qu’est-ce que c’est ?

Voici la réponse de Nicolas Sarkozy

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La piste d’une affaire d’État le Figaro.fr du 19/06/2009

L’attentat avait fait 14 morts, dont 11 ingénieurs Français et 12 blessés. Crédits photo : AFP

Selon un rapport de la Direction des Constructions Navales DCN, rédigé en septembre 2002 par un ancien agent de la DST, Claude Thévenet, la vente par le gouvernement d’Edouard Balladur au Pakistan de trois sous-marins Agosta pour 5,5 milliards de francs était assortie de promesses de versement de commissions à plusieurs dignitaires Pakistanais. Mais également de rétro-commissions destinées à financer en retour, en 1995, la campagne présidentielle d’Édouard Balladur, campagne dont le directeur était Nicolas Sarkozy, Médiapart du 19 juin 2009.

C’est donc une bombe qui vérifiée constituerait une affaire d’État.

A cette époque Nicolas Sarkozy était son ministre du budget.

De ce fait il ne pouvait pas ne pas approuver le volet de financement des contrats Agosta et Sawari II qui comprenaient comme dans tous contrats d’armement la rémunération d’intermédiaires, Vigi-Infos du 21 mai 2010.

Le contrat Agosta,

signé le 21 septembre 1994 par le gouvernement Balladur, prévoit la vente par la France de trois sous-marins d’attaque conventionnels de type Agosta 90B au Pakistan. Montant du contrat, 5,5 milliards de francs, soit 826 millions d’euros. La France est en concurrence avec la Chine, la Suède, la Grande Bretagne, et l’Allemagne, pour décrocher le marché, le contrat prévoit des commissions équivalant à 10,25% du montant de la vente. La plupart ont été versées. Selon plusieurs acteurs de l’époque, l’Arabie Saoudite aurait pu payer en partie en lieu et place du Pakistan.

Le contrat Sawari II,

conclu en novembre 1994, par le gouvernement Balladur également, porte sur la vente à l’Arabie Saoudite de trois frégates La Fayette pour un montant d’environ 19 milliards de francs, près de 3 milliards d’euros. Le montant des commissions s’élève à 18% du montant du contrat, selon un responsable de la Direction des constructions navales. Un montant important de ces paiements n’a finalement pas été honoré, Jacques Chirac ayant stoppé les versements après son élection en 1995.

C’est là que commencerait l’attentat de Karachi contre la France puisqu’elle n’aurait pas honoré ses engagements. On se rappelle qu’Édouard Balladur était l’adversaire de Jacques Chirac à l’élection présidentielle de 1995, et une fois à l’Élysée puisque président de la république, il aurait stoppé les derniers versements n’ayant pas aimé que son adversaire néanmoins compagnon politique finance sa campagne grâce à des rétro-commissions selon l’ancien ministre de la Défense Charles Millon, et que d’autre part elles sont interdites,

C’est l’attentat du 8 mai 2002 qui met en lumière cette affaire à la suite de l’explosion du bus de la Direction des Constructions navales par une voiture piégée, devant l’hôtel Sheraton de Karachi à 7h45, ou 15 personnes sont tuées, dont 11 Français employés de la DCN, travaillant à la construction de sous-marins dans le cadre d’un contrat avec le Pakistan, et quatre Pakistanais. Une enquête anti terroriste est donc ouverte en France par le juge d’instruction Jean-Louis Bruguière qui privilégie, pendant des années, la piste d’un attentat islamiste commis par Al Qaida en représailles contre l’engagement Français en Afghanistan, piste avancée par le Pakistan. En 2008 la piste Al Qaïda est abandonnée par le juge Marc Trévédic qui reprend le dossier en 2007. Il s’intéresse aux commissions versées dans le cadre de contrat de vente de sous-marins au Pakistan et de frégates à l’Arabie Saoudite orientant son hypothèse sur des représailles Pakistanaises après l’arrêt des commissions liées à la vente des sous-marins.

C’est le rapport Nautilus, en fin d’article, évoque un lien possible entre la suspension du versement de ces commissions et l’attentat de Karachi en 2002. Il s’agit en fait d’une série de six rapports de 2002, résultats d’une enquête sur les causes de l’attentat de Karachi commandée par la DCN, et dont Claude Thévenet, un ancien de la DST, a reconnu être l’auteur.

Fac-similé de la note de la DCN

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Ce rapport précise que l’attentat de Karachi du 8 mai a été réalisé grâce à des complicités au sein de l’armée et au sein des bureaux de soutien aux guérillas islamiques de l’ISI. Le but poursuivit était d’obtenir des commissions non honorées et promises par le réseau El Assir lors de la signature du contrat en septembre 1994. L’ISI, l’Interservices Intelligence est un service secret Pakistanais qui constitue un État dans l’État dans un pays ou l’armée est au pouvoir depuis la moitié de ses 60 années d’existence. L’ISI a souvent instrumentalisé les mouvements fondamentalistes, au Cachemire, où Islamabad, arme et finance la guérilla qui lutte au nom de l’islam contre l’Inde. Le réseau El-Assir est constitué par les Libanais Abdulrahman El-Assir et Ziad Takieddine.

«Nous avons la certitude que l’État Français nous cache quelque chose» estime Magali Drouet, dont le père a été tué dans l’attentat, «cela fait sept ans qu’on nous bassine avec la piste Al Qaïda. Aujourd’hui nous voulons que les personnalités citées dans le dossier soient entendues». Les «personnalités» en question sont notamment Edouard Balladur, Jacques Chirac, Renaud Donnedieu de Vabres et Charles Millon. Ce dernier a confirmé, qu’à la demande du président Chirac, élu en 1995, il avait «stoppé le versement de commissions pouvant donner lieu à des rétro-commissions» vers la France. Or il se trouve que c’est précisément l’arrêt par Paris du versement de ces commissions, évaluées à plus de 100 millions d’euros, qui serait le mobile de l’attentat selon un document rédigé en 2002 par un ex-agent de la DST, Claude Thévenet, et baptisé « Nautilus ». Selon ce document, la branche «Afghane» des services secrets Pakistanais aurait commandité l’attentat pour sanctionner la France de la suspension du versement des commissions, selon Jeune Afrique.

C’est donc un très lourd dossier des secrets de la république. Si ces informations devaient être définitivement validées par l’enquête judiciaire en cours, elles viendront solidement asseoir la thèse selon laquelle les commanditaires de l’attentat n’étaient pas des islamistes liés à la mouvance Al-Qaïda, comme cela a été longtemps invoqué par les autorités Françaises et Pakistanaises. De nombreux éléments tendent aujourd’hui à démontrer que l’attentat serait en réalité une manipulation de l’État Pakistanais et de ses services secrets, l’ISI, visant à punir l’État Français, coupable d’avoir suspendu le versement de commissions et de rétro-commissions occultes en marge d’un contrat d’armement datant de 1994 d’après Médiapart.

Le problème qui se pose concerne la culpabilité de l’attentat, or l’État Français n’a fait que d’arrêter le versement des commissions qui sont légalement interdites, il ne peut donc en être tenu pour responsable. Cette culpabilité criminelle apparaît être celle de l’État Pakistanais pour un engagement non tenu. Le problème est qu’il a vu la mort de 14 personnes dont 11 Français, dans ce cas, si cela est dû à l’arrêt des commissions par Jacques Chirac, on ne pourrait que le condamner pour sa responsabilité morale comme instigateur implicite de cet attentat, mais d’une part, il n’avait pas le droit légal de payer ces commissions, et d’autre part savait-il les conséquences qui en résulteraient ?

Par contre, pour Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy le problème est tout autre, si les rétro-commissions ont servit au financement de la campagne électorale d’Edouard Balladur. De plus, le versement de commissions étant interdit, ces personnes seraient doublement coupables non pas de la mort des 14 personnes, mais d’avoir illégalement financé une campagne électorale à partir de rétro-commissions également interdites.

Le député, PS, et maire de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, a été interrogé, estime que le gouvernement et la majorité n’ont pas favorisé le travail de la mission parlementaire sur l’attentat de Karachi en 2002.

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Le député socialiste Bernard Cazeneuve estime que le gouvernement et la majorité n’ont pas favorisé le travail de la mission parlementaire sur l’attentat de Karachi en 2002, l’Express.fr .

La majorité n’a manifesté aucun empressement à voir le contrôle du Parlement s’exercer sur ce dossier. D’emblée, le Sénat s’est opposé à la création d’une mission. Nous avons dû effectuer un premier parcours du combattant. A l’Assemblée, nous avons été circonscrits dans un cadre restreint, même si la lettre de mission englobait, au-delà de l’attentat, le contrat d’armement.

«Jamais je n’ai été confronté à autant de difficultés pour accomplir une mission d’information parlementaire», a -t-il déploré lors d’une conférence de presse. «Les difficultés auxquelles nous avons été confrontés dans le cadre de ce travail parlementaire sont venues des relations avec l’exécutif», a-t-il dénoncé, regrettant le fait de ne pas avoir obtenu du gouvernement des documents «qui auraient pu être très utiles pour faire avancer la vérité», l’Express.fr le 11/05/2010. Il est évident que la majorité ne peut collaborer à l’éclaircissement de cette affaire qui met en cause Sarkozy et Balladur les deux principaux responsables présumés d’autant que des preuves avérées ne sont pas produites. Mais aussi ne pas aider à les constituer laisse planer une suspicion sur cette affaire.

Il n’y a jamais de fumée sans feu, et on ne peut s’empêcher de penser que le couple Balladur Sarkozy avait besoin d’argent pour cette campagne présidentielle contre Jacques Chirac, or à l’époque, qui était propriétaire des moyens financiers si ce n’est Jacques Chirac !        

Le rapport Nautilus,

Après de nombreux contacts, tant en Europe qu’au Pakistan, nous parvenons à la conclusion que l’attentat de Karachi du 8 mai 2002 a été réalisé grâce à des complicités au sein de l’armée et au sein des bureaux de soutien aux guérillas islamistes de l’ISI (1).
Les personnalités militaires ayant instrumentalisé le groupe islamiste qui a mené à bien l’action poursuivaient un but financier. Il s’agissait d’obtenir le versement de commissions non honorées, et promises par le réseau El Assir lors de la signature du contrat de septembre 1994.
L’annulation de ces commissions avait été décrétée en 1995, à la suite de l’alternance politique en France, et visait à assécher les réseaux de financement occultes de l’Association pour la Réforme d’Édouard Balladur. Le financement singulier de l’acquisition de ces sous¬-marins par le Pakistan, grâce à un portage ordonné par la famille royale saoudienne, a longtemps laissé supposer un arrangement amiable sur le non-paiement de ces commissions. Les liens entre le président Français et les dirigeants saoudiens le permettaient théoriquement.
Cependant, la décision du 12 janvier 2002 du président Pervez Musharraf de stopper le financement des guérillas islamistes au Pakistan a rompu cet équilibre, localement, conduisant plusieurs chefs militaires à choisir un mode d’opposition fondée sur la violence 1.

Intermédiaires opérationnels dans le contrat tour la vente de 3 Agosta 90B à l’état pakistanais.

(1). Inter Services Inteligence, services spéciaux pakistanais.

Pour la DCN, la phase amont du contrat (été 1993) a été assurée par la SOFMA, la SOFRESA et la SOFREMI. Lors des premières approches, elles ont été épaulées par l’Office général de l’Air qui venait alors de finaliser un contrat pour le compte de Dassault. Plusieurs chefs militaires pakistanais ont été reçus à Paris et à Cherbourg. Ils étaient accompagnés par Hermine de Clermont Tonnerre, qui prenait en charge leur confort sur le territoire français.

DCN International, créée pour la circonstance, a pris le relais quelques mois plus tard, par l’entremise notamment d’Edwige Avice. Ces démarches ont progressivement permis à la DCN de convaincre le chef d’état-major de la marine pakistanaise, Mansurul Haq, lequel a demandé le versement d’une commission pour ce contrat, organisé par le biais d’une banque Suisse.
Au sein du management de la DCN, Emmanuel Aris a supervisé l’essentiel des opérations qui ont conduit à la signature du contrat le 21 septembre 1994. La gestion des éléments financiers a été confiée à la société bancaire Financière de Brienne.

1.2. L’intervention de l’Arabie Saoudite, qui a subventionné l’essentiel du contrat, explique la présence, à divers stades des négociations, de l’intermédiaire Cheikh Ali Bin Mussahalam, ancien grand chambellan du roi Fahd.

1.3. Pour Thomson CSF, les négociations ont débuté au début de l’année 1994 et portaient sur la vente du matériel électronique embarqué à bord des sous-marins. Sur les conseils de Samir Traboulsi et de Ziad Takie Eddin (actuellement actionnaire de Gemplus, connu pour son rôle dans l’affaire Isola 2000, et ami de Francine Gomez), la présidence du groupe a choisi l’homme d’affaires libanais Abdul Rahman EI-Assir (gendre d’Aman Kashogi) pour mener à bien les négociations sur ce volet du contrat. Aux yeux de l’industriel, El-Assir possédait alors deux avantages. C’était un ami d’Azi Ali Zardari le mari du Premier Ministre Benazir Bhutto, lequel incarnait la clé des contrats de la puissance publique au Pakistan.
Par ailleurs, El-Assir intervenait déjà dans le contrat Sawari 2 avec l’Arabie Saoudite et avait préparé une partie du système de financement de la campagne balladurienne, garantissant au projet pakistanais un soutien du gouvernement de l’époque. Il avait pour adjoint un homme d’affaires égyptien, Ali Hagag.

1.4. Pour Aérospatiale, il semble que sa direction commerciale a joué un rôle moins actif. La vente de missiles SM 39, dans le cadre de la cession des sous-marins Agosta, intervenait à la suite de plusieurs contrats sur place – en particulier pour des hélicoptères. Il s’avère – en l’état actuel des données – qu’à l’époque l’industriel n’a pas développé de réseaux spécifiques pour cette opération.

2. Les systèmes de rétribution occultes mis en œuvre et leurs évolutions.

2.1. Au Pakistan, Abdul Rahman El Assir a planifié l’enrichissement du clan Bhutto, au terme d’un accord entre les époux. Abdul Rahman El Assir a acheté à son tour l’aval du chef d’état major de la marine, Mansurul Haq, comme l’ont montré les récentes investigations lancées contre lui à Islamabad (interpellé en 1997 aux Etats-Unis puis extradé vers le Pakistan). Cependant, il ne s’agissait pas d’un simple acte d’enrichissement personnel. Le général Haq se servait de ce type de contrat d’armement pour dégager des crédits afin de financer les guérillas islamistes du Cachemire et de la Zone Tribale, comme l’ont fait la plupart des officiers supérieurs intervenant sur les achats de matériels (ces informations nous ont été confirmées par plusieurs enquêteurs des Nations Unis travaillant au Pakistan et en Afghanistan). Le général Haq a, en particulier, utilisé ce contrat pour libérer des fonds pour le bureau des affaires afghanes de l’ISI que dirigeait le général Aziz Kahn. Ce bureau a été en particulier à l’origine du recrutement à Londres, par le poste de l’ambassade, du chef islamiste Cheikh Omar Saeed (information confirmée par un cadre du Foreign Office qui cite un rapport du MI 6). Ce leader religieux est considéré comme un défenseur de la cause islamiste à la solde des militaires et de l’ISI, trahi par la décision de Pervez Musharraf du 12 janvier 2002 qui stoppe le financement et l’appui des mouvements radicaux. L’attentat de Karachi a été perpétré deux jours avant l’ouverture du procès d’Omar Saeed.

 

2.2. En septembre 1995, le président de la République a ordonné de cesser toute rémunération du réseau EI-Assir. Charles Millon, ministre de la Défense, conserve trace d’une visite de l’homme d’affaires proche de l’Elysée, Patrick Maugein(2), venu pour régler la succession du réseau El-Assir (Patrick Maugein, cf. affaire de la BRGM. Famille Maugein : l’un des leaders sur le marché des accordéons basé à Tulle; important contributeur des campagnes politiques en Corrèze dans les années 70 et 80).

(2) Cf. nos notes des 17 et 28 octobre 1999 (ci-jointes)

La prise en main par Patrick Maugein a été effective courant 1996, et a abouti à cesser les versements aux balladuriens et aux islamistes de l’ISI. Ce revirement a eu pour conséquence, à plusieurs reprises, l’envoi de messages menaçants à des fonctionnaires français, et émanant de ressortissants libanais.

3. Eléments d’analyse sur l’attentat du 8 mai 2002.

Cet attentat suit plusieurs avertissements adressés localement au personnel diplomatique en charge de l’armement. Il s’agit notamment d’une bombe placée sous le véhicule de l’épouse d’un fonctionnaire, au mois de février 2002, sans que le détonateur ait été préalablement actionné.

L’enlèvement de Daniel Pearle, compte tenu de ses liens familiaux (sa femme est française et travaille pour RFI) et au regard des premiers textes de revendications (il est demandé aux occidentaux d’honorer leurs engagements sur des marchés d’armements, un texte cite le contrat des F l6 gelé par le département d’Etat) aurait pu également constituer un autre avertissement (recherche en cours).

L’attentat lui-même se distingue des autres actions – plus artisanales – entreprises contre des ressortissants occidentaux, notamment dans des lieux de culte. En effet, la déflagration du bus conduisant les agents de la DCN est le résultat d’une planification militaire. Nous avons pu confirmer, par des sources judiciaires et diplomatiques locales, que les dégâts occasionnés résultent du placement d’une mine magnétique sur le bus, à l’endroit précis où la camionnette contenant des explosifs s’est collée au bus. Ce modus operandi plaide pour une participation des correspondants du bureau Afghan de l’ISI. Ce dernier, lâché par le pouvoir politique depuis janvier 2002, recherche ses propres modes de financement et a entrepris de reprendre les « dossiers impayés ». Pour exécuter l’action, il a pu sans difficulté manipuler des partisans d’Omar Saeed, au moment où s’ouvrait son procès, de la référence Jeune Afrique .