Depuis qu’un vent de folie s’est engouffré sur la Syrie, les roses d’Alep se sont fanées. De jour comme de nuit, des chars noirâtres sillonnent les rues, crachant une tempête de feu. Ils ont broyé des vies et l’odeur de la mort n’en finit pas de suinter, de partout. D’étouffer comme dans une trainée de poudre les derniers débris de lumières jadis si dorées, de ce pays désormais presque perdu.

Le soulèvement aurait débuté à Deraa, berceau de l‘insurrection, au printemps dernier, en réponse à la répression policière exercée contre de tout jeunes auteurs de graffitis insultants. Alors le peuple syrien qui n’a de cesse depuis de répéter «cha3b souri ma biyinhan», s’était soudain levé de colère pour recouvrer une dignité odieusement confisquée. Pour déverser une rage glacée tapie depuis déjà si longtemps tout au fond de leurs entrailles.

Et quand les chars répressifs sont rentrés, quand les morts de Deraa, de Lattaquié et d’ailleurs ont commencé à tomber, les hommes n’ont pas eu peur. Ils ont assuré. Sans doute, n’avaient-ils plus rien à perdre.

A en croire Bernard Guetta, lequel foncièrement partial, est toujours prompt à délivrer même les yeux fermés, validation au CNS et à dénier toute légitimité au camp adverse, Bachar el Assad serait un tueur d’enfants, doté de plus d’une armée comportant en son sein des violeurs de femmes. Plus précisément, violeurs devant les maris concernés ! On n’est quand même pas à Guantanamo que je sache, et il semble dur de les imaginer à l‘œuvre ! L’armée syrienne a sévi au Liban, au grand dam de la population, pendant si longtemps et même si elle n‘était pas du tout irréprochable, jamais bavures de ce type là n‘ont été déplorées, de mémoire de Libanaise !

Par ailleurs, les preuves attestant de l’infiltration de terroristes venus alimenter la poudrière syrienne dont les premiers exportés à Deraa, frontalière de la Jordanie, terreau des islamistes, viennent aisément démentir toutes ces informations. Aussi les résultats de la Mission d’observation créee par la Ligue arabe à eux seuls, sont suffisamment éloquents car de même qu’ils soulignent l’absence de répression de manifestations pacifiques par le régime, ils confirment l’existence de groupes armés responsables de la mort de civils comme de militaires.

Le raïs fort d’un soutien important d’une partie significative de sa population continue de multiplier les gestes susceptibles de calmer les esprits, de conduire la transition. Un référendum est prévu pour le 26 février sur le projet de la nouvelle Constitution qui mettrait fin enfin à la suprématie du Baas.

Faisant fi de tous ces gestes de bonne volonté, les exportateurs de la démocratie ne s’écartent pas du sillage tracé au début de l’insurrection, refusent de se réajuster par rapport à l‘évolution des évènements, tournent systématiquement en dérision toute nouvelle initiative du régime.

Des drones américains se sont mis aussi à survoler l‘espace aérien pour surveiller les faits et gestes de l‘armée supposée se livrer sans vergogne à des actes de barbarie contre les civils et contre les opposants. Ce survol aurait pour objectif de récolter des données sur le terrain, nécessaires pour argumenter une éventuelle intervention internationale. Un peu du genre des fioles qui nous ont été exhibées par Dick Cheney avant l‘attaque chirurgicale de l‘Irak .

De plus après les vétos successifs au Conseil de sécurité de l’ONU, de la Chine et de la Russie, pour ne pas s’avouer vaincus, ils se sont rabattus sur le vote d’une résolution par l’Assemblée générale, à caractère purement symbolique, appelant au départ de Bachar el Assad.Forts de tout ce soutien inconditionnel, les opposants boycottent toute main tendue, refusent tout dialogue.

Et endeuillée, Damas devenue toute pâle geint en silence, subissant de plein fouet les claques d’une politique assassine. En même temps, on nous parle de couloirs humanitaires, donnant d’une main ce que l’on reprend d’une autre.

Puis en filigrane, semble inexorablement se dessiner la dislocation pure et dure de la région. Moi je ne sais pas du tout si Ahmadinejad abuse ou pas en disant qu’ils interfèrent pour ne pas laisser nos régions se développer mais j’y repense parfois. Tout ce que je sais, c’est que la région n’en finit pas de convulser, de saigner. Etrangement, le fleuve de Beyrouth est devenue écarlate ces derniers jours, peut-être de tristesse. Des enquêtes sont en cours…

(J’avais décidé de m’abstenir de parler de ce pays, de ce peuple pour lesquels j’ai une immense tendresse. Mais il se trouve que je viens de skyper avec une amie syrienne de passage à Beyrouth. L’accent chantant de Damas où trônent les voyelles, m’a touchée et pour la énième fois, j’ai cédé à la tentation…)

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http://www.rfi.fr/moyen-orient/20120219-drones-americains-surveiller-repression-syrie

http://www.voltairenet.org/Rapport-du-chef-de-la-Mission-des