La rumeur circulait depuis le matin, on murmurait, sans trop y croire, que Víctor Julio Suárez Rojas alias "Mono Jojoy" avait été abattu lors d’un bombardement.
Mono Jojoy, le numéro 2 des FARC était connu comme étant le commandant le plus sanguinaire du groupe terroriste, il avait à son actif de nombreux assauts victorieux contre les forces de l’ordre, il était responsable des prises d’otages et, selon les spécialistes de cette guérilla colombienne, c’est sous son impulsion que les FARC avaient pris le tournant les faisant abandonner le combat contre les seules forces gouvernementales pour se transformer en un véritable groupe terroriste semant la terreur là où il frappe.
C’est un peu avant midi que toutes les radios et télévisions du pays ont interrompu leurs programmes pour confirmer la bonne nouvelle : Mono Jojoy était mort !
Dans un premier temps, les spectateurs et auditeurs restèrent muets, personne n’osait vraiment y croire. Puis, les visages se sont relâchés, on a commencé à parler et l’on s’est vite rendu compte que la population était partagée entre la joie et la crainte, la joie d’apprendre la mort d’un des plus grands chefs des FARC et la crainte des représailles que pourrait perpétrer le groupe rebelle pour se venger !
Mais comme le disent plus d’un, les FARC ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, c’est une guérilla en déroute, et le coup que vient de lui infligé le gouvernement en abattant un commandant historique et mythique qui avec le temps semblait être devenu invulnérable devrait désorganiser fortement la direction du groupe, mais également être terrible pour le moral des guérilleros.
Au fil des heures, les informations sont devenues plus précises, on a ainsi appris que le commandant des FARC avait été abattu lors de l’opération Sodome dans la région de la Macarena, cette même zone où se trouvait — d’après une rumeur infondée — la plus grande fosse commune d’Amérique du Sud.
Mais ce qui est certain, comme l’a expliqué le général Alejandro Navas chargé de l’opération Sodome, c’est que la Macarena était devenue le nid des chefs de la guérilla, et c’est grâce aux informations livrées par des déserteurs des FARC ainsi qu’à celles recueillies dans les documents et ordinateurs de ses lieutenants abattus il y a quelques semaines, que les forces militaires ont pu remonter la piste les conduisant vers Mono Jojoy, un des hommes les plus recherchés de Colombie.
L’opération qui a mobilisé une cinquantaine d’avions, plusieurs hélicoptères de combat et plus de deux cents soldats s’est déroulée en deux temps. Une première vague de bombardiers à arroser la zone où se dissimulaient les guérilleros, ce qui a permis l’approche des troupes au sol qui on verrouillé le secteur, puis les hélicoptères ont bloqué les voies d’accès pour enlever toute possibilité de fuite aux terroristes.
Certains diront que les militaires ne leur ont laissé aucune chance, mais quand on se retrouve face à un homme comme Mono Jojoy qui a refusé toutes les propositions de paix et n’a jamais caché sa férocité, il vaut mieux tirer avant d’être soi-même abattu.
Il est inutile de dire que toute la presse colombienne s’est mobilisée autour de cet événement de portée nationale, et un reportage en particulier a éveillé mon attention. Il était réalisé par la chaîne de télévision Caracol, et le reportage était tourné dans un petit village typique, à seulement 25 minutes de la zone des combats.
Il faut s’imaginer une petite bourgade composée presque exclusivement de baraques en bois dont les murs en planches épaisses et disjointes laissent filtrer le soleil et la poussière et où il n’y a ni eau courante, ni électricité. On voyait quelques mécaniciens s’affairer autour de vieux groupes électrogènes qu’ils essayaient de remettre en route pour pouvoir brancher les postes de télévision. Un seul fonctionnait, celui du restaurant du village… et tous les hommes étaient assis là, alignés comme à la messe, pour suivre les informations diffusées en continu depuis la mi-journée.
Les journalistes se sont alors dirigés vers les maisons pour y interroger les femmes préparant le repas ou surveillant les enfants. Toutes ces obscures et courageuses travailleuses se sont réjouies de la mort du commandant des FARC réputé pour sa froideur et sa cruauté. Un seul souhait revenait sur toutes les lèvres, « qu’on en finisse avec les FARC et qu’ils nous laissent en paix ! »
Les réactions internationales n’ont pas tardé à arriver pour féliciter le gouvernement colombien. Le premier à se manifester fut le président américain Barack Obama qui s’est dit heureux d’apprendre la chute de celui qui était considéré par tous comme le chef militaire des FARC et le leader de ce qu’on avait appelé la "ligne dure ", celle où il n’y avait ni concession, ni dialogue de paix.
Les autorités estiment d’ailleurs que c’est à cause de l’intransigeance de Mono Jojoy que Alfonso Caño lui avait été préféré pour remplacer Manuel Marulanda à la tête du mouvement terroriste lors de la mort de ce dernier en mars 2008.
S’il n’est pas digne de se réjouir de la mort d’un être humain, on peut dire qu’aujourd’hui la Colombie respire, que la fin des FARC semble devenir une réalité, ce qui permettrait au pays de retrouver la paix après plus de 45 ans d’une guerre atroce et sanglante.
On se souviendra du Mono Jojoy comme du guérillero qui avait déclenché la guerre totale contre l’État colombien, comme de celui pour qui seul le résultat comptait et qui ne se gênait pas pour bombarder les populations civiles. C’est lui également qui avait justifié l’enrôlement forcé des enfants au sein du groupe terroriste, et les journalistes se souviennent de la phrase qu’il répétait chaque fois que quelqu’un osait lui en faire le reproche : « Nous en faisons de vrais patriotes, il n’y a pas meilleure école de la vie que celle des FARC ».
En conclusion, je me permettrai de paraphraser Georges Bush : « Le monde est plus sûr depuis la mort de Mono Jojoy ». Le symbole de la terreur est mort !
Ici quelques images fournies par les FARC de Mono Jojoy et d’attaques victorieuses :
Ici l’annonce faite par une télévision colombienne de la mort possible de Mono Jojoy :
bon débarras
si sa complice Ingrid Bettencourt pouvait disparaître
le pire, c’est qu’on trouvera toujours des cons pour défendre la guerre des FARCs
Il est clair que je ne suis pas dans une grande tristesse d’apprendre la mort de cet homme. Il a choisi par ses actes sa propre fin. Il y a néanmoins tant d’autres ennemis des peuples à faire tomber et tous n’ont pas d’armes à la main.
Ceux qui dirigent le monde aujourd’hui ont la puissance de l’Argent (banques, multinationales …) et à leurs bottes quasi tous les gouvernements. Si on faisait le calcul des victimes ce Mono Jojoy est un rigolo.
Dom22
[quote][i][b]bon débarras
si sa complice Ingrid Bettencourt pouvait disparaître
le pire, c’est qu’on trouvera toujours des cons pour défendre la guerre des FARCs[/b][/i][/quote]
[b]Vous y allez un peu fort, Berton… Ingrid Bettencourt, complice ? Non ! Elle fut la prisonnière des FARCs !
Ceci dit, la cause des FARCs est indéfendable, car, ce ne sont que des criminels psychopathes, qui se servent de la politique pour perpétrer leurs forfaits et crimes ![/b]
[quote]Dominique a dit : ce ne sont que des criminels psychopathes, [u]qui se servent de la politique pour perpétrer leurs forfaits[/u] et crimes ![/quote]
On pourrait presque en dire autant des politiciens Dominique 😀
Tu sais la base ressemble très souvent à sa tête 😉
Dom22