Le réalisateur Daniel Leconte voulait en faire un film de fiction mais il s’est aperçu que la réalité parfois dépasse la fiction. Les protagonistes de cette affaire sont des comédiens extraordinaires, des avocats aux accusés, tous contribuent à faire un film explosif. Ce n’est pas la peine d’en rajouter.

Si vous n’avez pas compris ou avez suivi distraitement l’affaire, allez voir ce film. Daniel Leconte réussit à nous tenir en haleine alors qu’on sait que les caméras ne peuvent pas entrer dans les salles de prétoires. Il remplace les images par des dessins percutants qui rendent bien la tension et l’âpreté des débats.

On fait la connaissance de deux ténors du barreau qui s’affrontent au plus haut niveau, c’est un duel de titans. Me Olivier Metzner défend Dominique de Villepin et Me Thierry Herzog mène la charge pour Nicolas Sarkozy. Derrière le combat des avocats, on devine la haine qui s’est installée entre les deux hommes politiques.

Chaque intervention de Dominique de Villepin tient du Grand Guignol et ajoute à la dramaturgie.

Chacun sait que la vérité ne sortira jamais de ce procès même si on peut la deviner en filigrane. Mais tous les ingrédients d’un thriller se trouvent réunis : complot, manipulation, dénonciation calomnieuse, vol, documents falsifiés. Les personnages sont presque caricaturaux avec Jean-Louis Gergorin, l’homme d’EADS, Imad Lahoud, l’informaticien qui manipule les listes mais sous les ordres de qui ? Denis Robert, le journaliste qui a révélé l’affaire, Edwy Plenel, le journaliste victime et Renaud Van Ruymbeke, le juge médiatique.

Le film explique de façon assez pédagogique le scénario de cette affaire et lorsqu’on sort de la projection, on comprend un peu mieux même si le doute persiste. Et surtout, on comprend le titre car c’est impressionnant de voir comment tout le monde continue comme si de rien n’était tout en sachant que la vérité ne sortira pas des débats.

Un bel exemple d’inutilité !

{dailymotion}xhbed7_le-bal-des-menteurs-bande-annonce_shortfilms{/dailymotion}