In god we do not trust.

Il est historiquement reconnu que la société américaine accorde une place très importante à la croyance religieuse et à la liberté de pratique des différentes communautés religieuses. La présence de Dieu y est même omniprésente dans l’espace public. Plusieurs confessions sont d’ailleurs encore très impliquées dans la vie sociale et politique de la nation. Dans cette société très fervente, une partie de la population, bien que marginale, ne veut croire en aucune divinité. On appelle ce mouvement l’athéisme. Est-ce que les athées ont leur place dans la société Américaine ? Ce texte présentera tout d’abord la situation actuelle de l’athéisme aux États-Unis et le combat d’American Atheists, un organisme pour les droits des athées. Ensuite, les arguments des opposants à ce mouvement seront réfutés. 

La société Américaine est reconnue pour avoir une grande diversité de croyances religieuses. En 2008, les chrétiens représentaient 78,4% de la population (dont 51,3% de protestants).  Selon ce sondage, les athées représentent 16,1% de la population, et c’est le seul mouvement dont la part à augmenté depuis les deux derniers sondages, datant de 1991 et 2001. L’organisme American Atheists, fondé en 1963 est le premier organisme américain consacré exclusivement à la défense des droits civils des non-croyants. Sont but ultime est la séparation absolue et totale du gouvernement et de la religion, et l’obtention d’une réelle égalité des chances pour une personne athée (présentement, par exemple, il est impossible pour un président américain de se faire élire s’il s’affirme publiquement comme non-croyant). Cela est un combat difficile dans un pays où l’on peut lire sur chacun des billets de banque la devise « En Dieu, nous croyons ». Les actions de dénonciation posées par les organisations pour les droits des athées des États-Unis sont souvent comparables à celles faites par la communauté des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels (GLBT). Ils informent massivement la population des injustices présentes et défendent pacifiquement leurs droits dans les procédures judiciaires et dans les médias. De plus, ils mettent les gens en contact, grâce  à différents rassemblements, pour que ceux-ci puissent échanger leur réalité en tant que personne athée. Ils organisent même de grandes marches pour la «fierté athée».  De nombreux auteurs dans le mouvement critiquent la gestion gouvernementale et la discrimination faite envers les athées. L’organisme met une partie importante de son énergie à faire changer la place de la religion dans les écoles publiques. Plusieurs pratiques ancestrales les dérangent, comme la prière obligatoire, la censure scientifique et la discrimination du point de vue des étudiants lorsque ceux-ci s’affirment en tant que non-croyants.  Les opposants au mouvement athée sont en majorité des gens qui sont très croyants. Ils accordent beaucoup d’importance au fait que la religion occupe une place importante dans l’histoire des États-Unis. Leurs arguments reposent la grande majorité du temps sur un sophisme de tradition. Leur résonnement assure qu’il est bien de croire en Dieu, car les habitants des États-Unis ont toujours cru en Dieu. Ils refusent d’accepter le fait que depuis quelques années, les seuls groupes idéologiques qui ont gagné des adeptes sont les athées, les non-croyants et les agnostiques. La majorité des états adoptent malheureusement une attitude très conservatrice face aux valeurs catholiques, représentant ainsi injustement leur population. Toutefois, il y a de l’espoir : Barack Obama, le nouveau président des États-Unis, a voulu donner un vent de modernité à son pays lors de son discours d’investiture en faisant mention des athées: «Nous sommes un pays composé de chrétiens, de musulmans, de juifs, d’hindous et de non-croyants ». La religion catholique prône plusieurs valeurs communautaires comme l’entraide, la compassion et le partage. Beaucoup de catholiques très croyants fondent leur conception du bon citoyen sur ces valeurs. Ils ont donc tendance à croire, à tort qu’une personne qui est non-croyante ne peut pas être un aussi bon citoyen qu’une personne qui base sa conduite en société sur des valeurs religieuses. C’est d’ailleurs ce genre de préjugés que l’organisme American Atheists essaie de faire tomber, en organisant par exemple des rassemblements où des athées peuvent aider leurs concitoyens et ainsi prouver leurs valeurs citoyennes. Pour conclure, même si la société américaine prône son ouverture d’esprit par rapport aux croyances, il est évident qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir concernant le respect de ceux qui ne veulent pas croire en Dieu comme la majorité de la population. Les croyances religieuses sont très profondément incrustées dans les mœurs américaines et il n’est pas facile pour eux d’accepter les non-croyants, même si ceux-ci sont de plus en plus nombreux au sein de leur société. Dans la situation actuelle, le mouvement athée va très probablement continuer à gagner des adeptes pour mener le dur combat de la séparation totale et absolue de l’État et de la religion aux États-Unis.

2 réflexions sur « In god we do not trust. »

  1. [b]C’est mille fois mieux que d’avoir rendu l’athéisme obligatoire en URSS pendant 70 ans ainsi que l’interdiction d’évoquer quelque religion que ce soit.[/b]

  2.  » Ils refusent d’accepter le fait que depuis quelques années, les seuls groupes idéologiques qui ont gagné des adeptes sont les athées, les non-croyants et les agnostiques »

    J’aimerais comprendre ce qui est mis derrière ces trois catégories.

    Je connais des gens qui ne croient* pas en Dieu; ils sont absolument convaincus qu’Il est éternellement et ils ne pratiquent aucune religion.

    Vous les classez où, SVP ?

    Merci.

    * « Tu crois ou t’en es sûr ? » 😉

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