Ouvrir les portes d’un magasin le dimanche, n’est pas chose facile en France, car on vit encore en dépit de nombreuses dérogations, sous le règle de la loi de 1906, qui précise que le dimanche est un jour chômé. Bricorama, une enseigne de bricolage, vient de se voir condamner par la Cour d’appel de Versailles, à fermer le dimanche ses trente et un magasins situés en Ile de France.

 



Ce n’est pas la première fois qu’une enseigne commerciale est condamnée sous astreinte financière à fermer ses magasins le dimanche, mais à chaque fois, cela relance l’inévitable débat sur cette question du travail du dimanche.

Selon le texte de la loi encore en vigueur, certaines professions comme les médecins, les restaurateurs, les boulangers, les débits de boisson, les pharmacies de garde, les médias, les services d’urgence ont le droit sous certaines conditions de travailler le dimanche, pour les autres rien n’est simple, car il faut pouvoir obtenir une dérogation ou une modification de la loi.

Ainsi depuis 2008, les magasins de meubles et de jardinage, sont autorisés grâce à la loi Chatel, à ouvrir le dimanche. Face à cet assouplissement,  d’autres enseignes, ont logiquement revendiqué ce droit et le gouvernement en 2009 par le biais de la loi Mallié donne la possibilité aux préfets d’autoriser  pour une période de cinq ans, dans les grandes agglomérations de plus d’un million d’habitants l’ouverture dominicale de certains magasins dans les zones d’intérêt touristique ou thermal.

En dehors de ces situations bien précises, certains commerces ont le droit d’ouvrir au maximum 5 dimanches par an, sur la base d’une dérogation accordée par les préfets ou les maires.

 La conséquence est que certaines enseignes comme Leroy Merlin et Castorama ont la possibilité d’ouvrir le dimanche, alors que Bricorama dont la plupart des magasins se trouvent en dehors de ces zones n’ont pas la possibilité de le faire.

Cela paraît tout à fait aberrant et constitue une situation de concurrence déloyale, qui porte très largement préjudice aux salariés qui sont de  plus en plus nombreux à vouloir travailler le dimanche pour gagner un peu plus à la fin du mois, grâce aux heures majorées.

En dehors de vouloir protéger les droits des salariés qui travaillent le dimanche et de limiter les dérogations pour éviter certaines aberrations dans ce domaine, il est urgent que le gouvernement intervienne de façon précise sur cet épineux problème, pour clarifier la situation du travail dominical.