Il y a bien des façons de gagner sa vie. Certaines sont plus lucratives que d’autres. Certaines sont plus risquées que d’autres. Mais parfois ces risques peuvent avoir de lourdes conséquences. Lorsque la vie d’enfants est en jeu, il faut prendre les choses au sérieux. Le trafic de diamants est l’un des problèmes les plus criants de notre ère. Dans cet exposé, nous verrons les différents aspects qui entourent cette pratique. Tout d’abord nous verrons les origines avec le RUF, les enfants soldats, les magouilles de Charles Taylor, Van der Kaap et Ross Simons, et finalement le Processus de Kimberley.
Les débuts
La plus grosse crise de trafic de diamants fut celle de la Sierra Leone (et aussi celle du Libéria). Le tout débuta en 1991. Un groupe de rebelles en désaccord avec l’autorité du pays décida d’attaquer deux petits villages de l’Est du pays. Leur but étant la rébellion et la revendication de certains droits. Les troupes gouvernementales sont alors envoyées afin de reprendre le contrôle de la situation. Malheureusement, elles sont repoussées par les forces de l’armé rebelle. Naissent alors des tensions et des frustrations au sein du gouvernement. Le 29 avril de la même année, on déclare l’État d’urgence et on suspend certains points de la Constitution. On entre alors en guerre civile.
Le RUF
Le groupe de rebelles ayant envahit les villages se nommait le RUF. Le Revolutionary United Front a pris d’assaut, au fil des années, plusieurs petits villages de la Sierra Leone. Ce parti révolutionnaire avait comme but premier de rendre le pouvoir au peuple. Il disait se battre pour le peuple et pour la Sierra Leone. Son financement se faisait à l’aide de plusieurs trafics dont notamment celui du diamant. C’est pourquoi on nomma cela : le trafic des diamants de sang; d’où le titre du film d’Edward Zwick. Les trafiquants échangeaient l’argent des diamants contre des armes, des munitions, et de la drogues.
Le RUF, lorsqu’il arrivait dans un village, prenait les habitants et leur coupait la main ou le bras. Le gouvernement revendiquait que le pouvoir était déjà au peuple et qu’il en revenait à tous et chacun de voter selon le candidat de leur choix. Alors, en leur coupant la main, les gens ne pouvaient plus aller voter. C’est pourquoi on voit tant de gens, dans ces pays après guerre, à qui il manque un membre.
Les enfants soldats
Durant les assauts, le RUF prenait plaisir à séparer les familles. Les femmes et les jeunes filles étaient violées puis tuées comme du bétail. Les hommes se faisaient envoyer dans des mines de diamants afin de faire la récolte, s’ils semblaient coriaces; autrement on leur coupait la main ou on les tuait. Les jeunes garçons eux étaient envoyés dans de petits camps où on leurs faisait un lavage de cerveau intense. On leur faisait oublier leur famille et leur village et on leurs enseignait l’art de la guerre et du massacre. Aujourd’hui, l’Organisation des Nations Unies dénombre plus de 300 000 enfants soldats en activité dont plus de 200 000 sont localisés à travers l’Afrique.
Charles Taylor, Van der Kaap, Ross Simons et la parcours des diamants
Pour bien comprendre l’ampleur problématique de la situation, vous devez savoir qui permet de faire tourner la roue. M. Charles Taylor était la formidable force derrière le RUF. Longtemps il joua le rôle de mentor, banquier et approvisionneur en armes pour ces rebelles. Il devint par après, président du Libéria, pays voisin de la Sierra Leone, et donc faisait passer l’exportation de diamants par son pays. Taylor avait bien pensé son plan. La Sierra Leone étant nommée zone de conflits, n’avait pas le droit légal pour l’exportation de diamants, alors il les faisait passer comme des diamants provenant du Libéria. En rétrospective, on peut observer que le Liberia exportait 60 fois plus de diamants qu’il n’en produisait réellement.
Les diamants étaient ensuite envoyés à de grosses compagnies un peu partout dans le monde. Les deux principaux acheteurs furent Van der Kaap Diamonds et Ross-Simons Target. Ils achetaient, par exemple, un diamant à 600 dollars et le revendaient aisément à plus de 7000 ou 8000 dollars ici. Il est cependant à noter que ces deux acheteurs ne furent pas les seuls et que beaucoup d’autres compagnies prirent avantage de cette situation.
« 19 sur 37 (51%) des entreprises à qui fut envoyé des lettres, ont omis d'informer Global Witness et Amnesty International par écrit de leurs politiques pour lutter contre les diamants de sang. Les détaillants qui n'ont pas répondu à l'enquête comprennent: Costco, Home Shopping Network, Jewelry Television, Kmart, Ross-Simons Target, et T.J. Maxx. Le fait de ne pas avoir de réponse de ces entreprises en dépit de nos efforts d'assurer le suivi avec eux, et indépendamment du fait qu’ils n'ont pas de politique, soulève des questions quant à savoir à quel point ils prennent au sérieux les engagements de la lutte contre le commerce des diamants de sang et le soutient du Processus de Kimberley. »[1] On a donc ici plusieurs autres exemples de compagnies qui ne semblent pas considérer important le lieu de provenance des diamants. Cela ne veut pas dire qu’elles achètent concrètement des diamants de zones de conflits, mais plutôt qu’elles ferment tout simplement les yeux sur leurs origines. Grâce à ces guerres, les compagnies achètent les diamants beaucoup moins cher et en font de grandes réserves. Elles les revendent à prix élevés, laissant croire qu’ils valent leur pesant d’or, créant ainsi un effet de rareté. Le Processus de Kimberley Le Processus de Kimberley constitue un accord international visant à enrayer et à bannir la vente, l’exportation et l’achat de diamants provenant de zones de conflits. Il fut signé le 1er janvier 2003 suite à une convention qui eu lieu en mai 2000 à Kimberley en Afrique du Sud. Au départ, plus de quarante pays signèrent cet accord et par la suite d’autres vinrent s’ajouter. « Ce dernier regroupe quelque 44 pays(45 aujourd’hui) producteurs, transformateurs, importateurs et exportateurs de diamants bruts. Les activités de ces pays constituent 98 % de la production et du commerce mondiaux des diamants bruts »[2]. Donc, le principal de la production a lieu en Afrique mais aussi en Russie et au Canada. En effet, il a y une importante mine de diamant à Yellow Knife, dans les Territoires du Nord-Ouest, ainsi qu’une usine de polissage et une autre usine importante au point de vue mondiale à Gaspé, au Québec. Pour ce qui est finalement des importateurs, les États-Unis sont responsables du 2/3 des achats mondiaux en diamants par année, dont 15% proviennent de zones de conflits. Voici la liste des pays appuyant ce processus :
45. Zimbabwe |
Conclusion : En conclusion, on comprend donc bien l’ampleur alarmante du trafic de diamant. Depuis les débuts avec le RUF, les enfants soldats, les magouilles des Charles Taylor, Van der Kaap et Ross Simons, et finalement le Processus de Kimberley qui vient aider énormément au problème. La situation semble beaucoup s’améliorer. Mais, une grande part de responsabilité revient à l’acheteur qui se doit de vérifier le lieu de provenance des diamants afin de ne pas encourager de telle situations.
décidemment nous avons des idées qui se completent ! j’etais entrain d’écrire un petit article sur le transport des diamants , mais pas les diamants de guerre