Hier, 25 décembre 2007, l'unité spéciale de lutte contre les enlèvements des forces armées colombiennes a pu libérer un enfant de neuf ans qui avait été enlevé par le groupe terroriste des FARC il y a sept mois.
Le jeune otage est le fils d'une famille d'agriculteurs du sud de la Colombie. C'est le 21 mai de cette année que le cauchemar commença lorsque, à 22 heures 30, un groupe d'hommes armés fit irruption dans la ferme familiale et demanda à la famille de leur servir à manger.
Après avoir bien mangé, les hommes armés qui s'étaient présentés comme le front 21 des FARC demandèrent au père de famille de leur donner 100 millions de pesos "pour la cause " (environ 33 000 €). L'homme expliqua aux guérilléros qu'il n'était qu'un pauvre paysan et qu'il ne disposait pas d'une telle somme. Les guérilléros décidèrent alors de prendre un membre de la famille comme payement, et choisir le plus jeune fils de l'homme terrorisé. (…)
Le 18 août, soit trois mois après l'enlèvement de l'enfant, la famille reçu un appel téléphonique qui les plongea encore un peu plus dans le désarroi, c'était leur fils de neuf ans qui récitait d'une voix tremblante un message des FARC : « papa, je suis en vie, mais si tu veux me revoir un jour tu dois payer à la guérilla la somme de 100 millions de pesos ».
La famille ne disposant toujours pas d'une telle somme, son seul espoir résidait dans la police et l'armée qui s'étaient mobilisées pour retrouver l'enfant depuis qu'on leur avait signalé l'enlèvement. Et le miracle eut lieu, ce 25 décembre 2007, jour de Noël, l'armée colombienne a pu remettre le garçon de neuf ans à sa famille.
Le petit otage, bien que très amaigri, est en bonne santé. Mais le traumatisme psychologique mettra sans doute des années à guérir. Le jeune enfant raconte qu'il était enfermé toute la journée, qu'il ne pouvait ni voir la télévision ni écouter la radio et qu'il ne recevait qu'un repas par jour. Très souvent, on le changeait de cachette, l'obligeant à marcher de longues heures à travers les montagnes. L'enfant raconte que les personnes qui le surveillaient l'insultaient sans cesse et lui répétaient tout le temps que puisque son papa ne voulait pas payer la rançon, ils allaient le tuer.
Mais si cette histoire se termine bien, si l'enfant a pu être libéré par l'armée sans être blessé, il ne faut pas oublier que ce genre de libération est toujours très dangereux.
Il ne faut pas oublier non plus que, malgré tous les efforts des autorités colombiennes, soixante autres enfants ont été enlevés cette année dans le pays. Ce qui porte à 2 567 le nombre d'enfants enlevés en Colombie depuis 1996, et ces otages-là ne font partie d'aucun accord humanitaire entre la guérilla des FARC et le gouvernement colombien !