Comme chaque année, la cour des comptes publie son rapport. Fortement marquée par l’empreinte de son président récemment disparu l’institution pointe notamment l’inégalité des contribuables devant les contrôles fiscaux, les failles de la lutte contre les fraudes à l’assurance-chômage et les «dérives financières» des programmes d’armement.

On y découvre bien des anomalies dans la gestion de l’argent public.

La commission s’alarme de la «dégradation» des déficits, notamment sociaux, causée non seulement par la crise mais aussi par l’incapacité du gouvernement à maîtriser ses dépenses pour compenser les baisses d’impôts, en particulier les nouvelles «niches fiscales».

Les contribuables ne sont pas toujours égaux devant les contrôles car les agents du fisc visent surtout le «rendement financier».

La Cour déplore l’insuffisance de la lutte contre les fraudes à l’assurance chômage, pour un préjudice évalué à près de 2 milliards d’euros par an.

Les magistrats dénoncent un système «opaque» de congés officieux en vigueur chez les contrôleurs aériens, qui ne travailleraient qu’une centaine de jours par an.

Les «dérives financières» des programmes d’armement comme les retards de l’avion de transport militaire A400M, ou le parc automobile imposant de la police nationale ont également été signalées par la Cour des comptes.

Philippe Séguin débusquait parfois des bizarreries administratives comme par exemple les inspecteurs de l’académie de Paris, «une survivance historique injustifiée» de l’administration napoléonienne qui a donné lieu au «dévoiement de l’utilisation de ces emplois publics pour permettre des nominations de collaborateurs d’autorités publiques».

Une fois de plus, Philippe Seguin a mis le doigt où ça fait mal. Il est regrettable que toutes ces anomalies ne soient pas souvent corrigées.