C’est par le plus grand des hasards (ou alors, guidée par une main divine ou quelque peu légère) que je suis tombée successivement sur des « papiers » ayant pour sujet…. Le papier toilette, plus communément appelé « P.Q », osons le dire, sans nous cacher le derrière une pudeur et des convenances qui n’ont point leur place ici !
 
Suis-je au bout du rouleau ? C’est la question que je me suis posée, avant de me décider à recycler ce papier jusqu’à ce qu’il devienne un article de fort bon goût, ma foi ! Article de consommation courante, bien-sûr !
 
Et me voilà donc OQP à dérouler une histoire de PQ…. Comme quoi, tout sujet mérite traitement, quitte à se torcher avec, ensuite….
 
Un peu d’histoire ne nuit pas. Ne décrochez pas… Forcez-vous un peu… Ne me chassez pas de suite…
L’origine des torche-culs nous ramène très loin en arrière…  On sait par exemple que les Grecs s’essuyaient avec les doigts ou avec des cailloux lisses… Aristophane, poète comique du 5ème siècle avant J.C disait : « Trois pierres peuvent suffire, si elles sont raboteuses. Polies, il en faut quatre. » Il précisait aussi que les riches (les grosses légumes!) utilisaient des poireaux. Mais la technique la plus courante consistait à s’essuyer avec ses vêtements. A la fin du premier siècle, la laine était d’usage. On la parfumait même… Le bâton courbe et la poignée de foin était bien utile au Moyen âge. Au quatorzième siècle, le papier était rare et cher (et épais !) et on n’essuyait rien avec, si ce n’est le derrière de l’empereur de Chine… Au quinzième siècle, le papier se répandit, partout…. Aujourd’hui, que ferions-nous sans lui ? Nous n’osons l’imaginer !
 
Figurez-vous qu’en mai dernier, au Venezuela, l’assemblée nationale a du débloquer un budget exceptionnel pour importer 39 millions de rouleaux de P.Q, pénurie oblige!
Le gouvernement a aussi pris temporairement le contrôle d’une usine afin de « veiller à la bonne production, commercialisation et distribution des rouleaux de papier toilette ».Certains analystes attribuent cette pénurie à la politique de contrôle des prix mise en place par l’ancien président, Hugo Chavez, en 2003. De nombreux producteurs ne pourraient plus rentrer dans leurs frais. Le gouvernement, quant à lui, accusent les entreprises privées de thésauriser sur les produits, créant ainsi des pénuries artificielles pour faire grimper les prix ! Le pays a connu un taux d’inflation de 32,9% en 2013 et un indice de pénurie de 20%. C’est du lourd… !
 
A plus de 14 000 km de là, le hanebisho fait toilette, et recette ! Pensez-donc, 13 € le rouleau ! Le papier toilette le plus cher du monde est japonais ! Mais qu’a-t-il de si exceptionnel ce produit-là ?  Eh bien, justement, sa production n’est pas industrielle…La matière première, le bois, est importée du Canada. Seule la pulpe des arbres est utilisée, et elle est traitée par l’eau la plus claire du Japon, tirée de la rivière Nyodo ! Production et composition sont systématiquement modifiées en fonction de la température et de l’humidité ambiantes, pour que la qualité soit toujours optimale… Un département design regorge d’artisans décorateurs qui se fendent de motifs inédits… Ouah !
Que dire de l’emballage ? Un paquet cadeau !  Il parait qu’aller au petit coin est un grand moment, grâce au hanebisho ! La caresse de la soie est vendue exclusivement au Japon, pour l’instant…  Le luxe touche à tout, c’est sûr… CQFD… 
 
Ah, le papier toilette ! On se met à nu devant lui…. Mais on peut aussi s’en habiller… Savez-vous qui a gagné la neuvième édition du «Toilet Paper Wedding Dress Contest 2013» ? Une styliste de Caroline du Sud prénommée Mimoza Haska ! Mais qu’a-t-elle donc fait ? Elle a créé la plus jolie des robes, en papier toilette !
 
Dans une autre vie, ne pourrait-on pas demander à être réincarné en papier toilette, pour n’être emmerdé qu’une seule fois dans notre existence ?… Une idée de Bruno Masure. Une idée comme une autre…