Depuis quelques jours (voire semaines), les médias de tout type, et sur tous supports, commencent à préparer le terrain pour « célébrer » le triste anniversaire du 11 septembre 2001. Inutile de revenir sur les évènements, qui, il y a maintenant 10 ans, ont plongé la communauté internationale dans la plus grande stupeur.
Doit-on célébrer ce type d’anniversaire, ou n’est ce, une fois de plus, qu’un simple artifice pour doper artificiellement le succès d’une émission ou la notoriété d’une publication ? A mon avis, se préparer à commémorer un tel anniversaire est une erreur profonde, et ce pour deux raisons essentielles.
La commémoration vise à entretenir la mémoire, et non à l’alimenter. Ainsi, il est compréhensible de commémorer l’armistice des deux conflits mondiaux, puisque ces dates ont mis un terme à un conflit, qui s’est propagé à toutes les régions du monde. Commémorer cet anniversaire revient à se souvenir, mais aussi et surtout à célébrer la victoire de la démocratie sur le totalitarisme. Les pays occidentaux ne commémorent pas le début de la seconde guerre mondiale, au prétexte qu’il a concerné tout le monde. En organisant un tel tapage autour du dixième anniversaire de l’attentat du World Trade Center, on entretient un climat détestable, et on rappelle au monde entier, que le combat contre le terrorisme, qui a pris une nouvelle vigueur en cette date symbolique, est loin d’être fini, et que les actions entreprises jusqu’ici ne sont que les prémices d’un conflit, dont les dégâts seront bien plus conséquents. Il est tout à fait compréhensible et même souhaitable, que la ville de New York organise une minute de silence en mémoire de victimes, et il serait judicieux (éventuellement) qu’on se joigne à eux, mais à quoi bon publier, ces derniers jours, des articles au nom évocateur « La culture et le 11 septembre 10 ans après « « 10 ans de politique américaine post 11 septembre »…L’éclairage n’est alors pas différent, mais le « culte » du passé apparait ici mal choisi. Dispose-t-on de nouveaux éléments, de faits inconus jusque là ? Non, et pourtant les émissions spéciales et autres éditions exceptionnelles se préparent. Doit-on y voir une nouvelle forme d’actualité, dictée par les médias et non plus par les informations, provenant du terrain. C’est l’un des grands dangers, et on risque, en mai 2012, après les élections présidentielles, de vivre des émissions spéciales consacrées à « L’affaire D.S.K….1 an après ». Ce n’est plus de l’information, ni du journalisme, mais une recherche effrénée d’approches plus vendeuses…
Le danger de la hiérarchisation…
Le 11 septembre 2001 a marqué nos esprits, par le nombre de victimes, mais aussi et surtout par le caractère imprévisible et pourtant si anodin de ces attentats. En effet, voir en direct la mort de personnes, dont le seul tort était de se rendre au travail, nous a rappelé que cela pouvait arriver à chacun d’entre – nous et à tout instant.
Pourtant, en commémorant , comme on s’apprête à le faire le 11 septembre , on lui donne une importance particulière, reléguant d’autres drames de l’humanité. Je n’ai pas encore lu d’éditions exceptionnelles, ni même vu une chaine d’informations consacrer une édition spéciale au massacre ethnique du Burundi entre les Hutus et les Tutsis. Il ne s’agit pas ici de dire, ce qui est plus important ou pas, mais éviter de hiérarchiser ce type d’évènements. On a fermé les yeux (cela déclenchera des polémiques, mais le constat est malheureusement sans appel) sur ces massacres inter ethniques, et sur bien d’autres (l’Ex Yougoslavie déchaine aujourd’hui les passions, mais les charniers ont néanmoins été creusé). Aujourd’hui encore, on se félicite de notre succès en Lybie, alors que la Syrie connaît une flambée de violence sans précédent.
Il est dangereux pour les journalistes de s’aventurer sur un tel terrain, car rien n’est alors plus contrôlable. Tous les médias peuvent (et même doivent) rappeler le 11 septembre 2011, qu’il y a 10 ans un terrible évènement frappa les États-Unis d’Amérique, mais de là à en faire une semaine spéciale, le pas a été malheureusement largement franchi. Cette commémoration sera alors une occasion de plus pour les médias de ne pas évoquer les millions d’Africains, souffrant de famine, et les 750.000 personnes reconnues comme étant en danger de mort (estimation de l’O.N.U. concernant uniquement la Corne de l’Afrique). Oui, il faut se souvenir du 11 septembre 2001, mais peut-être doit-on aussi avoir alors la même démarche pour les dizaines de milliers de morts, dus à cette famine en quelques semaines. Le décompte macabre n’a guère d’importance, mais il est essentiel de se rendre compte, qu’une telle démarche revient à ne plus informer mais à émouvoir. Et, les journalistes n’ont pas cette mission.
[b]Le 9/11[/b], la plus grande démonstration du mensonge journalistique.
Le 9 11
Une opération menée par l’armée américaine
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