L’affaire Farevell,

en pleine guerre froide une affaire d’espionnage.

 

Qu’est que c’est que cette affaire dont on parle depuis peu et pour laquelle un film est sorti le 23/09/09.

L’affaire Farewell-bande anonce

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Une incroyable histoire d’espionnage dans les années 1980 qui a permis à François Mitterrand à peine élu de marquer un point et de se mettre dans la poche Ronald Reagan président des Etats-Unis et de montrer aux Américains que, malgré des communistes à son gouvernement, il savait ou était l’intérêt majeur de la France et du monde occidental lui, qui avait tant été critiqué par droite comme étant à la merci des communistes. Les communistes posaient un problème aux Américains et Ronald Reagan avait même envoyé à Paris son vice président George Bush père pour protester contre la présence de quatre ministres communistes au gouvernement. C’était en juillet 1981 lors du sommet d’Ottawa, que Mitterrand lui révéla en tête-à-tête que les espions russes s’étaient procuré la couverture radar des Etats-Unis, censée prévenir d’une attaque nucléaire.

Qui est Farewell, un nom de code qu’avait été attribué par la DST à un lieutenant-colonel Soviétique du KGB dont le nom est Vladimir Ippolitovitch Vetrov responsable de la section Europe occidentale de ce service.

Agent double au service de DST, il a trahit son pays en permettant de mieux connaître les méthodes et la structure du KGB dans les années 1980 en pleine guerre froide.

Lorsque François Mitterrand parvient au pouvoir après l’élection présidentielle Française de 1981, il autorise la Direction de la Surveillance du Territoire à prendre contact avec la CIA et à transmettre aux américains certaines informations sur le degré d’infiltration des services d’espionnage de l’Union soviétique. Farewell fournit à la France, entre 1980 et 1982, 4 000 documents de toute première importance sur la collecte et sur l’analyse scientifique du KGB 70 % des informations de Farewell concernent les Etats-Unis par ce que c’est ce pays qui a le meilleur potentiel technologique, mais tous les pays occidentaux sont concernés. Il fournit également une liste de 250 agents du KGB à travers le monde. Ces informations, exploitées par la DST et le DGSE, permirent à François Mitterrand de faire expulser 47 agents du KGB résidant en France en avril 1983, peu après la nomination du préfet Yves Bonnet à la tête de la DST.

Pour justifier ces expulsions, le Chef de cabinet du Ministre des affaires étrangères convoqua l’ambassadeur de l’Union soviétique à Paris et lui montra l’original de la liste des membres du KGB résidant en France, celle qui avait été transmise par Vetrov. Ceci a considérablement simplifié le travail du service de contre-espionnage soviétique pour trouver qui aurait pu être en possession de ce document. À la même époque, Vetrov prend beaucoup trop de risques. Il tente d’assassiner sa maîtresse, tue un policier qui tentait de s’interposer et se fait arrêter par la police soviétique et envoyer au Goulag en Sibérie pour une peine de 12 ans sans qu’il ne lui soit reproché ses actes d’espionnages. Il est retrouvé par des agents du KGB, qui l’identifient comme étant Farewell. Condamné à mort pour faits de haute trahison, il est exécuté en 1985 d’une balle dans la nuque à la prison de Lefortovo à Moscou.

La carrière de Farewell le vit tout d’abord opérer en France où il se montra à son avantage. Il séjourna ensuite au Canada avant de se voir attribuer un poste d’analyste à Moscou, affectation qu’il ressentit comme un désaveu. Il en conçut une certaine rancœur qui déborda tant dans sa vie professionnelle que dans sa vie personnelle. Naguère officier de renseignement émérite, il finit par douter de tout, y compris de lui-même.

 

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Bonjour Farewell

Site de l’association des anciens des services spéciaux de la défense nationale.

La suite fut ainsi résumée par Serguei Kostine, «Vladimir Ippolitovitch Vetrov se décide à faire le saut», au printemps 1980, il contacte le contre-espionnage Français, la DST. Grâce aux milliers de documents fournis mois après mois par cet espion, nos agents découvraient ainsi l’existence d’un organisme, le VPK, c’est à dire la Commission de l’industrie militaire, chargé de planifier et d’organiser systématiquement l’espionnage scientifique et technologique. Une collecte faite à la demande, les divers secteurs militaires et industriels faisaient connaître tous les ans leurs insuffisances ou leurs retards. A charge pour les agents des services secrets soviétiques infiltrés dans le monde entier de leur fournir les informations technologiques qui leur manquaient. Ce même VPK chiffrait aussi méthodiquement les économies ainsi réalisées, des millions de roubles chaque année, 6,5 milliards de francs entre 1976 et 1980. Le bilan de la VPK montre qu’en 1979 et 1981 de nombreux systèmes d’armes ont bénéficié chaque année de la technologie occidentale.

L’aventure commence. Vetrov devint Farewell. Il semble que, dès le départ, le Soviétique entendait agir dans la durée, il se préoccupait donc en priorité de sa sécurité personnelle et tenant les services occidentaux d’espionnage extérieur comme tous pénétrés par le KGB, il les évita soigneusement.

 

vetrov-221x300.1253886056.jpgVladimir Vetrov, alias Farewell.

Ayant en outre résidé dans la capitale Française, il connaissait bien les méthodes de la DST. Enfin Vetrov avait été en relation avec un Français qui lors d’un accident de voiture en forêt de Fontainebleau, par ce qu’il avait trop bu, avait réparé sa voiture en lui permettant de rentrer sans problème, d’où une amitié réelle. Répondant au nom de Jacques Prévost ce jeune ingénieur en poste à Moscou qui assurait le suivi des contrats signés par Thomson-CSF en Union soviétique notamment dans le domaine des télécommunications. Contredisant les propos tenus par Marcel Chalet ancien Directeur de la DST, la DST s’avéra tétanisée par la crainte des opérations de manipulation dans la mise en œuvre desquelles les Soviétiques étaient passés maîtres. Cependant, et sur l’insistance de l’officier du KGB, le service Français demanda à un cadre commercial d’une grande entreprise d’accepter de jouer au cheval de Troie, «probablement un militaire Français qui fût sur le terrain sous le pseudo «Monsieur Paul » au contact direct de Vetrov pendant une année à Moscou et qui a toujours cultivé la discrétion, PF, sont ses initiales». Ce que livra Vladimir Ippolitovitch Vetrov à l’espion de rencontre acheva de convaincre les fins limiers du contre-espionnage, c’était des informations de tout premier ordre.

Marcel Chalet raconte,

«il nous apprenait de manière incontestable que le système de protection radar des États-Unis était pénétré par le KGB grâce aux recrutements effectués aux États-Unis. L’un des systèmes de protection de la Maison Blanche était aussi connu des Soviétiques, et truffé de micros! Grâce à Farewell, nous avions connaissance de tous les objectifs fixés aux recherches du KGB en matière d’armements et de technologies de pointe dans le monde entier. Pénétrer le service où travaillait Vetrov était le plus haut objectif pour les Occidentaux. Enfin, nous avions aussi le bilan des résultats du KGB pour les années 1979 et 1980. Et le tableau complet des officiers chargés de travailler sur ces sujets dans le monde entier».

Au point, quelques mois plus tard, d’avoir inspiré à Ronald Reagan ce jugement aussi dithyrambique que lapidaire, «c’est l’une des plus grandes affaires d’espionnage du XXe siècle ».

Les vrais secrets de l’affaire Farwell

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3 réflexions sur « L’affaire Farevell, »

  1. [b]Bonsoir Anido,

    très bel article, qui me confirme dans ma décision d’aller voir ce film !

    Avec toute mon amitié,

    Dominique[/b]

  2. [b]Dominique[/b] Bonsoir,

    Si le film retrace bien cette affaire, [b]je pense que tu fais bien d’aller le voir
    [/b]
    Mais,il y a encore des zones d’ombre concernant [u][b]Monsieur Paul[/b][/u] qui reste très discret.

    Sa fonction dans tout ce que j’ai consulté n’est pas bien précisée, [u][b]voire même occultée[/b][/u].
    C’est pour cela que j’ai écrit [u][b]probablement un militaire Français…..[/b][/u]

    Peut être que le film te permettra de le définir mieux que moi.

    Bien à toi,

    Anido

  3. [b]En effet, Anido… Mais, pour l’instant, je ne peux guère commenter plus, n’ayant pas lu l’histoire…

    Bien à toi,

    Dominique[/b]

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