Du milieu du Miocène, – 23 millions d’années -, jusqu’au début du Pléistocène moyen, – 560.000 ans -. le Département de l’Hérault a été siège d’une importante activité volcanique. Celle-ci, se trouvant à l’extrémité d’une série vulcanienne disposée selon un axe Nord-Sud depuis le Cézallier, le Cantal, l’Aubrac et les Causses, a la particularité d’être de plus en plus récente en se rapprochant de sa façade méditerranéenne : Massif de l’Escandorge, Lodève, Salagou, Valros, Saint Thibéry, Agde, Grabels, Montferrier, Maguelone…

 


Le département de l’Hérault n’a pas toujours été marqué par la multiplicité de ses paysages, s’étageant depuis les contreforts Sud du Massif central jusqu’à la mer Méditerranée en passant par des étages de garrigues, de basses plaines viticoles et arboricoles, et d’étendues lacustres et marécageuses qui lui est propre. Il n’a pas toujours été, non plus, cette terre de soleil et de calme géologique qui la caractérise en ces temps holocènes…

Hier encore, en regard des temps géologiques, il y a de cela à peine 560.000 ans, les territoires de Vias, d’Agde, de Saint Tibéry et de Valros, et leurs proches banlieues résonnaient de grondements sourds, s’empanachaient de nuages de gaz, de cendres et de téphras, s’enflammaient sous les nuées ardentes et la lave jaillissait des gueules stromboliennes de Roque-Haute, – la plus récente 560.000 ans -, des Monts Saint Loup, Saint Martin et Petit Pioch et des Monts Ramus.

La chaîne volcanique héraultaise.

Se pencher sur la carte géologique de l’Hérault et du Bas Languedoc génère la surprise par la présence et l’abondance d’édifices volcaniques dits « récents » qui s’égrainent le long d’une chaîne vulcanienne, longue de plus de 150 kilomètres et large de 25 kilomètres, courant depuis le Nord de Millau, passant par Lodève où elle s’y sépare en deux branches, jusqu’au Cap d’Agde, – se poursuivant plus ou moins sur 30 kilomètres au large -, au Sud, d’une part, et, d’autre part, dans le lunellois, au Nord et au Sud de Montpellier.
En regard de la configuration de la dite chaîne, les bâtis volcaniques s’y trouvant dispersés, les laves étant toutes de composition basaltique, de structure modeste et d’intérêt pétrographique(1) et stratigraphique négligeable, il ne peut pas être établi de comparaison notable et fiable avec les alignements compacts de la Chaîne des Puys ou de celle des Monts du Forez, ni quelconque similitude avec les complexes volcaniques du Plomb du Cantal, du Mont Dore ou du Cézalier où s’y dénombrent des laves de toute nature.


Antériorité volcanique dans l’Hérault et le Bas Languedoc.

Les plus anciennes manifestations volcaniques référencées, dans le département de l’Hérault et le Bas Languedoc, ont leur fondement dès les prémices du Paléozithique, – 543 à 250 Millions d’années-, tout particulièrement au Cambrien, – 542 à 488 Millions d’années -, et à l’Ordovicien, – 488 à 435 Millions d’années -. Des braviérites, – roches volcanodétritiques d’aspect gneissique de couleur verdâtre typique -, des Tufs vpmpactés, – ignimbtites -, et des coulées rhyolitiques, témoins d’une activité volcanique acide, en deux épisodes séparés par un épisode de sédimentation détritique fine, en partie aérienne et sous faible tranche d’eau, sont répertoriés. Ces dépôt volcanosédimentaires interstratifiés avec des couches grésopélitiques et carbonatées recoupées par des granodiorites, des granites et des pegmatites, semblent indiquer la montée et l’arrivée, avec épanchement en surface, de matériel magmatique qui, en cristallisant en profondeur, a donné naissance au massif plutonique du Mendic.
Au Carbonifère, – 359 à 299 Millions d’années -, il y a 330 millions d’années environ, l’orogenèse hercynienne provoque, accompagnées de recristallisations, des déformations importantes et les terrains marins, ainsi réhaussés, sont traversés par des filons de roches volcaniques de couleur sombre de type porphyrites, lamprophyres et andésites.

Enfin, datés du Permien, – 299 à 251 Millions d’années -, déterminés au travers de multiles coupes de terrain réalisées lors du traçage des routes, des lits de cendres volcaniques sont intercalés dans les couches continentales. Existait-il des volcans in-situ ou ces cendres et ces téphras résultent-ils d’éruptions volcaniques cataclysmiques s’étant produites à grandes distances dans les ultimes phases de la formation de la Pangée?

Au différent, aucune manifestation volcanique, alors que des coulées basaltiques se déversent, au Jurassique, – 199 à 145 Millions d’années -, dans les fonds sous marins d’une mer secondaire qu’occupe le « Grand Causse » de nos jours, n’est connue, au Mésozoïque, 251 à 65,5 Millions d’années –, dans l’Hérault.

Mais pourquoi le volcanisme dans l’Hérault et le Bas Languedoc dès le Miocène?

Les géologues considèrent que le Département de l’Hérault et le Bas Languedoc sont partie intégrante du Massif Central français par le fait qu’ils le bornent aux limites des terrains tertiaires du Carcasses, au Sud, du Biterrois au Sud-Est, du Castrais au Nord-Ouest et du bassin permien de Saint-Affrique au Nord-Est. Ils étendent son territoire à un vaste ensemble hercynien, tel qu’il se présente à l’holocène, recouvrant 80.000 kilomètres carrés, environ 1/7° de la France.
Et comme ils admettent que des études géochimiques des laves basaltiques du Massif Central pourraient mettre en évidence des caractères classiquement identifiés au sein du volcanisme de « point chaud », ils en affirment que le volcanisme dans l’Hérault et le Bas Languedoc est de même nature.

Mais il en est vite oublié que le sol français est, d’une part, une unification de plusieurs terranes, et, d’autre part, un « raccrochement », par son Sud-Ouest, – Bassin Aquitain -, son Sud, – Languedoc-Roussillon -, et son Sud-Est, – Provence et Côte d’Azur -, la chaîne Pyrénéo-provençale(2) en faisant l’union, entre deux continents.

Aussi, il se peut penser, quand la plaque tectonique Ibérique est rentrée, dans un mouvement dextre, en approche de la plaque Eurasienne, qu’il s’est produit un volcanisme de subduction, celui-ci s’étant ensuite mué en volcanisme fissural et, aux environs d’Agde, en volcanisme surtseyen…

Raymond Matabosch

Notes.

(1) La pétrographie est la science ayant pour objet la description des roches et l’analyse de leurs caractères structuraux, minéralogiques et chimiques.
(2) Les Pyrénées énigmatiques : Un enseignement dispensé suranné. Raymond Matabosch. Extrait sur http://desorchideesetdesorties.20minutes-blogs.fr