L’Allemagne, l’exemple de la fierté

 En ce contexte de crise , ou devrais-je dire de récession, la France se trouve dans un état peu confortable. Ces requins affamés de Standars and Poor’s n’attendent qu’un faux pas sur la planche de l’endettement pour nous manger tout cru ainsi que notre triple A, auquel le gouvernement semble prêter plus d’importance qu’aux 65 millions de Français sous sa tutelle.

Mais regardons autour de nous: il y a pire. L’Italie est au bord du gouffre, l’Espagne et l’Irlande y sont déjà, et la Grèce creuse plus profond encore! Mais franchissons le Rhin par l’Est de notre pays afin d’en découvrir un autre: l’Allemagne. Portant aujourd’hui toute l’économie de l’Europe sur son dos, avec la France (il faut bien être patriote) comme seul compagnon (ou gentil toutou), nos voisins germains, à la langue peu attirante, certes, souffrent néanmoins beaucoup moins de cette crise que tout autre pays occidental dont on ne fait que parler. Retour sur un passé pas évident qui amène pourtant à un présent prospère.

 

Eh non! L’Allemagne ne se résume pas à guillaume II et à Hitler. Il est pourtant vrai qu’elle a l’étiquette de l’agresseur numéro 1 en terme de guerre: les deux guerres mondiales sont de son fait, car ayant déclaré les hostilités aux alliés les premiers à chaque fois. Ajoutons à cela la piètre défaite des Français contre l’armée prusse, qui profita de l’occasion pour réunir les états Allemands, de 1870, laquelle souleva un élan de germanophobie dans notre pays. Si bien qu’il y a encore 100 ans, vous vous seriez retrouvé pendus pour avoir murmuré l’éventualité d’une infime chance pour que la France et l’Allemagne collaborent à des fins économiques. Le massacre des juifs durant la seconde guerre mondiale opérée par les nazies semblait, comme une fatalité, enterrer pour de bon l’ancien reich, et condamner son peuple à payer le poids du passé. Car par trois fois en soixante-dix ans, l’armée Allemagne menaçait l’intégrité du territoire Français et le détruisait en partie, lorsque nous étions alliés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, maîtres du monde. Comment allait-on pardonner tous ces dégâts? Comment le peuple Français aurait pu accepter une collaboration avec un ennemi qui paraissait juré? 

 

Et la pillule passa. C’est grâce à un investissement sur son économie et non sur son armée que l’Allemagne gagna la confiance des géants du mondes et en fit bientôt partie. Les années 1960 se soldèrent donc par une croissance de 10% par an, ce qui relève de l’utopie aujourd’hui, et demeure le fantasme des économistes. Konrad Adenauer, que l’on voit à plusieurs reprises avec le président américain de l’époque J.F.Kennedy, oeuvra grandement à cette prospérité économique, en signant le traité de l’Elysée en 1963, stipulant une collaboration dans tous les domaines avec nous. Plus tard, François Mittérand et Helmut Kohl entretiendront les mêmes relations amicales et complices.

 

Aujourd’hui, lorsque la crise nous rabaisse à chaque instant, elle a tendance à augmenter le rôle de l’Allemagne dans l’Union Eurpoéenne. Pourquoi en est-il ainsi? La première raison est l’importance des industries chez les germains. En effet, plutôt que de rélocaliser bêtement en Chine, qui finira tôt ou tard par nous croquer, ils ont préféré les garder chez eux afin de garder la main d’oeuvre. Industrie = croissance, première leçon d’économie. Dans ce secteur, la construction automobile constitue un point très fort. Rappellons que le groupe Volkswagen, qui détient sous son aile Opel (dont la pub atypique nous manque! ), Porsche (premier concurencier à ferrari dans les voitures de luxe), Dodge, Audi, et bien d’autres… Rien que ça! Assez pour couvrir un poids de 150 milliards d’euros, et conforter une place dans les premiers constructeurs automobiles mondiaux. Comble du comble, 25 octobre 2008, alors que les bourses mondiales s’effondrent, l’action du groupe triple, à l’image de tout un pays qui reste le buste haut et fier, ignorant presque que tous ses camarades tombent un à un. Autre exemple, au cours de 3 ans de récession, la France perd 50 milliards d’euros; l’Allemagne en gagne le triple… Mais bon dieu, comment? La seconde et plus importante raison, c’est le peuple. Loin de la culture de la grève française et du capitalisme décadent des anglais, la population affiche à la fois une réelle mentalité du travail bien fait, unique au monde, et un patriotisme économique étonnant mais très astucieux. En effet, 90% des Allemands roulent sur des voitures allemandes; en France, on est beaucoup plus… exotique. Enfin, admirez cette solidarité qui unit  les habitants de ce pays, qui lorsqu’ils manifestent, en viennent à faire tomber des murs… 

 

Voilà donc un exemple qui revient pourtant de loin; c’est avec fierté et humilité que l’outre Rhin est parvenu jusqu’ici. Si en France on parle au même niveau de monsieur Sarkozy et de madame Merkel, pas sûr qu’il en sera ainsi dans quelques années; car à ce rythme-là, les pauvres Allemands risquent bien d’avoir un coq de plus dans leur poulailler européen…

2 réflexions sur « L’Allemagne, l’exemple de la fierté »

  1. [b]L’énorme service qu’on rendu les alliés (de Gaulle en tête) c’est d’avoir interdit aux Allemands pendant longtemps la reconstitution d’une armée qui puisse combattre sur des terrains extérieurs,vous rajoutez l’interdiction de toucher à la bombe atomique et vous imaginez les français piller les usines allemandes encore debout mais seulement les vieux clous (aussitôt remplacés par des machines neuves des USA-plan Marshall ou les belles bécanes planquées) alors que les français suaient sang et eau avec de la « récup-dommages-de-guerre » tours, fraiseuses, presses antiques et souffreteuses… Aujourd’hui encore cette « avance » n’a pas encore été comblée.
    Vous rajoutez l’interdiction aux sociétés industrielles françaises de constituer entre elles des banques (comme pour les paysans obligés de passer par des coopératives), avec un zeste de hantise des robots, une classe politique ricanante à propos de tout ce qui pouvais toucher aux manufactures et grosso-modo cela vous donne un aperçu des pourquoi et comment selon « moâ » :D. Ah! j’oubliais le syndicalisme à la française qui en a fossoyé* plus d’une, usine bien sûr!
    Je précise m’être rendu, entr’autres, en RFA une bonne cinquantaine de fois. J’ai en outre passé toute ma carrière dans l’industrie[/b]
    *ou participé au…

  2. [b]J’ajouterais à propos de la compétitivité française
    -si Mitterrand puis Chirac n’avaient pas affiché leur condescendance teintée de jalousie pour l’industrie nous n’en serions pas là. J’ai été témoin de tant de manquements de la part de ces « pauvres » politiques qui n’en avaient mais…La forme non publique de ce message n’atténue en rien mon mépris pour ces charlatans aussi talentueux aient-ils été dans leurs exercices électoralistes.
    -Déjà Giscard avec son « grand emprunt » de 80 milliard de francs pour les PME avait permis que 90% de cette somme soit détournée au profit des Thomson, CGE et autres CII, ce dont vous vous souvenez bien sûr, quant à Mitterrand, désarmer les avions au salon du Bourget c’était perdre des marchés à coup sûr (80 milliards de francs)et sur des années et des années en avant (non récupérables à tout jamais + faillite camouflée avec grand art de Creusot-Loire, 160 000 personnes disséminées + les premiers trous d’Assedic), retraite à 60 ans etc… Chirac professait sur un ton docte que puisque nous disposions de la matière grise, il fallait sous-traiter (à outrance) prenant les gens d’en face pour des demeurés congénitaux…
    -Sarkosy vient de mettre plus de 4 ans pour réaliser que sans industrie une nation n’existe pas, il est un peu tard, il y a des élections en vue et en face ses opposants s’en soucient comme d’une guigne, sauf à en parler sans savoir.[/b]

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