Le cas Nasri : et le journaliste ???

 

              Il ne se passe pas une heure, depuis l’élimination de l’Equipe de France à l’Euro 2012 sans qu’un article de presse ne fustige les propos insultants et intolérables de Samir Nasri à l’encontre d’un journaliste de l’AFP.

           S’il faut rappeler que je ne recherche nullement ici à excuser le joueur ni à atténuer la gravité de son geste, force est de reconnaitre qu’aucun article ne dénonce l’attitude du journaliste qui fut, en réalité, l’instigateur et le provocateur de ce drame.

           Les clichés vont bon train, les jeunes des banlieues françaises sont mal élevés, mal éduqués, irrespectueux, trop orgueilleux, hautains et que sais-je d’autres. Qu’en est-il donc de l’éducation de ce journaliste de l’AFP, l’organe de presse le plus respecté au monde ??? Lancer un « Eh ben casse-toi, alors» à un joueur qui vient de se faite éliminer d’une phase finale de coupe d’Europe est-elle l’exemple d’une bonne éducation ?? Bien sûr que non !!

 

                      Les relations houleuses entre la presse et Nasri ne datent pas d’hier. On se rappelle notamment des incidents qui l’avaient opposé aux journalistes au moment où il jouait pour l’Olympique de Marseille. C’est à croire que l’exil outre-manche qu’il avait effectué n’a pas suffi à apaiser les tensions entre les lui et les journalistes. Comme le souligne son entraineur, Laurent Blanc, « Il y a surtout un problème Samir Nasri avec la presse. C’est regrettable mais le vrai problème est avec la presse, assure le sélectionneur de l’équipe de France. La réalité des propos est là. Ce sont des propos très violents. Il y a un manque de respect vis-à-vis d’un journaliste. Mais le journaliste n’a pas tellement de respect non plus à un moment »

 

            Le comportement de Samir Nasri, n’est pas digne d’un joueur portant n’importe quel maillot, fusse-t-il celui d’un club de quartier, mais les réactions occasionnées ne sont pas moins disproportionnées. Nasri n’est plus le joueur de l’Equipe de France, mais le sale arabe, la racaille, à dégager au plus vite.

           Qui s’est ne serait-ce que même demander comment ce journaliste s’appelait ?? La caste journalistique a préféré cacher leur confrère pour s’acharner sur ce malheureux. Mais de cette histoire, ni les journalistes, ni Samir Nasri n’en sortent gagnants. Car aujourd’hui au lieu de parler de Football, de la défaite, on s’aventure sur autre terrain plus politique avec des réactions politiques opportunistes en tout genre.

 

           Nasri aurait dû sûrement après son but lors du match d’ouverture contre l’Angleterre de se taire au lieu de lancer un « ferme ta gueule » à un journaliste de l’Equipe qui l’avait au paravent lynché pour ses piètres résultats en Equipe de France. Après cet épisode, le joueur s’était encore mis à dos une bonne partie des journalistes qui n’attendaient des lors qu’un seul faux pas pour l’enterrer. Et ce faux pas, Nasri les leur a servi sur un plateau d’argent !!

           Si ce n’est cet incident malheureux, Le joueur de City n’a pas démérité lors de cette Euro. Avec 88 % de taux de passes réussis, C’est aussi Nasri qui a permis aux bleus d’arracher le nul face à l’Angleterre. L’Euro de Samir Nasri laisse derrière lui un goût d’inachevé même si les statistiques prouvent que le Citizen a bien essayé d’apporter sa pierre à l’édifice tricolore.

 

 

 

            Quatre jours après la défaite de l’Equipe de France, le joueur vient de sortir de son silence via twitter, en expriment ses profonds regrets aux supporteurs et tout particulièrement les enfants qui auraient pu être blessés par ses propos. « Trop de contre-vérités circulent en ce moment. Que les supporters et tout particulièrement les enfants sachent que je regrette sincèrement que mes paroles ait pu les choquer » avait-il twitté avant d’exprimer son amour pour l’Equipe de France, le football et son profond respect pour le public.

 

        Aujourd’hui l’important est de faire cesser cette escalade de violence entre les journalistes avec tous les joueurs et non seulement avec Nasri. Les journalistes doivent respecter leur métier et redevenir plus objectifs que partisans. Les joueurs, eux aussi doivent accepter leur part de responsabilité et accepter aussi bien les éloges que les critiques.