C’est du moins ce qu’on essaie de nous faire croire : pas de dopage dans le prochain Tour de France.
Comme on peut le lire dans un très bon article de Télérama de cette semaine, les principaux médias concernés, le journal l’Equipe et France Télévisions, n’ont pas toujours été très clairs dans la couverture des affaires de dopage qui se sont succédé depuis 1967 et le décès de Tom Simpson, agonisant en direct sur les pentes surchauffées du Mont Ventoux.
L’affaire Festina a secoué le peloton en 1998, ce qui n’a pas empêché les journalistes de s’enthousiasmer pour Armstrong, le miraculé. Les journalistes sont là pour nous vendre de belles histoires et quand l’un d’eux émet quelques réserves, il est remercié comme le fut le bien-nommé Patrick Chassé qui ne commentera plus les courses cyclistes pour Eurosport. On peut donc raisonnablement affirmer que l’Equipe et France Télévisions ont leur part de responsabilité en fermant les yeux consciemment pour que le Tour puisse survivre à une crise d’une telle gravité. On peut se demander si la présence de Laurent Jalabert au côté de Thierry Adam pour commenter ce tour est une bonne idée : son passé de coureur dans les années troubles et certaines de ses déclarations pour défendre Armstrong pourraient jeter le doute.
Il y a trop d’accointances entre le groupe Amaury, propriétaire de l’équipe et du Tour de France, et France Télévisions qui verse près de 25 millions d’euros pour retransmettre la course. Le directeur du Tour n’est-il pas un ancien commentateur de France télé ? Le Tour reste un spectacle très populaire qui attire des millions de personnes sur le bord des routes, pourtant les téléspectateurs commencent à bouder l’évènement : un peu plus de trois millions l’an dernier pour plus de cinq millions dans les années 90. Ils ont donc tout intérêt à nous vendre une Grande Boucle sans scandale.
Le cyclisme est sans doute le sport le plus contrôlé, mais on ne peut s’empêcher de douter en voyant « les forçats de la route » gravir toujours plus vite les cols des Alpes.