La population mondiale ne cessant d’augmenter, on prévoit qu’en 2050 déjà il s’avérera difficile de nourrir tout le monde…

On avait grandement misé sur une agriculture bio, qui n’utilisant pas de produits chimiques aurait eu l’avantage d’être plus économique, outre le fait qu’elle serait plus saine. On présente l’agriculture bio comme la seule à préserver l’environnement, ce qui semble logique, mais elle fait l’objet de nombreux débats, principalement en matière de productivité et ce toujours dans l’optique d’alimenter le maximum de personnes.

Ainsi une analyse détaillée qui a été publiée dans le journal "Nature" affirmerait que l’agriculture bio, ne pourrait subvenir aux besoins alimentaires mondiaux, que sous certaines conditions et qu’il serait pour ce faire indispensable d’utiliser des fertilisants dans les techniques de productions agricoles.

Il semblerait que des études réalisées il y a plusieurs années, visant à comparer la productivité de l’agriculture bio et conventionnelle, n’aient pas tenu compte des surfaces de terre utilisées.

Ainsi Verena Seufer scientifique à l’université Mc Gill de Montréal au Canada, aidée de son équipe, a étudié les résultats d’études menées sur 34 cultures différentes sur des espaces de terre scrupuleusement identiques en hectares. Il en résulterait que dans le cas de l’agriculture bio pour produire autant que dans la conventionnelle, il serait nécessaire d’utiliser des surfaces au sol beaucoup plus importantes. La différence de production s’élèverait tout de même à 34%… L’agriculture bio obtiendrait des résultats médiocres en matière de légumes, mais surtout en blé l’une des céréales la plus consommée dans le monde…

Selon Vera Seufert, le problème viendrait principalement du manque de nutriments (nitrogène) que l’on trouve dans les fertilisants répandus dans les champs, qui semblerait indispensable à une production de céréales et de légumes suffisante.

Certes dans l’agriculture bio, on procède à ce que l’on appelle l’épandage de résidus de récoltes sur les cultures, mais avec ce procédé l’accumulation des nutriments est très lente. Donc entre la production et l’approvisionnement du marché, il y a un délai trop long et un manque de synchronisation, qui poseraient problème pour nourrir comme nous le disions précédemment un nombre toujours croissant de terriens.

Le directeur de la recherche pour le changement climatique et l’agriculture, Sonja Vermeulen, se veut toutefois plus optimiste et aurait déclaré qu’en se limitant à des cultures spécifiques (fruits et certains légumes) et en gérant les sols différemment par rotation entre les légumineuses par exemple (qui ont la particularité de concentrer d’avantage le nitrogène dans le sol), les agriculteurs bio pourraient toutefois tirer leur épingle du jeu.

 

En attendant que Verena Seufert ait mené à bien son dernier projet, consistant à déterminer l’impact réel de l’agriculture bio et de la conventionnelle sur l’environnement, il nous faudra encore patienter et continuer à profiter de la production bio des petits producteurs de nos campagnes qui demeure encore accessible…