Les slogans de nos "finalistes" à la course à la Présidentielle, parfois inscrits sur écrans géants, parfois martelés dans les discours, est: le changement c’est demain.
Vous l’avez tous vu ou entendu au moins une fois, dans la bouche des deux protagonistes. Le changement, mais quel changement ?
En effet, une telle affirmation peut apparaître logique lorsqu’elle émane du leader du PS et de la Gauche qui se voudra unie au second tour, car s’il advenait que les premiers scores se confirment et même se renforcent à l’issue de ce second scrutin, donnant les pleins pouvoirs à François Hollande, il est permis de penser que toutes les conditions d’un réel changement de politique (à tous les niveaux) seraient alors possibles, même si d’aucuns s’obstinent à mettre Nicolas Sarkozy et François Hollande sur le même navire, poursuivant en réalité le même cap.
Est-ce d’ailleurs une tactique de plus pour rassurer les marchés financiers, et ralentir la fuite des capitaux à l’étranger ? Nul ne le sait. Ce qui est certain à l’heure actuelle, c’est que le changement est réellement l’aspiration du peuple de gauche. François Hollande n’aurait pas droit à l’erreur s’il était élu. Il n’aurait pas le droit de décevoir son électorat s’il s’avisait de mener, dans les faits, la même politique de droite et d’austérité que Nicolas Sarkozy. Or aujourd’hui les contraintes internationales sont énormes, pesantes, pressantes, il y a les marchés financiers aux "avant-postes", certes, mais aussi les autres Etats membres de l’Europe nous observent, ainsi que les grands pays industrialisés. Le Président de demain, quel qu’il soit, aura-t-il les "coudées franches" ? Ne devra-t-il pas au contraire sans cesse "composer" avec tous ces acteurs du monde économico-politique ?
Alors que dire de Nicolas Sarkozy, qui veut une "France forte" pour demain, mais qui prône lui aussi le changement ? Pourquoi, en ce qui le concerne, le changement serait-il plus réalisable et crédible demain, alors qu’on le voit bien, les possibilités d’action pour un chef de l’Etat se restreignent de jour en jour, et que nous devons accepter ou plutôt subir le dictat imposé notamment par les agences de notation, les banques centrales, mais aussi d’autres Etats membres comme l’Allemagne, etc… ? Est-ce à dire que le quinquennat qui va s’achever était une sorte de "préliminaire" utile aux vraies réformes que nous promet le candidat sortant, un peu comme s’il avait fallu cinq ans pour bâtir les fondations de la Nouvelle Maison France, dont la remise des clefs aura lieu en mai 2012 ?
Eh bien pas vraiment, car les français le voient bien, la "France forte" que dessine Nicolas Sarkozy pour les cinq années à venir, procède d’idées "nouvelles" piochées ici ou là dans les programmes des battus du premier tour, pour espérer rallier le maximum de voix au second tour, et le programme Sarkozy pour le nouveau quinquennat n’apparaît pas dans la continuité de ce qui a été fait durant les cinq premières années de règne. Alors direz-vous: il y aura donc bien changement ! Oui mais, pour les mêmes raisons que celles invoquées pour son concurrent, Nicolas Sarkozy n’aura sans doute pas non plus les "coudées franches". Par ailleurs, ses idées pour une France forte arrivent cinq années trop tard: pourquoi ne les a-t-il pas appliquées dès son élection, lorsque c’était encore possible ?
J’approuve entièrement votre conclusion:
« Par ailleurs, ses idées pour une France forte arrivent cinq années trop tard: pourquoi ne les a-t-il pas appliquées dès son élection, lorsque c’était encore possible ? »
jf.