Papier : le déclin de la France
Rien ne va plus dans l’hexagone. Marianne traîne les pieds dans le lisier tandis que le drapeau tricolore fait grise mine. Le bleu s’est délavé, le rouge a pris des allures de litron et le blanc tire sur des tons plutôt grisâtres. La grandeur de la France sombre peu à peu de la Pointe du Finistère au pourtour Méditerranéen. Cela s’applique de même pour l’autre transversale, du fin fond de l’Aisne à la Côte Basque. Bref, c’est le pays entier qui prend l’eau. La fuite de plus de trente ans, est devenu est un énorme geyser que les Etats successifs ne parviennent plus à colmater. On essaie de panser les plaies mais l’hémorragie trop grande ne peut plus être stoppée. Les mesures prises sont juste des pansements dérisoires qui n’apportent pas vraiment de solution. D’ailleurs, quelle est la personne qui la détient réellement ?
La France est devenue une immense poudrière qui explose alimentée par des mèches qui s’allument à la moindre incartade.
La grève gronde mais ne résout rien dans le fond, juste à dire que le peuple a le droit de s’exprimer. Des épées dans l’eau contre la machine de l’Etat.
Le ciel est devenu un toit trop bas et trop lourd pour qu’on puisse le relever. On s’enfonce peu à peu, inexorablement. En fait, le pays a pris ses congés d’hiver pour se mettre en jachère.
En premier lieu, l’application de la loi sur les 35 heures donne à la France une compétitivité moindre face aux autres pays européens. Depuis, toutes ces années, les politiques successives n’ont pas réussi à réduire la fracture du Pays. D’ailleurs, les 35 heures ont hissé la nation au premier rang mondial parmi celle qui travaille le moins. Elle devient dès lors moins compétitive. Paradoxalement, au prix du stress, les salariés doivent essayer de compenser ces heures qui n’existent plus en travaillant davantage avec des personnes qui n’ont jamais été embauchées. Il faut le rappeler la mise en place des 35heures devaient servir à employer de nouvelles personnes pour réduire le chômage. Au bout du compte, le nombre de chômeurs ne s’est jamais réduit, bien au contraire. Si la crise financière n’a rien arrangé, les effets escomptés ne sont même pas apparus dès la mise en place de cette nouvelle mesure. De plus, les charges sociales trop élevées obligent de nombreux petits patrons à travailler plus en dépréciant la valeur du travail. En fin de compte, les français se sont mis à travailler pour l’Etat et de moins en moins pour eux. C’est en quelque sorte la version Moyen Age du XXIème siècle qui est lancée, à part que ce n’est plus le paysan qui donne sa gabelle au Seigneur. Michaël BLAUWART