L’immense comédien Laurent Terzieff vient de s’éteindre à 75 ans. Il avait reçu le Molière du meilleur comédien au mois d’avril dernier.
Il avait déclaré « le théâtre ne se laisse pas enfermer dans des clivages et des étiquettes » lors de la remise de sa récompense.
Ce défricheur de textes infatigable occupait une place à part dans le théâtre français. C’était un découvreur d’auteurs, particulièrement les auteurs anglo-saxons tels que Schisgal, Albee ou Saunders qu’il a mis en scène à de nombreuses reprises. Il a reçu le Molière du meilleur metteur en scène en 1988 pour la pièce "Ce que voit Fox" de Saunders.
C’était un homme indépendant qui n’a jamais transigé. En 1961, il fonde la compagnie qui porte son nom, et qui sera hébergée dans les petits théâtres privés.
Marcel Carné le révèle dans "Les Tricheurs", il a alors 23 ans.
Il a tourné dans une soixantaine de films et pas des moindres : « Vanina Vanini » de Rosselini, « Médée » de Pasolini.
La télévision le révèle au grand public dans l’émission "En votre âme et conscience".
Mais sa passion restait le théâtre, le cinéma lui servait à financer ses projets.
Autodidacte, il a débuté à l’âge de 17 ans dans la pièce « Tous contre tous » d’Adamov.
Il m’a fait découvrir la poésie de Rimbaud qu’il déclamait de sa voix fiévreuse. Il jouait rarement le grand répertoire où il excellait pourtant : il fut un inoubliable Richard II de Shakespeare en 1991. Son corps maigre et son visage torturé en faisait un tragédien hors du commun dans Philoctète en 2009.
Il se prétendait volontiers « dérangeur, éveilleur, révélateur de l’invisible »
Il semblait se nourrir de théâtre, car il ne mangeait que des olives et des légumes bouillis.
"L’illusion n’est-elle pas notre combustible pour continuer à vivre ?"
Il s’est éteint le 2 juillet dernier à cause de "complications pulmonaires".
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