Le plus recherché des criminels nazis, Laszlo Csatary, 97 ans, a été retrouvé dans la capitale hongroise, Budapest. Il y vivait depuis 17 ans sous sa véritable identité. Il est l’un des derniers rescapés ayant participé aux crimes nazis lors de la Seconde Guerre Mondiale. Il a été découvert grâce à la collaboration entre le tabloïd britannique The Sun et le centre Simon Wisenthal, chargé de traquer les responsables de l’Holocauste. "The Sun a pu le photographier et le filmer grâce à des informations que nous avions fournies en septembre 2011", a précisé Efraïm Zuroff, directeur du Centre Simon Wiesenthal.
Pourquoi était-il recherché ?
Laszlo Csatary était recherché pour son rôle dans l’Holocauste. En effet, il occupait la fonction de chef de la police du ghetto de Kosice, à l’époque en Tchécoslovaquie, qui correspond à l’actuelle Slovaquie. On y perpétra 15 700 assassinats de juifs, soit directement au sein du ghetto, soit suite aux déportations vers le camp d’extermination d’Auschwitz. Des déportations dans lesquelles Csatary aurait joué un rôle. Il est aussi accusé de divers actes de cruauté et de torture dans l’exercice de ses funestes fonctions.
Pour ces faits, il sera condamné à mort par contumace, par un tribunal tchécoslovaque, en 1948.
Récit d’une longue cavale.
Csatary est jugé en son absence, car entretemps, il a pris la direction du Canada. Il y vit à Montréal, sous une fausse identité, et est même naturalisé en 1955. Quarante plus tard, en 1995, les autorités canadiennes découvrent sa véritable identité, et montent un dossier pour qu’il soit traduit en justice. En préalable, il sera déchu de sa nationalité.
Mais, il parvient à s’enfuir avant son procès vers la Hongrie. Il aura tout de même reconnu aux enquêteurs canadiens sa participation à la déportation vers le camp d’Auschwitz, même si son rôle n’était que subalterne.
Depuis cette date, il vivait toujours en Hongrie. Cependant, un informateur anonyme a troublé la paisible existence du nonagénaire sans histoire en apparence, mais au passé troublé, il y a de cela 10 mois, en informant le centre Simon Wisenthal de la présence à Budapest du criminel recherché. Dans la foulée, ses infos ont été transmises à la justice hongroise, qui ouvrira une enquête dans la foulée.
Suite à cette enquête, et à l’apport dans le dossier de nouvelles pièces à conviction par le centre Simon Wisenthal, la participation de Laszlo Csatary à la Shoah ne fait plus l’ombre d’un doute. "Ces nouvelles preuves renforcent les accusations déjà très graves contre Csatary et notre insistance pour qu’il rende compte de ses crimes", estime Efraïm Zuroff.
Et maintenant, que va t-il advenir pour ce criminel nazi ?
Les réactions ont oscillé selon les interlocuteurs entre modération et nécessité de juger le criminel.
La modération, on la trouve du côté de Serge Klarsfeld, président de l’association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, et illustre "chasseur de nazis" en compagnie de son épouse Beate, à l’origine notamment des procés de Maurice Papon et Klaus Barbie. "Il reste encore très peu de criminels nazis en vie et en fuite", a détaillé l’avocat. "Et puis c’étaient les plus jeunes à l’époque, donc ceux qui avaient peu de responsabilités. Il est bon que l’on poursuive les criminels jusqu’à leur dernier souffle, mais d’un autre côté, ce ne seront plus que des comparses et des subalternes", a-t-il conclu.
D’un point de vue légal, le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, Bernard Valéro a affirmé la nécessité que Csatary soit jugé. "Les crimes nazis sont imprescriptibles. Les criminels nazis, où qu’ils se trouvent, doivent répondre de leurs actes devant la justice".
Sources : Le Nouvel Observateur, Le Figaro.
C’est curieux, on les retrouve toujours très très tard après leur avoir laissé vivre leur vie bien tranquillement.
C’est bien vrai ! Que ce soit les criminels issus du nazisme ou du franquisme. Les Canadiens ont été assez « gentils » avec ces ex-criminels. Quant à la Hongrie, elle est à l’heure actuelle un eldorado pour les derniers criminels nazis en vie, du fait que le gouvernement s’emploie à essayer de réhabiliter les symboles de la grandeur du pays et les idées antisémites. Comment expliquer autrement le fait que la justtice hongroise, saisie depuis un an de l’affaire, n’ait réagi que quand le Sun a été débusquer ce vieux monsieur vivant paisiblement à Budapest ???