La vie est jalonnée d’épreuves. Dès notre plus jeune âge on doit montrer notre valeur, se mettre en compétition avec nos camarades pour montrer que nous sommes aptes à satisfaire aux exigences demandées. Il y a des caps existentiels, des passages obligés, tels les bateaux devant passer par le canal de Panana pour rejoindre la Mer Rouge. Il y avait le service militaire, jadis, réel brassage culturel où le fils de prolétaire cotoyait l’héritier d’une grande fortune. Les clivages étaient rompus et sous l’uniforme, tout le monde se ressemblait. Aujourd’hui, il a malheureusement disparu, loin de moi le regret de militer pour le retour à cette instutition guerrière, mais il faut avouer que cela rapprochait les jeunes gens. Malgré cette disparition, une expérience continue de s’appliquer à tous quelque soit la classe sociale, le baccalauréat.

Cela tombe bien, nous sommes en plein dedans, les feuilles d’examens sortent enfin des scellés et les organisateurs espèrent que la fraude et la tricherie seront absentes. L’occasion de revenir sur ce monument de l’Education.

A l’origine du nom, il y a du latin, « baie de lauriers », bacca laurea, la plante étant symbole de victoire et d’intelligence. Il symbolise pour tous un passe port pour l’entrée aux enseignements supérieurs. Cependant, il n’ouvre pas toutes les portes, des établissements prestigieux demandent plus à leur nouveaux élèves. Le dossier scolaire est éplucher dans ses moindres détails, on traque tous les petits écarts de conduite et de travail. La forme moderne, telle que l’on connait, est mise en place par Napoléon Ier, en mars 1808.

Toutefois des formes plus anciennes sont référencées dans l’Histoire. Dès XIIIème siècle, à Paris, l’Université organise des examens pour ses futures pensionnaires. Les candidats, les filles sont volontairement omises, sont mis au défi sur 4 disciplines, celles des arts, de la médecine, du droit et de la théologie. Les baccalauréats de chaque matières n’ont pas la même valeur, ainsi celui des arts est de moindre qualité que celui de théologie. Quoi de plus normal dans une société dominée par la religion. Une fois le précieux sésame obtenu, le lauréat, sensé maitriser son domaine de connaissance, peut l’enseigner à de futurs initiés.

 

Bien des siècles plus tard, Napoléon, dans sa volonté réformatrice, remanie le baccalauréat. La Révolution a emporté avec elle l’Ancien Régime et les universités, il faut remettre un système de contrôle de l’Education, c’est alors que nait, d’un decret, le nouveau bac. On instaure un examen en cinq épreuves : sciences, lettres, droit, médecine, théologie. Au bac, s’ajoute deux autres grades, plus élitistes, la licence et le doctoratA cette époque, on est bien loin des résultats actuels, la première année de l’épreuve, ils n’étaient que 21 à devenir bacheliers.

 

 

Progressivement, l’examen se dote de petites nouveautés. En 1830, on passe par l’écrit, dix ans plus tard, on peut recevoir une mention Très Bien, Bien ou Assez Bien, en 1852, distinction entre le bac des sciences et celui des lettres, avec leur épreuves spécfiques.

 

 

La filère des lettres s’articulait d’une épreuve écrite, mettant en avant l’aisance en latin ou en français, et d’une épreuve orale, pour vérifier la rhétorique de l’élève en grec, français ou latin. A cela s’ajoutait, l’histoire et la géographie, l’arithmétique, la géométrie et la physique élémentaire

 

 

La filière des sciences, quant à elle, suivait le même schèma, oral et écrit étaient éprouvés sauf qu’il était de mathématiques, de la physique, de la chimie et de l’histoire naturelle. Rien de bien dépaysant par rapport à ce que doivent endurer nos chers lycéens en ce moment. Si ni les sciences et ni les lettres ne plaisaient, l’élève pouvait toujours se diriger vers la voie du droit. Une solution possible jsuqu’en 1962, année de sa suppression.

 

 

En 1927, les deux voies se rejoignent pour ne former plus qu’une trajectoire généraliste. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, le diplôme reste très sélectif, peu de prétendant et peu d’appelé. Ils étaient un peu moins de 1000 à passer par ce test de connaissances. Ainsi, la Nation se dote de dirigeants instruits et aptes à gouverner les instances du pays. Raison à ce faible nombre, le public visé, essentiellement des jeunes hommes de bonnes familles, ce n’est que durant les Années Folles que, garçons et filles sont mis sur le pied d’égalité. Avec la démocratisation du lycée dans les années 1930, de plus en plus d’élèves passent l’épreuve, puis dans les années 1960-1970, conséquence du Babyboom, on assiste aux Bacheliers Boom. A cette époque, le bac se déroule en deux sessions, plus qu’une aujourd’hui.

 

 

En 1985, on admet que le baccalauréat puisse ouvrir la porte à une profession et non plus celles des universités ou autres classes préparatoires. Les longues études ne sont pas faites pour tout le monde, chez certain, il est préférable de s’imerger directement dans le monde du travail. Un type de bac pas assez valorisé, considéré par la majorité comme une voie de garage. Jusqu’en 1995, on doit opter pour une filières A, B, C, D et E. Dès lors, des lettres remplacent d’autres lettres, à la sortie de Seconde, on doit faire un choix entre S, L et ES.

 

 

Pour la majorité des élèves, ils marquent l’aboutissement de longs mois d’études et de bachotage. Un moment unique pour mettre à profit tout le savoir acquis durant l’année scolaire. Toutefois, chacun est libre de passer l’épreuve en candidat libre, quelque soit son âge. Ainsi, les journeaux aiment faire une petite rubrique sur le candidat le plus jeune ou le doyen de la compétition. Ou bien encore, sur les brillants lauréats obtenant plus que la note ultime grâce aux nombreuses options, sans cesse plus nombreuses avec les années.

 

 

Afin de faire de l’argent avec cette célèbre instutition, la société de consommation fait des ravages partout, et afin de profiter d’ une bonne occasion de marquer le coup, le fabriquant de médaille Arthus-Bertrand a mis en circulation une décoration à offrir en cas d’obtention du diplôme.

 

 

En France, on n’est pas les seuls à passer le baccalauréat. Chez nos voisins allemand, les petites germains passent l’Abitur, en Autriche, en Croatie, en Pologne, on parle de Matura, du A-Level, chez les anglo-saxons et de la Selectividad en Espagne.

 

 

Et gare aux petites malins échaffaudants des plans machiavéliques pour tricher, déployant une ingéniosité sans limite pour frauder, s’ils sont découverts par les examinateurs, ils encourent une peine allant du simle blâme à l’impossibilité de passer le moindre examen pendant 5 ans. Alors pour réussir, il n’y a qu’une solution, réviser, potasser ses bouquins, ses notes, replonger la tête dans le cahier et à la fin, quand le diplôme sera acquis, c’est ravi d’un effort fourni que les vacances d’été pourront commencer.