Larry Clark: histoires de culte à la cinémathèque française

A la cinémathèque française, dans le 12è arrondissement, 51 rue de Bercy, vendredi débutait et dimanche s’achève le cycle de présentation-éclair des films de Larry Clark, photographe et cinéaste américain. Il sera présent lors de cette présentation, pour une leçon de cinéma "Clark par Clark". Le sulfureux artiste fait beaucoup de bruit à cause de ses photographies très controversées, certainement à juste titre.

 

La cinémathèque française, dirigée par M. Serge Toubiana, est un endroit très particulier. J’y ai officié pendant 2 ans et j’ai pu croiser de nombreuses personnalités dans ce "passage obligé" des grands cinéastes et autres VIP gravitant autour du monde de l’image: l’énergique et résolu Michael Mann, le sérieux Michel Legrand mais aussi un Jerry Lewis, à l’œil toujours vif malgré son âge, habillé d’un costume et, aux pieds, … des baskets Cool! Dennis Hopper, en chair et en os, plein de charisme malgré l’énorme lourdeur de sa maladie et des difficultés conjugales. Cela fit une drôle d’impression de rencontrer quelqu’un qui allait bientôt figurer dans les journaux comme étant passé de l’autre côté ! J’ai "loupé de justesse" Jim Carrey, à ma grande rage ! Costa Gavras, président de cette institution, s’étonna de me voir lire le 5è des trente-deux volumes de la hautement philosophique Histoire de la civilisation, de Will Durant. Un employé qui se démarque !

Je vous épargne la liste complète des VIP ayant foulé ce lieu dont aucune façade ne se conforme à une quelconque symétrie. Cet anticonformisme nourrit les spéculations, comme pour une légende, au point de faire dire à un ami architecte "qu’aucune dalle de l’habillage n’a les mêmes dimensions qu’une autre" Indécis! En prévilégié, j’ai visité tous les recoins de ce bâtiment, ceux publics et ceux inaccessibles, et je peux confirmer que c’est un lieu très complexe et unique. Se retrouvent en cet endroit de culte des férus du cinéma, qui se démarquent également dans l’anticonformisme: certains par des coupes de cheveux, des barbes et des tenues plutôt…particulières. Il se rassemblent et parlementent en spécialistes !

Le personnage qui nous intéresse particulièrement ici se nomme Larry Clark.

Auteur de Ken Park, Bully, Kids, Wassup Rockers et autres films traitant de l’adolescence américaine, il livre un regard cru et brutal sur les facteurs de dégradation culturelle de cette société. A cette analyse clairvoyante, Clarke ajoute la crudité des scènes de sexe et la violence non retenue des dialogues. J’irai jusqu’à supposer que Clark se débat lui-même dans cette culture car le sexe qu’il met en scène tombe parfois dans la pornographie. Il a bien fallu qu’il emploie des acteurs prêts à se livrer à la débauche. On est comme dans la vie ! Un certain style de vie ! Ainsi sont visés les déplorables jeux vidéos, le sexe débauché voire outrancier et en particulier sur le net, l’alcool, l’échec de l’éducation parentale ou scolaire, l’effet pervers de l’argent sur les esprits tordus, et la drogue, bien sûr !

Ce joli "package" montre comment la société américaine (certainement copiée par d’autres) a été prise d’assaut de différentes façons et trouée comme du gruyère au point d’être rendue pathétique, d’une déchéance déchirante !

Heureusement qu’il n’y a pas que des gens comme ça mais, s’il ne faut pas généraliser, doit-on néanmoins s’alarmer de tels points de "maladie" touchant différents milieux et pouvant gangrener le reste de la société, pour peu qu’on les laisse perdurer. On ne parle pas ici de fiction, de roman, on parle de tendances sociales actuelles ! On reconnait la violence gratuite engendrée par certains des facteurs: l’inculture, par exemple, engendre une position défensive qui se mue parfois en agressivité "défensive". Ceci sur un fond de hard rock bien lourd et dénué de toute noblesse. Une jeunesse dont certains éléments oppriment les autres par cupidité, et à la merci des psychotropes et des tendances suicidaires.

On réalise à quel point sont imparables les valeurs de l’éducation, de la famille, de la sobriété, de l’amour véritable mais aussi ce qui en découle: mener sa vie par soi-même, avec fierté, sans se faire mener à la baguette par des gens cyniques. A quand un nouvel âge d’or culturel ?

 

 

 

8 réflexions sur « Larry Clark: histoires de culte à la cinémathèque française »

  1. MDR ! Grâce à Poesophie, on vient enfin de comprendre à quoi sert Larry Clark :
    « [i]On réalise à quel point sont imparables les valeurs de l’éducation, de la famille, de la sobriété, de l’amour véritable mais aussi ce qui en découle: mener sa vie par soi-même, avec fierté, sans se faire mener à la baguette par des gens cyniques.[/i] »

    Vous avez vraiment vu les photos en question ? C’est n’est pas de l’art, la qualité technique et l’oeil du photographe sont absents de tous ces clichés.
    Alors, qu’est ce ? Et à quoi ça sert ?

  2. C’est un point de vue. Maintenant quand on te montre à quel point c’est ma merde, t’as pas envie d’y faire quelque chose ?
    Mais tu as raison: ce n’est pas un grand artiste. Il est bien trop trouble lui-même, comme je le dis dans mon article, et s’il se fait descendre, eh bien tant pis pour lui.

  3. Je ne crois pas une seule seconde à la thèse voulant faire d’un Larry Clark un révélateur de conscience qui que ce soit et tout particulièrement chez les ados.
    D’abord, « montrer » sert à susciter l’imitation et non pas la condamnation (tout particulièrement quand c’est des mises en scènes artificielles). Pour prendre une opinion « contre » ce que l’on voit, il faut une référence vécue plus forte que ce que l’on voit. Quand vous parlez des « [i]les valeurs de l’éducation, de la famille, de la sobriété, de l’amour véritable mais aussi ce qui en découle[/i] », vous parlez de quelque chose qui est en vous, qui fait partie de votre culture, et qui vous fait réagir à ce que vous voyez. Ceux qui ne connaissent pas cette « référence » peuvent ils vous comprendre ? Tous particulièrement, les ados ? Vous connaissez beaucoup d’ados qui pensent que « [i]les valeurs de l’éducation, de la famille, de la sobriété, de l’amour véritable[/i] » c’est cool ?

    Larry Clark n’est ni un artiste, ni photographe, ni un sociologue, ni un moraliste. C’est un malin qui à compris que le glauque ça fait vendre. Le pire c’est que cette interdiction lui fait de la pub.

    A votre avis, quand libé met une photo de Larry Clark c’est pour défendre la liberté d’expression de l’humanité, où parce qu’ils ont perçu une bonne occase pour vendre un peu plus ?

  4. Réponse à la dernière question évidente: « parce qu’ils ont perçu une bonne occase pour vendre un peu plus  »
    😉
    Le glauque fait vendre.
    Le nu + le glauque + une bonne polèmique et du « caliméro » qui pleure la censure ! jackpot!

  5. D’une certaine manière, je crois que tu as raison, kiledi.
    Libé, c’est pas mes potes. Et quand on est plutôt mal en point, on ne prend pas avec du recul ces dérives navrantes. On rentre dedans tête baissée.
    Il faut être en très bonne forme pour transformer ce glauque en un message positif. Je me suis renseigné encore plus sur ce gars, et en fait, qu’il s’estime choqué par l’interdiction de l’expo aux ados, c’est révélateur de sa perversité. Donc, que la cinémathèque en fasse la pub, ça ne m’étonne pas. Les grands aficionados qu’on y trouve on tous l’air d’avoir un grain, même s’ils peuvent te citer toute la filmographie des cinéastes les plus improbables. Cette cinémathèque est financée à 80% par l’État, pour montrer pas mal de truc tordus. Beaucoup d’argent. Heureusement qu’il y a aussi de bonnes choses, mais pourquoi montrer des navets ?

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