En tant que consommateurs, nous sommes en contact avec des tas de produits à chaque jour.
Souvent soucieux de faire des économies, rares seront ceux qui s’attarderont à la
provenance des biens qu’ils achètent. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que derrière ces bas prix, se cachent des producteurs étant exploités par les grandes entreprises nord-américaines.
Avares de payer le juste prix pour leurs marchandises, ces dernières abuseront
des petits producteurs des pays en voie de développement pour accroître leurs
profits. Heureusement, un type de commerce s’est développé prônant une tout
autre philosophie, il s’agit du commerce équitable. Existant depuis plusieurs
années, ce dernier offre aux consommateurs une toute nouvelle
alternative : celle de respecter les producteurs des pays peu développés.
Le commerce équitable est un commerce conçu pour assurer une rémunération équitable des producteurs et des commerçants. Il prend la forme d’un partenariat entre les distributeurs des pays riches et les producteurs des pays pauvres. Il minimise ainsi le nombre d’intermédiaires entre ces deux parties, permettant aux producteurs de retirer un meilleur profit. Ce partenariat garantit à ces derniers d’obtenir une rémunération de base, quelles que soient les ventes et les fluctuations du marché, leur assurant ainsi une sécurité économique. Les producteurs reçoivent également une plus grande partie des profits. Le commerce équitable repose sur plusieurs principes, dont celui de la dignité dans le
travail. Il assure que des normes internationales en matière de droit du
travail soient appliquées, que l’environnement de travail et les techniques de
production soient sécuritaires, que toutes formes d’exploitation soient
proscrites et que la liberté d’association soit protégée. Le commerce prône
également l’indépendance en faisant un préfinancement partiel des récoltes et
en favorisant un accès au crédit ainsi qu’aux services sociaux via les
coopératives.
Le commerce équitable est une très bonne initiative de la part des grandes
entreprises, car il permet d’aider les pays en voie de développement. Trop
souvent exploités par les grandes compagnies européennes et américaines, ces
pays souffrent d’un retard économique important. En instaurant un commerce
équitable avec les producteurs, ceux-ci seront assurés d’un salaire minimal
intéressant, qui leur permettra de poursuivre leur exploitation même lors de
temps économiques plus difficiles. En étant payés avant la livraison de la
marchandise, ils pourront également éviter de contracter des prêts et de
s’endetter. La création de relations commerciales stables permet aux pays de s’assurer un meilleur avenir et de décider de leurs besoins et priorités. Ainsi, les pays pauvres faisant du
commerce équitable pourront s’occuper de leur système d’éducation ou encore de
leur système de santé. En ayant la chance de développer leur économie à long terme et d’avoir d’autres priorités que le commerce, ces pays verront leur qualité de vie augmenter
considérablement. De plus, en instaurant des relations économiques basées sur
l’égalité, les pays en voie de développement pourront enfin se voir comme des
États à part entière et être considérés sur la scène internationale. Ils
pourront, à long terme, développer une force économique et avoir un poids face
aux autres pays pour contrer le monopole des grandes entreprises privées. Ils
cesseront d’être vus comme inférieurs.
Au point de vue des communautés, considérant le fait que les productions
sont habituellement à petites échelles, celles-ci tendent à se regrouper pour
vendre des produits beaucoup plus variés. Ce faisant, il y a création d’un
esprit d’entre aide et de solidarité.
De plus, le commerce équitable favorise une démarche de développement durable en plus d’être écologique. En raison des relations stables entre les producteurs et les distributeurs, le commerce équitable est durable et comporte une vision d’avenir. Le commerce valorise et diversifie les emplois, maintient un savoir-faire et développe des compétences en plus de
conserver l’environnement et la biodiversité : les bases d’un développement durable.
Pour ce qui est de l’environnement, comme la plus part des productions dans les pays en voie de développement sont à petites échelles, celles-ci sont beaucoup plus vertes et
en accord avec l’environnement. Les productions du commerce équitable sont pour
la plupart familiales et certaines sont même biologiques, en plus de ne pas
faire d’usage de pesticides. Comme elles ne sont pas toutes effectuées dans des
milieux facilement exploitables, plusieurs productions font de la permaculture.
Elle constitue une forme d’agriculture favorisant l’usage de la biodiversité,
comme les vers de terre et les canards, pour effectuer des travaux
habituellement faits par des machines, minimisant ainsi les émissions de gaz à
effet de serre et l’appauvrissement des sols. De plus, une partie de l’argent
gagné avec le café équitable, permet aux pays pauvres de reboiser leur
territoire. De cette manière, ils accroissent leur richesse et pourront se
baser sur ces arbres plantés, souvent des arbres fruitiers tel le Moringa. Cet
arbre contient tous les nutriments nécessaires pour permettre à une population
de survivre. Visiblement, le reboisement constitue un atout majeur permis par
le commerce équitable et pourrait être la solution aux problèmes de pauvreté,
entre autres en Haïti. En revalorisant la culture du café, les producteurs des zones montagneuses comptent reboiser et améliorer leurs conditions de vie.
Ensuite, les produits obtenus avec le commerce équitable sont de meilleure qualité. En
effet, comme ces produits sont développés en respectant l’environnement, ceux-ci sont souvent biologiques et n’ont pas été exposés aux produits chimiques.
Comme ils sont issus de petites productions, ils n’ont pas été modifiés
génétiquement et ne sont pas issus de la production de masse. Ils sont très
bien identifiés, ce qui permet de connaître la provenance exacte des produits
et d’ainsi s’avoir quel genre de biens on consomme. Considérant le fait qu’il
n’y a que très peu d’intermédiaires entre le producteur et le vendeur, les
produits n’ont pas subi beaucoup de manipulation et sont souvent plus
frais.
Le but du commerce équitable n’est pas de faire une production de masse, mais plutôt de faire une production de qualité, ce qui donne un meilleur produit sur les tablettes.
Par contre, pour certains, le commerce équitable ne semble pas si
avantageux. Des personnes dénoncent le fait que les produits portant la mention
équitable soient beaucoup trop chers. S’ils pensent ainsi, c’est qu’ils n’ont
pas conscience de la raison pour laquelle ils paient leurs produits, non
équitables, moins chers. En effet, le prix payé pour les autres produits
n’est pas juste, car il défavorise les producteurs qui s’appauvrissent de plus
en plus. Ces derniers ne reçoivent pas une partie équitable des profits. Donc, en réalité, le prix des produits équitable devrait être le juste prix pour tous les produits. De plus, les biens fournis sont de meilleure qualité et les moyens de production sont meilleurs
pour l’environnement. Au bout du compte, le prix est compensé par la qualité de
la marchandise. D’autres affirmeront que les intermédiaires entre les
producteurs et les grandes compagnies perdront leur emploi, ce qui sera
défavorable pour le marché du travail. Oui, cette perte d’emploi est
malheureuse, mais il faut la voir d’un autre côté. Ces courtiers qui s’en
mettent plein les poches, ils le font au détriment des producteurs. Qui
favoriser alors? Les producteurs ou les courtiers? La réponse est simple :
les producteurs. Ce sont leurs produits, il est donc clair qu’ils reçoivent
plus d’argent. Pour les courtiers, leur emploi est techniquement
frauduleux. Ils ne devraient pas exister, car en raison de leur emploi, les producteurs sont exploités.
Certaines compagnies refuseront de se lancer dans le commerce équitable, car
ils feront moins de profits. Je leur répondrais qu’il est vrai que les vendeurs
feront moins de profits, mais il faut voir cette situation d’un autre côté. En
établissant de bonnes relations avec leurs producteurs, celles-ci seront plus
durables et stabiliseront l’économie. De cette manière, en permettant aux
producteurs de faire plus d’argent, ces derniers pourront accroître leur
production, et le profit des vendeurs augmentera. Quelquefois, il faut voir
au-delà des profits immédiats et opter pour des solutions durables pour
stabiliser les relations commerciales facilement ébranlables en cas de crise
économique.
Le commerce équitable est sans aucun doute un bienfait pour notre société. Il représente une lueur d’espoir pour les pays sous-développés ainsi que pour notre société qui n’est définitivement pas totalement corrompue par le capitalisme. En plus d’assurer une sécurité
économique et une meilleure qualité de vie pour les habitants des pays du Sud,
ce commerce est une promesse d’avenir pour l’environnement. De plus en plus, le
commerce équitable se démarque comme étant une des seules alternatives durables
pour l’économie mondiale. Visiblement, les commerçants locaux devront faire des
efforts et adhérer à cette pratique s’ils veulent contribuer à la préservation
de l’environnement. Dans le futur, des défis de tailles attendent notre
société. Considérant son pouvoir économique, les grandes puissances mondiales
réussiront peut-être à s’en sortir. Par contre, dans un contexte de crise économique et de crise alimentaire mondiale, on s’attend à une flambée des prix des denrées alimentaires ainsi qu’à des prix à la bourse se situant au dessus des minimums équitables. À ce moment, uniquement la prime équitable permettra de faire la différence pour les pays en voie de
développement.