Le complexe supervolcanique Campi Flegrei : Son emprise territoriale.

Lac d’Averno – Parc Regional du Campi Flegrei

Code 0101-01

Localisation: Latitude 40.827° Nord et Longitude 14.139° Est,

Caldeira, altitude 458 mètres, Campanie, Italie.


Géologiquement, le Campi Flegrei est une vaste caldeira de 12 à 15 kilomètres de diamètre, –mais probablement au moins le double, voire plus, pouvant être estimé-, dans sa partie principale où s’essaiment au moins 40 édifices volcaniques aériens, chacun doté de son cratère, un nombre indéterminé de structures vulcaniennes sous-marines, certaines identifiées, dans les Golfes de Puzzuoli et, en sa partie occidentale, de Napoli, et une kyrielle de bâtis de type secondaire tels des domaines fumerolliens, des geysers et des épanchements de boues chaudes ,- Pisciarelli, la Polla, la Solfatara… -, des émanations de vapeurs toxiques et des sources hydrothermales, – Agnano, Pozzuoli, Lucrino…


Bien qu’animé par une activité bradyséismique chafouine et permanente élevant, au cours des quatre dernières décennies, le niveau de son sol d’environ 4,70 mètres, une sismicité assez faible, un champ de gravité assez problématique et des caractéristiques physiques et chimiques, attenantes aux fumerolles, variables, il est toujours considéré «être », depuis la dernière éruption du 29 septembre au 6 octobre 1538, sur la rive Est du lac d’Averno. donnant naissance à un petit cône de cendres et de ponces de 130 mètres de hauteur, le Monte Nuovo, « en état de repos superficiel apparent. »


Emprise territoriale du Campi Flegrei.


L’emprise territoriale du Campi Flegrei s’étend aux villes de Pozzuoli, de Bacoli, de Monte di Procida, de Quarto Flegreo, aux quartiers Pianura, Soccavo, Fuorigrotta, Bagnoli, Coriglio et Posillipo, de la ville de Naples, et aux villages de Pisani et d’Agnano. Et bien qu’extérieures à la caldeira de Campi Flegrei, – leur histoire et leur chronologie ayant, certes, quelques légères différences -, les îles volcaniques d’Ischia, de Procida et de Vivara sont communément incises dans le périmètre externe du supervolcan. En outre, posant de multiples interrogations sur l’extension exacte du complexe vulcanien, des travaux récents démontrent que des édifices volcaniques et des restes de dômes de laves tapissent les fonds marins du Golfo di Napoli, du Napoli Canyon, de la Salerno Valley et du Ponza-Salerno Terrace.


D’autres questions, quant à l’extension réelle du complexe volcanique du Campi Flegrei, restent aussi en suspens. En effet, des séquences de laves et de pyroclastites datées de 2 millions d’années ont été répertoriées dans les carottages effectués lors d’un forage mené à Villa Literno d’une part. Par ailleurs, des affleurements, principalement des dépôts pyroclastiques et des restes de dômes de lave de 60.000 ans d’âge, ont été répertoriés au Nord-Ouest du complexe caldeirique du Campi Flegrei, à Torre Caraciolo, à Calmadoli, à Cappodimonte, à Piscinola, à Miano et au Palazzo Reale, des quartiers situés dans les villes de Marano di Napoli et de Naples, et au-delà, au Nord-Ouest et à l’Ouest, jusqu’au pied du Summa-Vésuve, à Casavatore, à Casoria, à Casalnuevo di Napoli, à Pomigliano d’Arco, à Voilà, à Cercola, à Sant’Anastasia, à Pollena Trocchia et à San Giorgio a Cramona.


Le supervolcan Campi Flegrei et le Summa-Vésuve, même complexe volcanique ?


 

Le Campi Fleigrei et le Summa-Vésuve ont connu, au VII° Millénaire avant Christ, vers 6.600/6.500, au III° Millénaire avant J.C., vers 2.440/2.420, et au II° Millénaire, avant l’Ère Chrétienne, vers 1.600/1.550, au moins trois périodes éruptives communes. Quant au bradyséisme dont est affecté le supervolcan Campi Flegrei, et visible tout particulièrement dans l’un de ses cratères, la Solfatara, le phénomène de remontée, de stagnation ou de baisse lente fluctue avec les périodes éruptives du Summa-Vésuve. Il connaît, après la dernière éruption en 1538 et la formation du Monte Nuovo, une subsidence lente jusqu’au 4 avril 1944, – fin de la dernière éruption du Summa-Vesuve qui avait débuté le 5 juillet 1913 -, suivie d’une période de stagnation et une reprise progressive de l’inflation, environ 1 centimètre/an, et ponctuée par deux périodes de bradyséisme d’une durée d’environ deux ans chacune, de 1970 à 1972, provoquant une remontée du sol de 1.70 mètre, et de 1982 à 1984, engendrant une élévation du sol de 2 mètres, une élévation accompagnée d’environ 10.000 tremblements de terre, dont le plus important, de magnitude 4.2, s’est produit le 4 octobre 1983. Depuis 1985, la déformation, ayant une symétrie circulaire centrée proche de la vieille ville de Pouzzoles, enfle, entrecoupée de brefs stades de déflation ou de stagnation, de 0,8 à 1,8 centimètres l’an.


Cette conjoncture volcanique interpellant, une question s’impose: les deux ensembles volcaniques limitrophes auraient-ils une même chambre magmatique située entre 10 et 50 kilomètres de profondeur et reliée à la surface par plusieurs conduits ? Comme se pose l’énigme de la formation du Golfe de Napoli bordé, en son Sud par les épanchements trachydacitiques et basaltiques tapissant les fonds marins du Napoli Canyon, de la Salerno Valley et du Ponza-Salerno Terrace, en son Sud-Ouest par les îles volcaniques d’Ischia et de Procidia, en son Nord-Nord-Ouest par le Campi Flegrei, en son Nord par le complexe vulcanien de Torre Carraciolo-Miano, en son Est par le Summa-Vésuve et en son Sud-Est le complexe Castellammare di Stabia-Cava di terrini.


Le Campi Fleigrei implanté sur l’arc volcanique campanien.


Le Campi Fleigrei et le Summa-Vésuve font partie d’un ensemble de bâtis formant l’arc volcanique campanien qui résulte du processus de subduction, la plaque tectonique africaine, plus lourde, plongeant sous la plaque eurasienne, plus précisément sous le terrane italiote, et qui s’étale, le long de la côte tyrrhénienne, depuis le Mont sous-marin du Palinuro, à l’Ouest de la Campanie, jusqu’aux Monts Amiata et Larderello, au Sud de la Toscane. Et le Larderello, au cratère Lago Vecchienna, en 1282; le Campi Flegrei, à 2 reprises, entre 1198 à la Solfatara, et 29 Septembre 1538 au Monte Nuevo; le Vésuve à 53 reprises entre le 24 octobre 79, indice d’explosivité 5 et le 4 avril 1944; et l’Ischia-Arso, le 18 janvier 1302, sont entrés en éruption au cours de l’histoire récente, les autres, l’Amiata, le Versini, l’Alban Hills, le Procida et le Palinuro pour les principaux, paraissant éteints.

 

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