milliards ont été injecté dans les places financières et presque rien dans l’économie réelle.
    Autrement dit tout a été donné à quelques gourou de wall street …
    Le résultat est que malgrés la crise les dirigeants de wall street son de plus en plus riche alors que à coté la californie vient de faire faillite.

  19. BIENTÔT L’AMERO ? !!!!!!!!!
    Le Département américain du Trésor a annoncé mercredi un déficit mensuel record en mai, creusant le déficit global pour les quatre mois de l’année budgétaire en cours à près de mille milliards de dollars .
    La plongée du déficit va de pair avec les dépenses du gouvernement, revues à la hausse en raison de la récession économique et des centaines de milliards de dollars dépensés pour renflouer banques et autres compagnies en difficulté.
    BIENTÔT L’AMERO ? !!!!!!!!!

  20. Mais le dollar conserve un avantage, tous ceux qui ont placé leurs réserves en dollar (chine, pays arabes, japon,…) sont obligés de soutenir le dollar s’ils ne veulent pas voir leurs économies fondre comme neige au soleil

  21. Bonjour new reporter,

    En fait on peut dire que l’avantage de la Chine dans les reserves en dollar appartiennent au passé. Avant cela était indiscutablement avantageux pour plusieurs raisons :

    1-les T-bonds sont très abondant
    2-Cela permet de mobiliser des liquidités ( ou le contraire très rapidement)
    3-le rendement était plus ou moins positif

    Mais à présent la Chine se met à pondérer considérablement ces T-bonds. Durant les 3 derniers mois elle a vendu une quantité colossale de bons du tésor à 10 ans et 30 ( faisant même passé hier le rendement du 10 ans à 4% ! et celui du 30 ans à 5% ! c’est presque inédit ! )
    Les T-bonds sont boudés pour plusieurs raisons :

    1-Selon toute vraisemblance les USA ne pourront croitre comme avant ( ils n’ont pas assez épargnés pour cela et les agents sont endettés )
    2-Le dollar est trop volatil ce qui casse les stratégies d’investissement des banques centrales
    3-Le FMI ( contre toute attente ) fais de le l’ombre aux T-bonds américains puisque les obligations du FMI sont plus stables !
    4-La demande d’or surpasse de loin la demande en T-bonds
    5-Les prévisions de l’économiste Trifin ( le célèbre dilem de Trifin ) se réalisent : le dollar se dévalue naturellement (la devise de réserve s’épuise puisque le pays est sans cesse amené à s’endetter ) et par conséquent les rendements du bon du trésor sont presque négatif si on prend en compte la dévaluation du dollar .

  22. LA TENSION MONTE : ATTENTION A LA TENSION !!!!!:
    Le marché des changes continue à se chercher. L’euro se maintenait en hausse face au dollar mardi tandis que les pays émergents du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ont appelé à « diversifier davantage » le système monétaire international.

  23. Dé-dollarisation :
    le démantèlement de l’empire militaire et financier américain.

    Les membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai,
    réunis à Iekaterinbourg avec l’Inde et le Brésil, n’ont guère
    d’autre choix que de rechercher une alternative au dollar.

    Continuer à financer à crédit la consommation américaine,
    les dépenses du Pentagone et de ses 750 bases à l’étranger,
    en accumulant des dollars et des bons du Trésor équivaudrait
    pour eux à accumuler en parallèle les risques tant financiers
    que militaires.

    Ils sont désormais contraints, d’inventer une voie de sortie du dollar.
    L’heure est venue pour un monde multipolaire a affirmé
    le Président russe Medvedev, et le président de la Banque centrale
    chinoise lui fait écho en déclarant que l’objectif est désormais
    de créer une une monnaie de réserve internationale qui ne serve pas
    les intérêts exclusifs des USA.

    Les autorités américaines se sont vues infliger une fin de
    non recevoir à leur demande d’assister au sommet de l’OCS.
    Ce non, c’est un mot que les américains vont entendre
    beaucoup plus souvent à l’avenir.

  24. L’Etat de Californie, qui serait la huitième économie du monde
    s’il était indépendant, est englué dans des problèmes fiscaux
    et budgétaires depuis le début de l’année, aggravées par la crise économique,
    qui l’a frappé de plein fouet.
    Le gouverneur et les députés s’étaient mis d’accord sur plan de sauvetage
    en février, mais les Californiens l’ont rejeté en bloc dans les urnes.

  25. Salut véritas;

    Voici un article paru hier, qui fait froid dans le dos pour la suprématie USA.

    La Chine veut un débat sur les monnaies de réserve au G8

    La Chine a demandé que le G8 débatte de sa proposition de créer une nouvelle monnaie de réserve mondiale lors de sa prochaine réunion, la semaine prochaine en Italie, et le sujet pourrait être brièvement évoqué dans le communiqué final du sommet, apprend-on de sources du G8.

    Une source ayant participé aux négociations a déclaré que la Chine avait présenté sa demande lors des discussions sur la préparation du communiqué commun qui doit être publié au deuxième jour du sommet de L’Aquila par le G8, le G5 (Brésil, Inde, Chine, Mexique et Afrique du Sud) et l’Egypte.

    Ce groupe informel, surnommé le G14, se réunira le 9 juillet pour débattre de la crise financière, du commerce et du changement climatique. C’est la première fois qu’un sommet du G8 aboutira aussi à la publication d’un communiqué du G14.

    L’euro progressait face au dollar, inscrivant un plus haut du jour, à plus de $1,42, après les premières informations de Reuters.

    Une source européenne ayant connaissance des préparatifs du sommet a elle aussi déclaré que la Chine avait posé la question du débat sur une monnaie de réserve mondiale, et que celle-ci pourrait être évoquée lors du G8. Mais elle a ajouté: « Chaque pays participant au sommet peut évoquer les sujets qu’il juge appropriés. »

    « La question d’une mention spécifique dans le communiqué reste ouverte », a ajouté la source européenne, ajoutant que les « sherpas » (les conseillers des chefs d’Etat et de gouvernement) en débattraient lors de discussions préparatoires vendredi.

    La Chine, premier créancier des Etats-Unis, a évoqué à plusieurs reprises ces dernières semaines sa crainte de voir l’augmentation de la dette publique américaine favoriser l’inflation, ce qui dévaloriserait ses avoirs libellés en dollars.

    En mars, le gouverneur de la banque centrale chinoise s’était prononcé pour le recours aux droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) comme « super » monnaie de réserve. La parité de change des DTS est déterminée à partir d’un panier de monnaies réunissant dollar, euro, livre sterling et yen. Sa proposition n’a toutefois guère suscité d’intérêt.

    La Russie, qui détient les troisièmes réserves de changes du monde, a également exprimé sa préoccupation face à la volatilité du dollar. Le mois dernier, le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, avait même laissé entendre que le yuan chinois pourrait devenir une monnaie de réserve.

    L’enjeu du débat est aussi politique car le recours éventuel à une alternative au dollar américain comme monnaie de réserve symboliserait l’évolution de l’équilibre des pouvoirs dans une économie mondialisée.

    Bureaux de Reuters, version française Marc Angrand

  26. Et si demain les américains décidaient de dévaluer leur monnaie histoire de faire payer officiellement leurs dettes aux autres pays qui détiennent des devises?

  27. S’agissant de la californie, il ne faut pas oublier que l’ancien gouverneur est parti en laissant une dette colossale.

  28. Si ils font ainsi, ils perdront leur statut de devise de réserve et tout les avoirs étrangers partiraient d’un coup. Les USA seraient donc incapable de payer les retraites, le chômage et tout leur système de trading partirait en morceau …

    Concernant la Californie, il se peut qu’elle se déclare officiellement en faillite le 15 juillet. Il s’agit de l’État le plus riche aux USA. je vais te poster un article qui te fera froid dans le dos un peu plus tard dans la journée ( je vais rechercher le lien ).

  29. Merci Veritas! Voici l’article comme promis 🙂 :

    Etats-Unis : de bien curieux remboursements, par Paul Jorion
    LE MONDE ECONOMIE | 30.06.09 | 14h04

    Quelle est la signification du récent remboursement par dix banques américaines des fonds qui leur avaient été avancés dans le cadre du Troubled Asset Relief Program (TARP), le programme gouvernemental de sauvetage du secteur bancaire?
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    A les en croire, leur santé s’étant rétablie, il s’agit pour elles d’éliminer au plus tôt le stigmate de la semi-nationalisation à quoi s’assimilaient les aides s’étalant entre 5 et 25milliards de dollars (3,5 et 17,8milliards d’euros) dont elles ont chacune bénéficié. Mais le souci de lever le plafonnement des bonus versés à leurs dirigeants n’est sans doute pas étranger à leur décision: les remboursements n’ont touché jusqu’ici que les avances qui avaient été soumises à cette condition!

    Pourquoi une telle précipitation? La Bourse a repris quelques couleurs – même s’il faut toujours s’interroger sur la raison qui peut l’expliquer en l’absence de bonnes nouvelles sur le plan économique. Les nuages continuent de s’amonceler: dans l’immobilier résidentiel américain, les retards de paiement actuels promettent pour les années à venir des pertes cinq ou six fois plus importantes que celles essuyées lors de l’écroulement des subprimes; un volume de pertes comparable est à prévoir pour les cartes de crédit et dans l’immobilier commercial. Cela, les banques ne peuvent l’ignorer. La précipitation présente aurait-elle alors un rapport avec l’orage qui menace? L’expérience récente permet de le supposer.

    Souvenons-nous en effet des derniers mois des établissements indépendants de crédit immobilier, les Countrywide et autres IndyMac, et ce à quoi nous avions assisté entre le moment où leur fin apparut inéluctable et leur engloutissement.

    A la mi-2006, les rumeurs d’un rachat de Countrywide par Bank of America avaient circulé. Il n’était pas encore question du rachat en catastrophe qui eut lieu en janvier2008, mais de l’intérêt manifesté par une banque importante pour le numéro un du crédit immobilier, alors apparemment en bonne santé. Or des courriels récemment publiés par la Securities and Exchange Commission (SEC), le superviseur du marché boursier américain, révèlent l’inquiétude des dirigeants de Countrywide à la même époque. Mais pour les cadres de l’entreprise – dont j’étais moi-même alors employé -, il ne faisait aucun doute que les rumeurs de rachat émanaient de la direction et avaient pour but de doper le prix de l’action. L’exercice de stock-options et la vente systématique d’actions par les dirigeants débuta en effet peu après. Angelo Mozilo, le PDG, parvint ainsi à se désengager entièrement avant la chute finale, pour un bénéfice total dépassant 700millions de dollars.

  30. La remontée de la cote des banques américaines a déjà commencé, et gageons que la bonne nouvelle de leur indépendance retrouvée dopera encore plus leur cours – les investisseurs ignoreront certainement que le rachat des options consenties à l’Etat en échange de l’aide obtenue par le truchement du TARP plombera bientôt leurs recettes.

    Si le parallèle avec Countrywide a un sens, il s’agit alors simplement, pour les dix banques ayant aujourd’hui remboursé l’argent du TARP, de nettoyer la caisse avant de mettre définitivement la clé sous la porte. Lorsque les milliers de milliards perdus seront révélés, les quelques milliards qu’auront touchés in extremis leurs dirigeants passeront, c’est à parier, relativement inaperçu…

    Paul Jorion, économiste et anthropologue

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