Le 24 novembre dernier, un article portant sur la venue d’une éolienne partageait la première page du journal Le Quotidien, au Saguenay Lac St-Jean. Ce projet porté dans le secteur industriel de Jonquière, plus précisément sur la rue Panet, entre celle-ci et l’autoroute 70, serait présentement amorcé. La tour aéromotrice de 125 pieds est fabriquée par un manufacturier de Lévis, Eocycle. Une hélice à trois pales, d’un diamètre de 40 pieds, alimentera une turbine qui ne produira rien de moins que 25 000 watts d’électricité. Cette éolienne est la première de cette envergure dans la région. Il s’agit d’un grand pas pour le côté environnemental dans le domaine des énergies renouvelables dans la région. Cette nouvelle éolienne est reliée au programme d’attestation d’études collégiales en Technologies des énergies renouvelables et du rendement énergétique (TERRE) du Cégep de Jonquière, ayant pour but de démontrer le savoir-faire québécois. Bien sûr ce nouveau projet a une dimension importante dans la région, mais surtout dans le voisinage. Il y a plusieurs avantages à un tel projet, mais aussi certains inconvénients. Les coûts d’une structure comme celle-ci sont considérables et l’espace est imposant. De plus, la plupart des citoyens sont en faveur, tandis que d’autres s’y opposent. Ils y existent aussi des aspects positifs de toute sorte dans le documentaire Chercher le courant, qui représente des liens intéressants en faveur d’une réalisation de ce type.


 Plusieurs considèrent l’éolienne comme étant seulement une tour qui nuit au paysage ou même une énergie très peu rentable. Les concepteurs de cette nouvelle éolienne, à Jonquière, affirment qu’il s’agit d’une idée innovatrice qui ne peut qu’être profitable au Cégep et la population. En effet, Martin Bourdonnais, professeur au département de physique du Cégep de Jonquière révèle que : « Cette éolienne n’est qu’une première étape de ce qui deviendra un centre de recherche axé sur les énergies renouvelables. Ainsi, l’éolienne sera directement reliée au réseau d’Hydro-Jonquière, mais éventuellement, on devrait ériger un bâtiment écoénergétique sur le site où l’on pourra expérimenter diverses formes d’énergies propres ou renouvelables comme la géothermie, la production d’énergie solaire ou par la biomasse, et même les hydroliennes développées par le Chicoutimien Serge Desmeules. ». C’est donc dire que l’hydro-électricité perd ses plumes après plusieurs années d’utilisations. La plupart des concepteurs s’aperçoivent du prix coûteux de tel barrage et de l’ampleur d’un chantier de construction si immense. C’est pourquoi les énergies renouvelables, comme l’éolienne, deviennent si intéressantes à prendre en considération entre l’hydroélectricité et les autres énergies de ce genre. De plus, l’énergie éolienne ne pollue pas tandis que les barrages hydroélectriques, oui. En effet, l’éolienne qui sera érigée au-delà de 125 pieds comportera trois pales à son hélice avec un diamètre de 40 pieds pourra alimenter une turbine qui elle produira 25 000 watts, ce qui assez pour alimenter deux maisons lorsque le vent soufflera à 35 kilomètres à l’heure.  Au contraire, certains inconvénients ont aussi un impact sur la décision. Plusieurs personnes croient que l’emplacement de cette éolienne n’est pas approprié, puisque pour faire tourner l’hélice il faut beaucoup de vent, et ce, constamment. Aussi, puisqu’elle est située près des maisons, l’éolienne fait beaucoup de bruit ce qui pourrait ennuyer les gens du voisinage. De plus, la faune est tout autant affectée. Lors de la décision à propos du positionnement de l’éolienne, il serait important de bien connaitre les couloirs de migrations des oiseaux, parce qu’une éolienne crée une zone de turbulence derrière son hélice et entraine les oiseaux qui passent près de cet endroit. La pression que ces turbulences engendrent est tellement forte que les poumons de ces volailles implosent. Les éoliennes sont donc la cause du décès d’environ 3 oiseaux chacune. Bref, il est important de peser les pour et les contres avant la mise en marche d’un tel projet. Dans le cas présent, l’emplacement visé permet plus de côtés positifs que d’inconvénients.

 

Un projet aussi massif ne se fait pas sans fonds monétaire. Pour y arriver, la Ville de Saguenay a mis à la disposition du Cégep de Jonquière un terrain d’une valeur de 225 000 $. Ainsi que l’appui technique d’Hydro-Jonquière. Ceci n’est que le début. Le prix du projet s’élève à 750 000$ qui servira aux étudiants du programme TERRE, qui touche huit programmes en techniques physiques. Par la suite, l’École-entreprise du même programme contribuera à l’enseignement, à la recherche et au développement dans le domaine énergétique, un projet unique en Amérique du Nord, selon le directeur général du Cégep de Jonquière, Michel Gravel. Malgré les coûts engendrés, les dirigeants du projet croient qu’une telle innovation ne peut qu’être bénéfique pour le savoir-faire québécois et la popularité de notre région. De plus, le chantier de construction est déjà avancé depuis quelque temps. La tour commencera à être érigée dès la semaine du 5 décembre, par la suite, la nacelle de 2,35 tonnes qui contient l’hélice et la turbine sera installée. Un projet comme celui-ci n’arrive pas seul. Il y a donc cinq objectifs principaux pour le site liés pour l’avenir des installations ;

–       Développer un laboratoire sur le terrain et ainsi permettre aux étudiants d’acquérir des compétences par rapport au programme TERRE; –       Former une main-d’œuvre qualifiée, dans un domaine innovateur et exclusif qui permet de répondre aux besoins de l’industrie; Positionner le Saguenay Lac St-Jean et ses entreprises comme étant majeurs dans le domaine; –       Concerter les partenaires locaux en recherche et développement sur des enjeux actuels tels que le Plan Nord ainsi que la gestion intelligente des réseaux électriques des procédés et des bâtiments; Accompagner les municipalités dans leur développement des énergies renouvelables et favoriser la sensibilisation de la population et leur acceptabilité sociale.

Ces buts fixés par les réalisateurs du projet, le directeur général du Cégep de Jonquière, Michel Gravel, le président de l’arrondissement de Jonquière, Réjean Laforest, le Maire de la Ville de Saguenay, Jean Tremblay ainsi que l’enseignant en physique au Cégep, Martin Bourbonnais, sont bien précis et espèrent qu’ils seront respectés pour le bien fonctionnement de la région entière.

 

Tout d’abord, l’appui des citoyens est des plus complets. C’est le cas d’un citoyen qui réside près de la rue Panet. Ce résident appuie sa satisfaction, qui une dizaine d’années auparavant s’était fait avoir par l’aménagement  d’un dépotoir à neige près de son domicile : « Je suis venu prendre des informations, car on s’est déjà fait passer une p’tite vite par la ville qui a aménagé un dépotoir à neige usée près de notre quartier il y a 10 ans. L’hiver, avec le bruit infernal des panneaux de camions, c’est difficile de dormir. Mais avec ce que j’ai entendu ce soir, l’éolienne ne m’inquiète pas. ». Il n’est pas le seul à s’être présenté à cette rencontre informative, une douzaine de personnes se sont présentées. Parmi les résidants du secteur, mais aussi ceux de la ville entière, aucune inquiétude ne s’est fait ressentir et la confiance de la population est bel et bien présente.De plus, le choix d’une éolienne pour le programme TERRE est très avantageux à divers niveaux. En effet, d’après le documentaire Chercher le courant, des liens intéressants démontrent l’efficacité de ce type d’énergie. Dans ce documentaire de Roy Dupuis et Nicolas Boisclair, les comparaisons sont faites à partir d’un projet déjà en marche sur la rivière Romaine, sur la Basse-Côte-Nord. Les chiffres démontrent que pour produire la même quantité d’électricité, seulement de 4 à 9 km2 seraient utilisés alors que pour les installations hydroélectriques de la Romaine, 295km2 seront utilisés. Ceci ne constitue que l’espace en jeu, mais pour réaliser des barrages plusieurs écosystèmes seront menacés ou encore même détruits, et ce sur une grande distance. Aussi, la puissance des barrages hydroélectriques est avantageuse puisqu’il est possible de contrôler le débit d’eau dans les turbines tandis que l’éolien n’est pas stable, car la force du vent change rapidement. Comme ces chiffres le démontrent, la rivière Romaine produirait environ 1550 mW de puissance alors que le Québec en entier produit 4 000000 mW en énergie éolienne. De plus, les coûts liés à la production éolienne sont de 6,5 cents/kW, alors que la production hydroélectrique en coûte 10 cents/kW. Cela constitue une augmentation importante pour ce type de projet alors que le Québec est en dette. Aussi, ce genre d’énergie renouvelable qu’est le vent, qui à des endroits ne cesse de souffler, est de plus en plus utilisé dans d’autres pays. C’est pourquoi des réflexions plus approfondies sur des sujets aussi importants devraient prendre en considérations toutes parties que comportent ces installations.

 

En conclusion, l’arrivée d’une éolienne à Jonquière en attire plus d’un. De plus, cette idée est surtout apportée pour le programme d’étude TERRE du Cégep de Jonquière, mais aussi pour les emplois créés par ce nouveau projet. Pour l’installation présente, le bilan entre les avantages et les inconvénients est positif. Il serait aussi avantageux d’avoir plusieurs autres éoliennes pour alimenter nos maisons en raison de ces aspects favorables. Aussi, les coûts des installations sont bien sûr élevés, mais l’appuient de la ville et le support technique offert par diverses collaborations comme Hydro-Jonquière. Les objectifs étaient eux aussi bien clairs dès le début, il s’agit d’une école-entreprise qui formera les étudiants du programme en question et qui favorise la position du Saguenay Lac St-Jean dans le domaine de l’éolien. L’appui des citoyens de Jonquière était très important pour les réalisateurs depuis le début, ils ont donc fortement apprécié la vague de satisfaction de la population. À ce jour, personne ne s’est opposé à la réalisation du projet. De plus, les chiffres sont en faveur d’un tel projet. Le documentaire Chercher le courant positionne favorablement l’éolienne comme étant moins dommageable pour l’environnement. Cependant, la puissance engendrée par les barrages hydroélectriques est bien sûr plus considérable puisque le débit d’eau qui passe dans les turbines peut être contrôlé, alors que le vent, lui, est incontrôlable. Le documentaire favorise donc cette énergie quant à l’espace utilisé et le coût du projet. Il serait donc profitable de posséder plus d’éoliennes au Québec. Cependant, puisque la population générale ne veut pas voir ces tours immenses, il faut trouver un emplacement à l’écart des villes et où il y a assez de vent pour faire fonctionner adéquatement une éolienne. L’un des endroits qui répondent à ces critères est assez près de notre région et il s’agit du parc des Laurentides. Cette route entre Québec et la région du Saguenay Lac St-Jean, composé de ces montagnes et ces routes sinueuses offre aussi des vents violents. Le haut de ces collines pourrait facilement accueillir quelques éoliennes qui nous permettraient d’acquérir un peu plus d’électricité, sans ennuyer aucun voisin.