Depuis quelques années maintenant, le vignoble beaujolais, à l’instar d’autres régions, est en crise.

La mévente est due à plusieurs facteurs, notamment la baisse de la consommation de vin rouge, la possibilité d’acheter des vins importés et de bonne qualité.

Par contre, la qualité du vin lui-même n’est pas en cause, car il y a plutôt eu des améliorations depuis quelques années.

Mais comment est né le « beaujolais nouveau » ?

Avant 1951, le vin était un produit quasi stratégique, et la mise sur le marché des diverses récoltes était autorisée de façon échelonnée par un calendrier précis et rigoureux, qu ne démarrait que vers le 15 décembre.

Le beaujolais étant issu d’un raisin blanc à peau rouge, le Gamay, qui donne un vin léger et fruité, à consommer jeune, les organismes professionnels ont réclamé l’autorisation de vendre ce vin plus tôt.Plusieurs appellations ont eu droit à un déblocage anticipé par l’administration fiscale le 13 novembre 1951 ; la date fut d’abord flottante, début novembre, puis fixée au 15 novembre par un décret du 15 novembre 1967.

En 1985, la date de commercialisation du beaujolais nouveau a été institutionnalisée au 3ème jeudi de novembre.

Sur les 36 000 hectares de gamay plantés dans le monde, 19 000 le sont en Beaujolais, dont la production, de l’ordre de 15 000 hectolitres en 1951, est passée à 500 000 hl en 1985.Ce n’est qu’à partir de 1960 que l’Union Interprofessionnelle des Vins du Beaujolais, créée en 1959, décide de donner à cet événement son caractère festif, et le Beaujolais nouveau devient un véritable produit que le marketing propulse sur tous les comptoirs et dans des pays de plus en plus éloignés.

Le départ d’avions cargos vers le Japon, fin octobre ou début novembre, depuis l’aéroport de Lyon Saint Exupéry est encore largement médiatisé.

 Contrecoup de cet événement, dans l’esprit de nombreux consommateurs, Beaujolais est synonyme de Beaujolais nouveau, mais il faut savoir qu’il existe 12 crus différents : Beaujolais, Beaujolais Villages, Saint Amour, Régnié, Fleurie, Chiroubles, Morgon, Brouilly, Côtes de Brouilly, Juliénas, Chénas et Moulin à Vent, et qui sont souvent d’excellente qualité qu’il est bon de consommer, certes avec modération, mais tout au long de l’année, et non seulement autour du 3ème jeudi de novembre.