Malmené en France, Canal + va-t-il retrouver des couleurs en Afrique ? Suivant la nouvelle stratégie de Vivendi et de son président du conseil de surveillance de Vivendi, Vincent Bolloré, la chaîne cryptée – filiale du conglomérat – s’apprête à lancer A+, une chaîne panafricaine francophone qui vise la nouvelle classe moyenne en plein essor.


"Par des africains, pour des africains". La nouvelle chaîne A+, qui doit être officiellement lancée le 24 octobre prochain, affiche la couleur: hors de question de proposer des contenus low-costs et des telenovelas latino-américaines, comme trop de bouquets satellites le font en Afrique. Non, l’ambition de cette entité panafricaine et francophone est de miser sur la production locale de qualité afin de fédérer la classe moyenne africaine actuellement en plein essor.

 

"En Afrique, c’est maintenant qu’il faut se développer", a expliqué Jacques du Puy, le président de Canal+ Overseas. La chaîne cryptée compte déjà 1,3 millions d’abonnés sur le continent africain mais espère doubler "très rapidement" ce chiffre grâce à A+. La filiale de Vivendi est déjà très bien implantée en Afrique francophone mais souhaite pousser cet avantage et passer à la vitesse supérieure.

 

A+ souhaite être une chaîne populaire et devrait miser sur des contenus locaux, dont des séries comme "Tundu Wundu", des émissions de télé-réalité comme "Island Africa Talent" ou "Star Chef" et du cinéma. L’offre de base sera proposée à 5000 CFA, soit environ 7 euros, par mois.

 

La nouvelle chaîne sera basée à Abidjan et emploiera tout d’abord une quinzaine de personnes. Canal + est déjà présent dans une trentaine de pays sur le continent et diffuse des compétitions sportives locales comme la Coupe d’Afrique des Nations ce qui lui avait permis de doubler le nombre de ses abonnés entre fin 2011 et fin 2013.

 

Cette volonté de se développer davantage en Afrique n’a rien d’une coïncidence au moment où Vincent Bolloré vient d’être nommé président du conseil de surveillance de Vivendi, maison-mère de la chaîne cryptée. L’homme d’affaires breton est déjà bien implanté sur le continent africain via son groupe familial, l’un des acteurs majeurs du transport et de la logistique en Afrique, et voit la francophonie dans son ensemble comme une terre d’opportunités majeures pour le conglomérat qui souhaite se recentrer sur les médias et les contenus.