L’Akira-tastrophe ?

 A l’origine du chef d’œuvre, un manga aux traits de crayons soigneusement déposés par Katsuhiro Otomo dans les années 1980.

L’œuvre envoûte les lecteurs par son scénario, charme par son graphisme pendant 7 années, de 1982 à 1989. Comme beaucoup d’œuvres à succès, des récompenses lui sont décernées, la plus importante étant le prix Kodansha en 1984 car c’est la plus grosse maison d’édition japonaise qui reconnait la qualité de la série.

Ensuite, en 1989, Akira est porté sur grand écran et la qualité est au rendez-vous. Le génie entoure la pellicule comme une sorte d’aura positive. Souvent la seule chose qui manque aux livres ou aux bandes dessinées, c’est la musique, avec l’adaptation cinéma, c’est chose faite et toute personne ayant vu ce film est marquée par celle-ci. La bande-son, tel un marionnettiste insufflant la vie à des morceaux de chiffons, a pour effet de donner un rythme aussi bien aux dessins défilant sur l’écran que dans le cœur des spectateurs. Entendre le chant des femmes du chœur Geinoh Yamashirogumi est une expérience unique et mémorable. Cette adaptation a franchi les frontières de l’archipel nippon mais c’est dans la quasi indifférence qu’il est sorti sur les écrans français en 1991, d’ailleurs la cassette vidéo atteint des sommes astronomiques de nos jours, un vrai bijou de collectionneur.

Ce véritable chef d’œuvre raconte une histoire fortement imprégnée par le traumatisme d’Hiroshima et la destruction du Japon qui a suivi. A la fin du XXème siècle, une série d’explosions atomiques ravagent les grandes capitales mondiales, Tokyo en tête, et c’est ainsi que débute la 3ème guerre mondiale. Le dramatique prologue passé, on est plongé dans un futur pas si lointain, au cœur de Néo Tokyo, une ville où la corruption et luttes entre gangs rivaux sont devenus des éléments du quotidien. Dans ce véritable capharnaüm, la loi de plus fort est la seule règle, manger pour éviter d’être mangé.

 Un soir, le jeune Katsuo et son gang de motards, sillonnent les routes du périphérique quand un accident arrive, alors qu’il tente d’éviter un jeune garçon au teint blafard, il est blessé et enlevé par l’armée. S’en suit pour lui, une batterie de tests parapsychiques, physiques  et scientifiques. Kaneda, autre chef de gang, part à la recherche de son ami/rival et c’est sur un fond de bouleversements politico-religieux, où tout le monde parait pourri et convoite le pouvoir en place, que son enquête le mènera à découvrir des affaires militaires top-secrètes peu reluisantes.  

Classée par les fans comme monument inégalable de la bande dessinée de science-fiction, c’est à l’image d’alpinistes voulant gravir le Mont Everest, que les américains veulent l’adapter en version live avec de véritables acteurs. L’idée sévit depuis plusieurs années et les noms de réalisateurs chargés de s’attaquer au mythe ont tourné tellement qu’il n’était pas difficile d’avoir le tournis. Cependant, les choses deviennent de plus en plus claires et prennent forme, mais la grande question que se pose les fanatiques de la série est: faut-il avoir peur ? Il n’y a pas de réponse tranchée, l’homme qui donnera le coup de manivelle est Jaume Collet Serrat, à qui l’on doit du bon comme Esther et du moins bon, la Maison de Cire. Le casting n’est pas encore fini mais Kaneda a un visage et ce sera celui de Garret Hedlund qui l’on a pu croiser dans Tron II.

Pour l’instant, le film co-produit par la Warner et la société de Leonardo di Caprio, est prévu pour 2012. En espérant que le naufrage n’aura pas lieu et que les américains n’atomisent pas Akira comme ils ont peu le faire en refaisant à leur sauce des succès cinématographiques asiatiques, on peut toujours se replonger dans les pages du manga.