Manifestations dans les rues de Santagio, gaz lacrymogènes, attaques des bus et des autocars par des pillards : voilà des images que l’on croyait renvoyées au passé sombre du Chili mais qui refont surface depuis plusieurs semaines. Le Chili est de nouveau plongé dans le chaos depuis la mise en service du nouveau réseau de transport en commun appelé Transantagio. Un service, entièrement privatisé, chargé d’assurer le transport des habitants de la capitale depuis le début mars.
Malheureusement, ce nouveau système n’est pas encore au point, les bus arrivent avec plus d’une heure de retard voire jamais car il n’y en a pas assez. Les conséquences sur la population locale sont désastreuses : la majorité des 6 millions d’usagers de la capitale doivent aller au travail à pied ou bien changer de bus au moins 3 fois alors que le prix du titre de transport a augmenté de 120% depuis la privatisation ! Les écoles de Santagio se sont vidées, faute de transport pour les écoliers. Quand aux chefs d’entreprises, ils voient la productivité de leurs entreprises diminuer à cause des retards de leurs employés.La présidente du Chili, Michelle Bachelet, est sous le feu des critiques et l’état de grâce de son élection de Janvier 2006 appartient bel et bien au passé. Elle a même dû s’excuser personnellement hier soir dans une allocution télévisée et a promis de rétablir l’ordre au niveau du système de transport. Elle a congédié le ministre des Transports et engagé le congrès à voter un budget express afin d’allouer deux milles bus supplémentaires à la capitale. Rappelons tout de même que la privatisation des bus de Santagio est une décision prise par son prédécesseur à la tête de l’état, le socialiste Ricardo Lagos.Cependant, dans un pays où la réduction des inégalités sociales reste un enjeu majeur, les prochaines décisions de Michelle Bachelet seront capitales pour rétablir la sérénité au sein de la population.