"Pschiii!", ce doux bruit d’une canette que l’on perce grâce à l’opercule située sur le dessus, ravit petits et grands depuis des décennies. Il est présage d’un bon moment, d’un liquide sucré aux saveurs suaves, d’une explosion de joie dans le palais, permettant à tous d’être aussi heureux qu’un roi. Le Coca Cola, on aura beau le critiquer, souligner son aspect nuisible pour la santé, son aptitude corrosive pouvant rendre toute sa splendeur à une argenterie crasseuse, on l’aime et on le boit.

Le hic pour l’entreprise planétaire, c’est la forte teneur en sucre dans sa boisson brunâtre. Afin de palier ce défaut et d’attirer vers elle, les personnes soucieuse de leur ligne, Coca a crée un dérivé sans sucre connu sous l’adjectif "Light" en France et "Diet" ailleurs dans le monde. Tenter de commander un coca Light dans un Mac Do à New York, la personne de l’autre côté du guichet ne vous comprendra pas. Cela ne sera pas à cause de votre anglais mal prononcé, mêlé avec un fort accent français, mais tout simplement car cette appellation n’existe pas chez les anglophones. 

Encore un anniversaire symbolique en cette année 2012, le Coca Light, le dérivé sans sucre ajouté, fête ses 30 ans. Devenu un adulte mature, ses ventes n’ont cessé de croître au fil des années. Une réussite commerciale qui, d’après le journal britannique The Guardian, place le Coca Light comme 2ème boisson la plus populaire derrière son grand frère sucré. Il représenterait à lui tout seul, plus de 40% des colas écoulés dans le monde. 

Tout commence en 1982, quand Coca décide de décliner son offre, il y avait déjà sur le marché une boisson, aujourd’hui oubliée, nommée le Tab. Plus malin, la firme lui accole l’adjectif "Diet" pour mettre en avant l’aspect de légèreté. Elle veut faire de sa boisson, le compagnon savoureux de toutes personnes entamant un régime dans une période où le diktat de la minceur prenait racine. La même année, afin de promouvoir ce nouveau produit, Coca s’est rendu acquéreur de Columbia Pictures. Grace à cet atout de taille, la firme a fait boire de nombreuses célébrités. On connait l’effet de mimétisme des fans qui se sont alors rués dans les supermarchés pour dévaliser les rayons des boissons gazeuses. Aujourd’hui encore, des célébrités continuent de prêter leur image à la marque, Daft Punk, Mika, David Guetta, des couturiers également, Karl Lagerfeld et Jean Paul Gautier dont les bouteilles collectors s’arrachent à prix d’or sur les sites de ventes en ligne.

 En outre, la firme sait régulièrement débaucher des athlètes à l’approche de grandes compétitions sportives. Si un sportif de haut niveau, nous dit que c’est bon pour nous, comment pourrait on le contredire ? Cerise sur le gâteau, on ne refuse jamais une publicité gratuite, même l’ancien président des Etats-Unis, le très populaire Bill Clinton s’est dit grand amateur de Diet Coke. Barrack et Michelle, ont déclaré d’avoir pour mission, parallèlement à celle de remporter les élections de novembre prochain, de boire plus de Coca Light. Absurde? Un peu. 

La vie du Coca Light n’a pas été un long fleuve (gazeux) tranquille. Tout au long de ces 30 années, il a été attaqué par des scientifiques et des associations de consommateurs bien pensants. Ces détracteurs ont appuyé le fait que le Coca Light contient de l’aspartame. Un édulcorant remplaçant le sucre dont la dangerosité pour la santé n’est toujours pas officiellement établie. Aux dernières nouvelles, l’aspartame en petite quantité ne pourrait pas être nocif. Pour qu’il le soit, il faudrait en consommer une dose abusive proche des 30 à 40 canettes par jours. A moins d’avoir une grande soif, cela est impossible. 

Toutefois, en tant que consommateur, il faut garder l’esprit alerte quand nous faisons nos courses. En effet, les appellations "sans sucre" ou "sans sucre ajouté" ne disent pas que des graisses aient pu être additionnées pour donner du goût. Ainsi, paradoxalement, les produits allégés pourraient nous faire prendre du poids. Des études scientifiques menées par le Texas Health Science Center à San Antonio, ont tenté de prouver les hypothèses allant dans ce sens.

Ne soyez pas alarmistes, cela veut juste démontrer que chez certaines personnes, une perturbation organique ne détectant pas le sucré, les font consommer beaucoup trop de produit "light". Trop de "light" tue le "light. Autre aléa possible, un risque potentiellement plus élevé de faire une crise cardiaque, mais là encore, rien n’est avéré.

La gente masculine a longtemps mésaimé le Light. Un mâle, avec toute sa testostérone, ses poils sur le torse et sa virilité, ne pouvait concevoir, une seconde, tremper ses lèvres dans cette mixture où le "bon" sucre aurait été ôté. Mais c’est là où Coca a été finaud, il a réussi à séduire les hommes en 2005 avec sa gamme "Zero". Quand la forme prend le dessus sur le fond. Globalement on dénote peu de différence avec le Light mais les publicités nettement plus masculines, ont réussi à faire tomber les hommes dans l’escarcelle du groupe. 

30 ans plus tard, boire du Diet Coca est devenu hype, siroter un Light en terrasse est devenu un geste cool et un homme qui ne s’abreuve pas de Zero est un zéro, autant dire que le pari de Coca est une réussite sur tous les plans. Oh zut, ma cannette est vide…