La légende et l’histoire du cassoulet de Castelnaudary : le contexte historique.
Lors de la Guerre de Cent ans, les « Angli », – ou saxones -, attaquèrent et envahirent tout le Languedoc en 1355. D’après une chronique de Froissart, reprise par les historiens locaux, « …ce ne fut pas, à proprement parler une expédition militaire mais plutôt une invasion de paysans en armes, des bordelais, des basques et des landais mais peu d’angli » Fin Juillet de dite année, Édouard de Woodstock, dit le Prince noir, prince de Galles, comte de Chester, duc de Cornouailles et prince d’Aquitaine, fils aîné d’Édouard III d’Angleterre et de Philippa de Hainaut, mandaté par son père, débarqua sur ses terres gasconnes dont il était le lieutenant. Le 20 Septembre, il arriva à Bordeaux et, pour protéger le reste des possessions anglo-gasconnes en terres françaises contre les troupes de Phillippe VI qui avaient confisqué la Guyenne au roi d’Angleterre, pour félonie, en 1337, leva une armée de 1.500 lances, 11.000 archers et 3.000 soldats de troupes légères.
Au derniers jours d’Octobre, suivant la Chronique de Froissart, « Il arriva devant Castelnaudary, une bonne grosse ville et bon château et remplie de gens et de biens. Mais elle n’était pas fermée, ni le château non plus, si ce n’est de murs de terre selon l’usage du pays. Les Anglais l’environnèrent, l’assaillirent, et… », le 31 Octobre, « la prirent. Et il y eut un grand massacre d’hommes et la ville fut toute courue, saccagée, pillée et tout le bon avoir pris et levé. Le prince et ses gens se reposèrent là une demi-journée et une nuit, et le lendemain ils continuèrent vers Carcassonne. »
La légende et l’histoire du cassoulet de Castelnaudary.
C’est dans ce contexte que naquit la légende du « févoulet » à la chaurienne. En l’An 1355, à Castelnaudary, on l’appelait « Estofat », aujourd’hui « Cassoulet », mais sa recette est ancestrale.
Certes son origine est controversée, les villes de Castelnaudary, de Toulouse, de Carcassonne et quelques autres villes se l’ayant disputée tout au long du XIX° Siècle, persistant toujours au XX° Siècle mais avec plus de modération de la part des belligérants.
La légende veut que ce soit lors du siège de Castelnaudary, fin Octobre 1355, pendant la Guerre de Cent Ans, – 1337 à 1453 -, que le premier « estofat » aux fèves blanches fut cuisiné. Aux murailles de la ville, la bataille faisait rage et les assièges, affamés par la technique de la terre brûlée employée par le Prince Noir et ses troupes pour soumettre les défenseurs des cités et ainsi de mieux s’en emparer, commençaient à perdre pied et reculaient inexorablement devant l’assaillant.
Fèves blanches et viandes diverses furent ainsi réunies et préparées, en un plat unique, dans de grandes « olles » et « cassoles » en terre cuite d’Issel. Après le plantureux repas englouti dans la précipitation et les fracas de la bataille, fort bien arrosé avec des vins et des alcools du pays, les chauriens sortirent de leurs murs et se précipitèrent sur l’armée anglaise qui, prise de panique, leva le siège et ne s’arrêta, selon la légende, que devant les rives de la Manche.
Cette légende conforte le sentiment nationaliste et fait, du cassoulet, un défenseur incontesté des valeurs françaises.
Notes.
(1) D’après Guillaume Tirel, dit Taillevant, cuisinier de plusieurs rois durant 60 ans, qui se serait inspiré d’un ouvrage arabe consignant une recette du ragoût de mouton à la fève blanche, rédigé par Mohamed de Bagdad en 1226 .
Franchement le plat est sublime!
Je n’en connaissais pas l’histoire, je vais te dire que je ne connaissais même pas la femme d’Edouard III !
Merci de ton passage et de ta lecture, SybilleL…
Je suis féru d’histoire et j’aime aller au fond du sujet que je traite dans mes articles