L’équation judiciaire est normalement simple, un crime, une victime, un coupable. Quoi de plus simple me direz vous? Il est vrai que cette équation est on ne peut plus logique et censée mais il arrive parfois qu’un grain de sable vienne perturber les rouages bien huilées de l’équation et dans ce cas là, l’énigme judiciaire pointe le bout de son nez.


Comme nous le savons les crimes sont fait pour être élucidés intégralement, et à cet effet, les forces de l’ordre ne manquent pas d’artifices, mais toute cette quincaillerie de matériel aussi sophistiquée soit elle, trouve parfois plus forte qu’elle. En effet, il arrive parfois que les scènes de crimes ou les corps dans le cadre d’homicide, ne « parlent » pas et cela n’est pas fait pour simplifier la vie de nos enquêteurs.

 

Que faire lorsque les preuves matérielles sont manquantes à l’appel?

 

Il existe peu voir pas de solution physique lorsque les preuves flagrantes sont absentes et les forces de police doivent alors commencer un travail plus cérébrale, en interrogeant notamment l’environnement de la victime et de la scène de crime, se risquant alors à perdre des informations capitales à la tenue de leurs investigations ou à fausser la bonne interprétation de la réalité des faits.

Certes, les témoins comme on les nommes, peuvent être de très bons axes de recherches de la vérité mais qu’est ce qui nous permet de dire que ceux ci n’ont pas de lien avec le dit crime ou qu’ils ne camouflent pas une vérité? Rien.

Prenons par exemple, le cas d’un crime au grand Bornant il y a quelques années, ou tout une famille disparaît en pleine nuit comme par enchantement de son chalet. Aucune trace apparente dans la maison, de lutte, de sang, etc.. mais au révélateur de sang, la lumière bleue fait apparaître des mares de sang bien nettoyées.. Aucune empreintes des agresseurs, pas de corps, au final rien. On interroge l’entourage, et toujours rien. Les médias iront jusqu’à interviewer l’un des voisins qui fera publiquement à une heure de grande écoute état de sa profonde tristesse et de son indignation avant que l’on apprenne quelques semaines plus tard qu’il était directement liés au crime et à la disparition.

 

Les témoignages donc permettent il est vrai parfois de faire avancer les débats investigatoires mais font aussi preuves parfois de limites certaines.

 

Compte t’on beaucoup de crime non élucidés en France?

 

La France compte effectivement, des crimes non élucidés tous plus tragique les uns que les autres, et ayant tous eu des conséquences dramatiques pour les familles des victimes ou pour les personnes accusés de ces crimes à tort.

 

dominici.jpg Prenons par exemple l’affaire Dominici. Dans la nuit du 4 au 5 Aout 1952, une famille Anglaise est retrouvée morte abattue dans les Alpes de Hautes Provence à proximité de la terre de la famille Dominici et de son patriarche Gaston Dominici. Aucunes preuves sur les lieux, aucunes preuves sur les victimes. L’arme du crime, elle même n’est pas retrouvée. Les témoignages contradictoires des personnes passées devant la scène au petit matin, font penser à une évolution constante de la scène de crime, excluant le crime rapide et commandité. En bref, rien n’est à exclure, mais rien ne permet de privilégier une piste en particulière. Cependant, l’enquête se dirige vers Gaston Dominici, qui malgré des plaintes de son innocence sera inculpé. Seul problème, il ni a pas de lien entre la famille Anglaise et lui, pas de mobile, pas de trace, pas d’aveux, pas d’arme du crime, ….rien. Le crime parfait? Probable. Une chose est cependant certaine, Dominici à passé de longue année en prison avant d’être gracié par le président De Gaulle le 14 Juillet 1960 sans que aucun coupable formel et sûr ne soit identifié.

 

 villemin.jpgUn autre exemple en celui de l’Affaire Villemin plus connue sous le nom de l’Affaire du petit Gregory. Le 16 Octobre 1984 aux alentours de 22h le corps du petit Grégory Villemin est découvert baignant dans la Vologne à 7 kilomètres du domicile de ses parents, pieds et mains liés. Après avoir accusé dans un premier temps l’oncle de l’enfant, puis son père, puis sa mère, le mystère s’épaissit et malgré la revendication de l’homicide par un corbeau qui ne sera jamais identifié. Aujourd’hui encore, personne ne sait réellement ce qu’il s’est passé le 16 Octobre 1984 sur les bords de la Vologne et personne ne saît aujourd’hui malgré des expertises ADN récentes qui est le corbeau et qui est l’assassin.

Aujourd’hui encore de nombreux internautes se penchent sur cette enquête et parmi ceux ci j’ai eu personnellement la chance et l’honneur de m’entretenir avec Claude Thinès, spécialiste de l’affaire qui lui aussi tente de faire la lumière sur celle ci. Je vous conseille par ailleurs vivement son site qui est spécialisé et surtout bien détaillé sur cette terrible affaire et qui vous permettra de mieux la comprendre.

 

http://www.thinesclaude.com/affaire-gregory—sommaire.php

 

raddad.jpg Dernier exemple avec la non moins énigmatique, Affaire Omar Raddad. Ce jardinier est accusé et condamné en 1994, à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa patronne aisée madame Ghislaine Marchal. La encore, peu d’indice matériels tout du moins au niveau scientifique permettent de confondre Raddad, mais un indice va orienter les enquêteurs à savoir la mythique et désormais célèbre phrase « Omar m’as tuer » contenant entre autre une faute de conjugaison énorme et peu crédible compte tenu du niveau littéraire de la victime. Malgré cela Raddad sera bel et bien condamné pour être gracié le 10 Mai 1996. Aujourd’hui encore, aucun coupable formel n’a été identifié et rien ne permet d’affirmer que Raddad est le coupable ni qu’il est innocent. En somme, un nouveau gouffre judiciaire et donc une nouvelle énigme en perspective.

 

Comme nous avons pu le voir au travers de ces divers exemples, toutes les enquêtes ne peuvent être résolues. Certes, aujourd’hui les progrès scientifiques en matière judiciaire ont considérablement avancées mais pour autant certains mystères demeurent.

Ces exemples cités sont tel des fantômes au fond des placards et attendent qu’un jour un nouvel indice, une nouvelle preuve, ou pour faire plus simple, un nouvel élément surgisse et vienne faire la lumière sur ces grandes énigmes.

 

Alors peut on parler réellement de crimes parfaits?

 

Il est difficile de parler de crimes parfaits, car rien ne permet d’être certain que le temps ne fera pas la lumière sur ces affaires. Pour ma part, je pense plus certain, qu’il faille parler de crime non élucidés que de crimes parfaits. Les romans font état tout comme les médias, ou autre films policier du mythe du crime parfait mais,au final, un crime est il parfait? Ou un crime non élucidé est il temporairement une équation imparfaite en attente de la résolution de son facteur « X »?